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Joseph Staline

Publié le 22/02/2012

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De l'avis de maint biographe, il est impossible de relater la vie privée de Staline. Elle n'a transparu, en effet, que rarement. Cependant, comme nous le verrons, une juste appréciation du rôle qu'il a joué dans l'histoire de l'Union Soviétique repose dans une large mesure sur la connaissance de son caractère personnel. C'est pour cette raison que, malgré de nombreuses tentatives d'écrire sa biographie, son personnage, plus que Lénine ou Trotski, peut rester obscur. Ses origines et le rôle précocement influent qu'il a joué dans la clandestinité du Parti Bolchevique avant 1917 présentent des zones d'ombre, ce qui n'est pas le cas pour les débuts de révolutionnaires autrement moins célèbres. La Pravda dut l'admettre, dans un article intitulé Staline, l'énigme, paru à l'occasion du cinquantième anniversaire du secrétaire général du Parti. Staline lui-même, par le secret dont il s'entourait, ne fit qu'aggraver la difficulté. Né le 21 décembre 1879 à Gori, en Géorgie, fils d'un cordonnier nommé Vissarion Djougatchvili, Iossif Vissarionovitch reçoit quelque instruction à l'école religieuse de Gori avant d'entrer au séminaire de Tiflis. Le premier tournant décisif de sa vie eut lieu en 1899. Staline, qui, l'année précédente, avait rejoint le groupe clandestin social-démocrate Messame Dassy, fut exclu du séminaire. On ne peut toujours, devant la multiplicité contradictoire des raisons données à son exclusion, démêler la vérité, mais la force croissante de ses convictions politiques a dû y entrer pour une part. L'année 1912 fut le second tournant, décisif celui-là, de la carrière de Staline, puisqu'il fut coopté au Comité central du Parti Bolchevique et devint l'un des quatre membres d'un bureau politique russe.
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« plus haut, les spécialistes puissent les ignorer. L'impact de Staline sur le développement économique et politique de l'Union Soviétique a été étudié au détriment deson influence sur la vie sociale.

La division est arbitraire, puisque, dans un régime totalitaire, et à plus forte raisontoute autre forme de gouvernement, l'interaction des trois secteurs est considérable.

Il est toutefois intéressantd'insister sur la contribution particulière de Staline à l'évolution sociale. Le petit noyau de dirigeants du Comité central bolchevique qui orienta la ligne du Parti de 1917 jusqu'au milieu desannées 20 était en général issu des milieux bourgeois ou petits-bourgeois, et ses membres avaient reçu uneéducation supérieure.

L'aversion qu'éprouva Lénine en 1912 pour le genre "intellectuel en exil" fut de courte durée.Staline, issu du petit peuple et moyennement instruit, était donc, de fait, isolé.

A mesure que son contrôles'étendait sur l'appareil du Parti, il eut la possibilité d'appeler aux plus hautes instances du Parti des hommes d'uneorigine sociale semblable à la sienne, et par la même occasion, de changer la physionomie de l'élite du Parti.

Dèsavant 1925, il disait d'hommes comme Lunacharsky, Bogdanov, Pokrovsky et Krasine, représentatifs de laprépondérance des intellectuels bolcheviques, que leur "rôle était devenu secondaire". Avec la mise en œuvre du premier plan quinquennal et de la collectivisation, le champ d'action de Staline en matièrede construction sociale fut étendu dans des proportions jusqu'ici inconnues de l'Histoire, affectant la vie de millionsde personnes et non plus seulement la carrière politique de quelques milliers.

Un des changements sociaux les plusconsidérables, bien qu'assez mal connu, peut donner une idée du pouvoir de Staline ; c'est le passage d'unepopulation qui, en 1917, comptait quatre-vingts pour cent d'analphabètes à un ensemble national qui est l'un desplus instruits du monde. Les dates (1929-1932) de l'étape la plus décisive de la vaste campagne d'alphabétisation coïncidèrent avec la prisede possession des ultimes commandes de l'État par le fils maigrement instruit d'un savetier géorgien.

