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Juan Perón

Publié le 27/02/2008

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Juan Domingo Perón disparu en 1974, c'est la fin d'une ère de l'histoire argentine ­ une ère marquée de retournements spectaculaires, de rebondissements imprévisibles et de situations ambiguës où le paradoxe le dispute au cocasse. Mais dans le contexte latino-américain, c'est peut-être aussi un chapitre qui s'achève ­ celui des mouvements populistes rassemblant tout un peuple, gauche et droite étroitement mêlées, autour d'un seul homme, d'un nom. Le caudillisme est une tradition solidement ancrée et difficile à saisir de l'extérieur dans toute son ampleur. En ce sens, Juan Perón est indissociable de son pays : il a personnifié un mythe puissant et, même si les derniers mois de sa vie ont été marqués du sceau cruel et impitoyable de l'indécision, sinon de l'impuissance, son empreinte demeurera. Il était né à Lobos, le 8 octobre 1895, non loin de Buenos Aires, dans une famille d'éleveurs. C'est dans la vaste ferme paternelle qu'il prit goût aux exercices physiques, qu'il continua de pratiquer sa vie durant. La carrière militaire s'ouvre très tôt pour lui : à quinze ans déjà, il entre à l'École des cadets. C'est sans doute un bon élève, puisque, en 1913, il est sous-lieutenant et, quand il s'inscrit à l'École supérieure de guerre, en 1926, il est capitaine.
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« notamment de la légalisation du divorce et de l'officialisation de la prostitution.

Le 15 juin 1955, Perón estexcommunié pour avoir expulsé l'évêque auxiliaire de Buenos Aires.

En septembre, la révolte populaire éclate àCordoba, le feu est mis aux poudres et, le 20 septembre, le chef de l'État demande asile à l'ambassade du Paraguay. Alors commence un itinéraire paradoxal pour l'idole déchue, qui fait la tournée des dictateurs : d'Asunción, où sonami Stroessner lui avait momentanément donné l'hospitalité, Perón s'en va au Nicaragua chez Somoza.

En route, ils'arrête à Panama juste le temps de rencontrer Maria Estela Martinez, sa prochaine épouse et future présidente del'Argentine à la mort de son mari.

Après Managua, c'est à Caracas, chez Perez Jimenez, que Perón s'installe avec sacour, puis en République Dominicaine sous Trujillo.

Enfin, c'est Madrid où, dans sa résidence de la Puerta de Hierro,Perón laisse tranquillement passer les jours d'un exil doré, tout en suivant de loin le déroulement des événements.

Ildevient une manière de pôle d'attraction, et ses fidèles multiplient leurs visites. En Argentine même, son ombre plane sur la vie politique, embellie par le souvenir et rehaussée par l'exil.

Lesgouvernements civils se succèdent, les militaires se mêlent de nouveau des affaires publiques, et c'est toujours lemême insuccès : nul ne parvient à remettre le pays à flot.

De plus en plus, Perón fait figure de seul sauveurpossible.

Ses partisans renforcent leurs positions à chaque scrutin.

Alors, le 2 décembre 1964, l'ancien dictateurtente de rentrer à Buenos Aires : sa folle équipée s'achève à Rio, où il est tout bonnement refoulé.

Instruit parl'expérience, il se tient coi un certain temps le temps de laisser les choses se faire.

La montée des tensions, qu'ilencourage discrètement de loin, lui est favorable, et il le sait.

Il regagne l'Argentine pour quelques semaines ennovembre 1972 : ce passage se solde par un arrière-goût de déception. Néanmoins, à la faveur de l'élection présidentielle remportée par son fidèle lieutenant Hector Campora, Perón reprendvéritablement les rênes du pouvoir.

Mais c'est un homme vieilli, précautionneux, qui se trouve soudainement auxprises avec une Argentine qu'il ne connaît plus.

Entre factions rivales de son mouvement, le justicialisme, c'est unelutte à mort ponctuée d'assassinats et de règlements de compte sans merci.

La droite comme la gauche seréclament de lui, de son héritage et, s'il finit par opter pour l'aile conservatrice du péronisme, c'est peut-être qu'ilsait déjà que sa succession est ouverte et que son grand rêve de pacification, d'unification nationales et deregroupement des forces vives de la nation lui échappe.

Quand il s'éteint physiquement le 1er juillet 1974, JuanDomingo Perón est déjà politiquement mort.

Sans doute le péronisme lui survivra-t-il un temps, mais s'il laissederrière lui une femme la sienne pour porter le flambeau, il laisse aussi un pays désemparé en proie auxcontradictions d'un monde moderne dont les mécanismes complexes et déréglés accentuent les difficultés.. »

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