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LE JUGEMENT EST L'ACTE FONDAMENTAL DE L'INTELLIGENCE

Publié le 16/03/2011

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   Des trois opérations intellectuelles, concept, jugement et raisonnement, on peut dire que le jugement est l'acte fondamental; la démonstration demande surtout à être faite quant aux rapports jugement-concept. Certes, quelques auteurs comme Hamelin, ont pu soutenir que l'acte fondamental était le raisonnement, et que la pensée a un rythme ternaire; il semble cependant relativement aisé de montrer que le raisonnement se ramène à une série de jugements, chacune des propositions qui composent le raisonnement étant un jugement. Il semble beaucoup plus important de discuter les rapports de priorité entre le concept et le jugement.    A) Le concept, c'est le jugement    A cet égard, il faut commencer par une remarque grammaticale : le mot concept, dérivant d'un participe passé passif, évoque une chose inerte, tandis que derrière jugement et raisonnement, on est incité à retrouver les actes; il est regrettable que ce ne soit pas le cas du concept, car ce qui y importe, pour le psychologue, c'est l'acte même de concevoir, la conception. Ce sont bien trois actes que nous avons à étudier.

« limite, car elle est avant tout fonction de juger, et juger, c'est établir une relation. B) Le raisonnement est une série de jugements Acceptons pour exemple le raisonnement le plus simple : le syllogisme : — il ne nous apprend rien; — il est fait pour aboutir au troisième terme, qui est un jugement; — il utilise des jugements : Socrate est un homme, l'homme est mortel, Socrate est mortel. Les buts et les moyens du raisonnement sont des jugements.

Pourquoi raisonnons-nous? C'est très souvent pourmotiver une conclusion trouvée sans raisonnement — même en matière scientifique où souvent, on découvre parintuition, puis on démontre — ou du moins en sautant des étapes, et non par pur raisonnement. Par conséquent, le raisonnement est rarement créateur : il est justificatif {un passionné raisonne pour montrer quesa passion, qui n'est pas née par raisonnement, est motivée).

Le raisonnement est a posteriori : il s'agit de vérifierla pensée et de la rendre transmissible.

L'intuition et le jugement sont créateurs : tous les raisonnements sontjustificatifs.

Le raisonnement revient en arrière, car il n'est pas l'acte progressif de la pensée, l'acte constructif,mais un retour, on trouve non-logiquement, puis on trouve logiquement pour que ce qui était intuition deviennetransmissible à soi et aux autres, car l'intuition s'évanouit.

Même si on commence par raisonner, on saute les étapespour trouver la vérité.

Le raisonnement prouve : il est essentiel pour la conservation et la communication de lapensée mais non pour sa création. C'est le jugement qui invente et établit le rapport nouveau à condition qu'on ait posé une question.

Il faut se poserdes questions pour utiliser une puissance innée de jugement, beaucoup de gens peuvent bien juger, mais peu jugentbien parce que peu se posent des questions.

Or toute question est une dissociation : « qu'est-ce que c'est? ». Le jugement est essentiel; mais il est subordonné à une puissance supérieure, Y interrogation, qui n'est pasforcément d'origine intellectuelle, mais peut-être existentielle; l'homme est celui qui s'étonne. Le jugement est l'acte essentiel de l'intelligence, la première position franche de l'homme; mais il est réponse à unequestion qui n'a pas forcément pour origine l'intelligence. Le jugement est essentiel en un sens, mais l'intelligence, où le jugement est essentiel, l'est-elle? Non, car laquestion précède la réponse, et n'est peut-être pas posée uniquement par l'intelligence, mais parce que l'homme estinsatisfait; il ne peut trouver bonheur ni vérité. Mais si on cherche, c'est qu'on a une idée de ce qu'on va trouver.

Les questions ne sont posées que par des gensqui savent quelque chose et qui ont une idée et la réponse à leur question.

Nous avons donc des idées innées.. »

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