Pour Staline,cette campagne fut l'occasion inespérée d'inculquer à des millions de cervelles ignorantes un savoir politique etsocial monolithique qui l'aiderait à garantir sa position au cours des vingt ans à venir.

Lénine et d'autres vieuxBolcheviques se méfiaient du détournement d'une éducation lente et désintéressée vers une instruction panachéed'endoctrinement dont les résultats, bien que rapides, étaient superficiels.

Staline ne s'encombrait pas de telsscrupules.

Mais ces résultats étaient gros de leur propre négation en ceci qu'ils ne répondaient pas aux exigencesd'une véritable éducation, qui est d'apprendre aux gens à penser par eux-mêmes. Plus que tout autre, ce fut Staline qui toléra et même favorisa la réapparition d'une bureaucratie dans le systèmesoviétique.

Il la recruta parmi les Bolcheviques de la deuxième génération issus du même milieu que lui.

Et eux, dontle cynisme et l'esprit étriqué étaient à l'image de Staline, décidèrent pendant plus de vingt ans de la vie quotidiennedes citoyens soviétiques.

Indirectement, mais toujours, en fin de compte, sous l'autorité de Staline, la nation futfaçonnée à son image. Tous les éléments hostiles, que ce soit politiquement, socialement ou les deux à la fois, capitulèrent ou seréfugièrent dans la clandestinité jusqu'après sa mort.

Il ne faudrait toutefois pas attribuer, comme cela se faitsouvent, ce déploiement de la bureaucratie stalinienne à la seule personnalité de l'homme qui l'a couverte de sonnom.

Lénine lui-même s'est exprimé avec insistance sur un parti au tissu serré et qui exercerait sur la vie politique,économique et sociale un contrôle vigilant.

En cela il assurait, sur les ruines de la bureaucratie tsariste, laperpétuation d'un vaste système centralisé.

Le fait, également, que la nation était, en 1917, composée à quatre-vingts pour cent d'analphabètes, signifiait que les organismes centraux joueraient le rôle de clercs dans le processusde rapide modernisation de l'économie.

Quant à la nationalisation de celle-ci, prônée par les Bolcheviques, elle n'afait que renforcer le mouvement centralisateur. Les conditions socio-économiques des années 30 réduisirent considérablement les choix de Staline.

Mais les purgeseffectuées en son nom à la même époque sont justiciables d'une tout autre explication.

Leur cause est dans lapsychologie bien particulière de Staline qui considérait ses proches avec une défiance frôlant la paranoïa.

Rien, dansl'histoire soviétique, ne peut expliquer les grandes purges.

Aucun motif rationnel ne peut être prêté à Staline pour ledéclenchement d'une répression aussi excessive.

Car la plupart des personnages influents et des institutions étaientsoumis à son contrôle bien avant le début de la grande purge.

Celle-ci, selon certaines estimations, aurait causé lamort d'au moins dix, et peut-être quinze millions de personnes. Certains spécialistes ont avancé que la menace extérieure (principalement celle de l'Allemagne nazie) pesant surl'Union Soviétique a poussé Staline à agir ainsi.

Un mot sur l'affaire Tukhachevsky (juin 1937) suffit à infirmer cettethèse.

La Gestapo nazie avait fait parvenir à Staline de faux documents tendant à établir que Tukhachevsky etd'autres officiers supérieurs conspiraient contre lui.

Or, bien que Staline sût que les documents étaient des faux, ilentreprit une véritable décimation du corps des officiers de l'Armée Rouge, malgré la menace d'une invasionallemande imminente. Cela nous amène à situer dans ses grandes lignes le rôle joué par Staline en politique étrangère.

Son impact le plusspectaculaire sur le monde extérieur date du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale bien que son influenceait été souveraine dans la conduite des affaires extérieures depuis son accession au pouvoir solitaire, après la chutede Trotski, en 1927.

La thèse du "Socialisme dans un seul pays" prônée par Staline impliquait plus un ajournement duprogramme de révolution permanente, envisagé par Trotski et d'autres, que sa négation.

Cela signifiait que si jamaisle communisme venait à être exporté, ce ne serait plus un acte de liberté, adapté aux conditions particulières de tel. »

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