UNE JEUNE FILLE QUI PLEURE SON OISEAU MORT de GREUZE

« UNE JEUNE FILLE QUI PLEùRE SON OISEAU MORT 1765 Pei ntre françai s Anal yse ....,.

La toile figure au premier plan à droite le magnifique et tendre visage d'une toute jeune fille âgée de onze ou douze ans.

Un voile de mé lanco lie et de tristesse embue ses yeux entrou­ verts : on y lit la douleur d'avoir perdu son animal chéri.

L 'oiseau gît imm ob ile sur le dos , au-dessus de la cage, transformée pour l'occasio n en une sorte de catafa lque.

Le fond de la toile est enrichi de fleurs délicates ; la tête du modèle , surmontée d'une douce coiffure , est délicatemen t inclinée sur la main gauche , posée sur la cage .

Connu pour ses scènes de genre anecdotiques, Greuze innove ici en traitant un thème assez inso­ lite , sans ab andonner pour autant sa veine mora­ lisante .

La présence d 'enfants est en effet une constante des œuvres du peintre, et notamment de ses compositions les plus complexes : Greuze montrait en général les enfants comme des êtres faibles, victimes de leur famille .

xvme siècle Huile sur toile 50,8 x 45, 7 cm Une délicate émo tion parco urt tout ce ta b lea u, emp reint de fraîc h eu r, de sen sib ilit é et de poésie .

Les couleurs tendres et la mé lancol ie sinc ère de la fillette r e n forcent cette tonalité am biante.

Le specta teur le plus désa busé ne peut qu'ê tre ému par un tel sujet.

L'œuvre C Une jeune fille qui ple ure son oiseau mort fut pr é senté pour la première fois au public au Salon de 1765, en même temps que d'autres tableaux de Greuze, certains médiocres , d'autres intéressants, voire excellen ts .

Lady Murray, l'an­ cienne propriétaire du portrait, fit don de l'œuvre à la National Gallery of Scot/and en 1861.

Le Louvre possède une autre version de la toile , de fonne rec­ tangulaire .

Le cadre en bois est original : ses angles sont orn é s de motifs végétaux sculptés, rappelant les fleurs de la composition.

L'opinion de Diderot sur le tableau + La critique réserva un exce llent accueil à vig n ette d' un morceau de ce poète.

Tablea u d é li- l ' œuvre d e Greuze, lors de sa présentation au cieux , le p lus agréa ble et pe ut-être le plus inté re s- Salon de 1765.

Didero t dé clar a m ê me qu'il s' agis- sant du Salon ...

Q uand on aperçoit ce morce au , sait du meilleur tableau de l'exposition.

Une on dit ~' délic ieux! Si l'o n s'y arrê te, ou qu'o n y jeune fille qui pleure son oiseau mort inspira de revien ne , on s' écrie : délicieux! délicieux! B ien- fai t à l'écrivain français l'une des pages les t ô t on se surpre nd conversa n t avec cette en fant plu s passionnées écrites sur l'art au cours du et la consolant.

Cela est si vrai que voici ce que XVIII e siècle : «La jolie élégie ! Le joli po ème ! je me souviens 'de ;lUi' avoir dit à d iffére ntes La belle id y lle que Gessner en ferait! C'e st l a reprises ...

» · Du même peintre : PICTO 551 à 554 Photo National Gallery of Scotland.

© Nardin l Ed~ore, 1994 .

Uriade pour l'éd~ lon française, 1994.

34·24. »