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Est-il judicieux de définir l'homme comme un animal raisonnable ?

Publié le 27/02/2008

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Est-il judicieux de définir l'homme comme un animal raisonnable ?

« prouvent ses divers comportements. Remarquons tout d'abord ce qui aux yeux de tous caractérise avec évidence l'évolution de l'homme comparée à l'existence effective de l'animal: l'homme progresse dans ses multiples connaissances.

Alors que l'animal, être purement instinctif, est aujourd'hui toujours le même qu'hier puisqu'il suit le même programme génétique, l'homme, parce qu'il possède une raison a été capable d'accumuler des connaissances et de les appliquer.

La raison, cette faculté théorique, produit des connaissances diverses et nouvelles; à chaque génération, le savoir est enregistré et la nouvelle génération d'animaux raisonnables s'en sert pour aller derechef de l'avant.

Sans cette activité rationnelle, l'homme n'aurait pas découvert de nouveaux outils, il n'aurait pas déployé l'édifice des sciences, un savoir de la nature de l'univers et de sa propre personne qui lui assure une domination de plus en plus grande de son environnement.

Cette supériorité patente de l'homme sur les autres animaux n'est pas le fruit du hasard: il ne peut s'expliquer que par la présence de la raison qui le définit. Dans le prolongement de cette analyse, notons plus précisément en quoi consiste le comportement cognitif de l'homme qui manifeste bien sa rationalité.

L'instinct de toute évidence confère à celui qui le possède des connaissances: tout animal sait ce qu'il doit faire dans la nature pour survivre aux agressions de son environnement. Mais comment fonctionne cette connaissance? Elle est automatique, mécanique, instantanée: avec elle, il est impossible de rectifier ses erreurs et un animal dont « l'équipement mental » ne correspond plus à l'environnement disparaît du monde des vivants.

La connaissance rationnelle ne fonctionne pas ainsi: elle nous autorise un retour réflexif.

Ainsi, si ma connaissance ne donne pas les résultats escomptés, je puis revenir sur la procédure qui l'a mise en place: je refais mes observations, je découpe chacune des étapes, je fais des hypothèses, je les vérifie, jusqu'à ce que je trouve mon erreur.

Cette activité cognitive.

que la science ne fait que systématiser, me permet d'apprendre de mes erreurs puisque j'ai les moyens intellectuels de les rectifier.

Une telle aptitude n'appartient pas à l'instinct mais manifeste bien la présence de la raison qui nous définit. Enfin observons le comportement de l'homme avec ses congénères.

En français actuel, le terme raisonnable désigne moins une activité théorique qu'une attitude pratique: est raisonnable un individu qui agit avec mesure en suivant des valeurs morales et non ses désirs débridés.

Est-ce à dire que le comportement pratique de l'homme diffère du tout au tout de celui de l'animal du fait de la présence de sa raison? C'est en effet le cas: l'animal obéit à la loi de la jungle,ses rapports sont gérés par la force et la violence.

L'homme en revanche possède toujours un droit écrit oucoutumier qui détermine les rapports qu'il doit entretenir en communauté: la justice et non la force, le droit et non laviolence, la morale et non l'instinct, l'obéissance à la loi et non son seul égoïsme, la retenue, la maîtrise despassions, toujours marque de l'individu hautement cultivé et non le déchaînement débridé des appétits anarchiques.Là encore seule la présence d'une raison capable de distinguer le bien et le mal, de juger les hommes avecimpartialité et recul, rend compte de la réalité humaine.

Et arguer du lait que certains hommes sont immoraux estune misérable objection: car précisément les humains qui ne suivent pas leur raison mais la mettent au service desvaleurs inférieures sont répertoriés comme mauvais et condamnés comme tels.. »

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