Devoir de Philosophie

Jeanne d'Arc au bûcher

Publié le 22/08/2013

Extrait du document

La foule est partagée entre l'aversion, l'indifférence et la contrition. Jeanne, la jeune Lorraine de Domrémy, qui avait pour seule ambition de sauver la France, n'est plus. Mais le feu ne peut détruire les légendes. Par son iniquité et ses atroces circonstances, le supplice de Jeanne d'Arc va se retourner contre ses exécutants. Dans le même temps que les armées françaises iront de victoire en victoire, le mépris du peuple pour les évêques, les théologiens et les Anglais ira grandissant.

« - ge e fn .11 .4ïç r1; ) ' Ci-dessus, le «Martyre de Jeanne d'Arc».

Imagerie d'Épinal des années 1860.

- 4 '«v s L'ele •••••••••, .

IMP.

C EE.

18- 0 2.

M CMX CVIII C ÉDITI ONS A TL AS.

A2- 72 Mais, abandonnée de tous, y compris du roi Charles VII qui ne tentera rien pour celle qui a été son plus fidèle soutien, Jeanne a passé ses derniers jours dans un cachot humide, en butte aux sarcasmes de la soldatesque chargée de sa «protection».

Jeanne face à son destin En ce mercredi 30 mai 1431, depuis les premières heures du jour, la foule se presse sur la place du Vieux-Marché de Rouen.

Chacun veut obtenir une bonne place pour ne rien perdre du spectacle.

Ce n'est pas tous les jours qu'on brûle une femme.

D'autant plus que la suppliciée n'est autre que Jeanne d'Arc, la Pucelle d'Orléans.

Vers les 9 heures du matin, Jeanne apparaît, vêtue de la longue chemise des condamnés, sur la char- rette qui la conduit vers la mort.

Ses traits sont tirés.

Elle paraît à bout de force.

Elle a cependant aux lèvres un doux sourire et regarde, d'un air noble et apaisé, ces gens de toutes conditions, venus assister à son exécution et jouir, peut-être, de ses der- niers instants.

Au centre de la place, où le bûcher a été dressé, le bour- reau, portant cagoule et vêtu de rouge, est prêt à faire son office.

Tenue à bonne distan- ce par des hommes en armes, la foule silencieuse n'a d'yeux que pour le sinistre convoi.

Sur une estrade — aux pre- mières loges...

—, ont pris place les membres du tribu- nal et les Anglais.

Pierre Cauchon, évêque de Beauvais, qui a présidé les délibérations, se lève et lit la sentence d'un ton monocor- de.

Impassible, Jeanne monte les marches qui la conduisent au bûcher.

Elle obtient le droit de se confesser et de communier.

Puis, le bourreau la ligote, par les épaules, la ceinture, les cuisses et les genoux.

Jeanne regarde la foule puis le ciel, comme si elle n'était déjà plus de ce monde.

Elle sait que déli- vrance n'est pas loin.

Le feu est mis aux fagots.

Rapidement, les flammes lèchent le corps de la jeune femme.

Soudain, sa silhouet- te disparaît derrière une épaisse fumée.

Un dernier cri «Jésus».

Et c'est le silence.

L'évêque Cauchon et ses aco- lytes n'ont pas attendu le dénouement du drame et ont déjà quitté l'estrade.

Quant aux Anglais, ils tiennent enfin leur revanche sur celle qui les a combattus sans relâche.

La foule est partagée entre l'aversion, l'indifférence et la contrition.

Jeanne, la jeune Lorraine de Domrémy, qui avait pour seule ambition de sauver la France, n'est plus.

Mais le feu ne peut détruire les légendes.

Par son iniquité et ses atroces circonstances, le supplice de Jeanne d'Arc va se retourner contre ses exécu- tants.

Dans le même temps que les armées françaises iront de victoire en victoire, le mépris du peuple pour les évêques, les théologiens et les Anglais ira grandissant.

UNE TARDIVE RÉHABILITATION La nouvelle de la mort de Jeanne d'Arc se répand comme une traînée de poudre.

La ville de Tours ordonne un deuil public.

Orléans, dès 1435, sa vie devient le sujet d'un mystère.

Dès que Charles VII, le roi de France, se rend maître du pays, il fait entreprendre une enquête afin de réhabiliter la mémoi- re de celle qui l'a si bien servi.

Le 7 juillet 1456, la réhabilitation de Jeanne, accordée par le pape Calixte III, est officiellement proclamée par l'archevêque de Reims, Jean Juvénal des Ursins, et l'avis est placardé dans toutes les grandes villes de France.

Le procès de Rouen est jugé «entaché de calomnie, d'iniquité, de contradiction».

Quant à l'évêque Cauchon, il meurt en 1442, en se faisant la barbe, excommunié par le pape qui fait jeter son corps à la voirie.

C'est seulement en 1909 que Jeanne d'Arc est béatifiée.

Le 9 mai 1920, elle est canonisée par le pape Benoît XV.

La même année, le Parlement fran- çais, en veine de symboles patriotiques à l'issue de la sanglante Première Guerre mondiale, décrète en son honneur une fête nationale qui sera célébrée le deuxième dimanche du mois de mal.

51, D + ,- L i xg. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles