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10 juin 1944 : Massacre d'Oradour-sur-Glane.

Publié le 11/03/2012

Extrait du document

 

Les troupes allemandes de la Wermacht remontent vers le front qui a été ouvert quatre jours plus tôt par le débarquement en Normandie. Dans un village de la Haute-Vienne, Oradour-sur-Glane, qu’ils traversent, les soldats nazis enferment dans l’église les hommes, les femmes et les enfants. Les Allemands en font un brasier. Plus de 640 habitants du village sont brûlés vifs. Ceux qui tentent de fuir sont abattus. Seul un enfant parvient à se cacher et à survivre. 

 

« • Le 1" avrill944, à 22 h 45, près de la gare d'Ascq.

une petite ville des environs de Lille, un sabotage entra !ne le,..,._ ,__, ,..,...

transportant 44 hommes de la Panzerdivision SS • Hitler-Jugend • sans provoquer de victimes .

• La réaction des SS.

qui ont reçu des consignes impitoyables de lutte contre les oterroristeso, se révèle sans proportion .

• Après avoir rassemblé ses hommes.

le chef SS ordonne de fouiller les maisons el de ramener tous les hommes près de la gare .

!:opération se déroule dans un dimat de violence extrême : lâchant des rafales de mitraillette.

les SS • Dans la grange Laudy , six soldats s'installent derrière une mitrailleuse et commencent à tirer .

Le même scénario va se répéter dans les autres lieux où ont été rassemblés les hommes du village .

• Dans l 'église où ont été dirigés les femmes et les enfants , les Allemands ont transporté une caisse dont la seule survivante, M - Rouffanche , dira qu'il en «sortait des cordons blancs> >.

Lorsque la caisse explose, une fumée blanche envahit l'église .

Une fois la fumée dissipée , les Allemands mitraillent les malheureux .

Leur sinistre besogne accomplie, ils empilent des fagots auxquels ils mettent le feu.

En peu de temps, l 'église est la proie des flammes .

Pour finir leur sinistre besogne , les 55 parcourent le village, tuent les quelques rescapés et se livrent à un pillage systématique, entassant dans leurs camions tout ce qui peut représenter une quelconque valeur.

Finalement, ils mettent le feu au village , dont aucune maison n 'est épargnée .

• Le lendemain, dans l'aprés-midi, ce sont les hommes du voisinage qui dkourlreflt l'lrolftur .

Dans l'église, la cloche a fondu sous l 'effet de la chaleur .

Sur le sol, ils découvrent des restes humains carbonisés que les Allemands , qui sont revenus le matin pour inhumer rapidement quelques vidimes, n'ont pas pu enlever «parce qu'ils étaient collés sur les dalles» dira l'abbé Tousch, un séminariste envoyé à Oradour pour donner une sépulture aux victimes des hommes de Dickmann .

• Il faudra attendre le 13 juin pour que le préfet de la région, Freund­ Valade, soit autorisé à se rendre dans le village martyr en compagnie de Mgr Rastouil et du préfet de la Haute-Vienne .

enfoncent les portes, réveillent les familles qui, bien sOr, ne comprennent rien à ce qui se passe, brutalisant el assommant ceux qui n 'obtempèrent pas assez rapidement • Rassemblés par groupes près du train immobilisé , les otages sont, pour la plupart, exécutés immédiatement Lorsque la troupe repart vers la Belgique dans les wagons du convoi qui n'ont pas été endommagés, elle laisse sur place 76 cadavres, plus de 10 victimes dans le village , dont le ruré, assassiné dans son presbytère.

• Le cardinal Liénard, évêque de Lille , ainsi que le préfet de la région , font part de leur émotion et de celle de toute la population aux autorités militaires allemandes, lesquelles prétendront que les soldats n'ont fait que se défendre contre une attaque de oterroristeso.

lES IUCTIONS DES AUTORirtS DE L'ÉTAT • Le maréchal Pétain fera part de son émotion à Cecil von Renthe-Fink , le délégué spécial diplomatique de Hitler en ces termes : «Vous brûlez les villages , vous massacrez les enfants , vous souillez les églises, vous couvrez votre pays de honte .

Vous êtes une nation de sauvages .» • Quant à Xavier Valla~ commissa ire aux Affaires juives qui a remplacé Philippe Henriot comme porte-parole officiel du gouvernement , il parlera d 'Oradour le 27 juillet en des termes particulièrement choquants .

À un lycéen de Montpellier qui lui demande pourquoi M - Ca nitro~ institutrice réfugiée à Oradour, a été vidime des représailles allemandes, il met en accusation non les Allemands mais les maquisards qui ont «causé , au nom d'un faux patriotisme , des troubles graves ».

• Faisant suite aux drames d'Ascq et de Tulle , la tragédie d'Oradour suscite une vive émotion dont on trouve l'écho dans les protestations de l'évêque de Limoges et du préfet de la région.

Pour sa part.

le général allemand Gleininger , qui a en charge la place de Limoges , ne peut qu'exprimer sa« réprobation».

• Il est vrai que les autor ités allemandes peinent à trouver un prétexte susceptible de justifier ce forfait.

Selon elles, un dépôt d 'explosifs -dont personne ne retrouvera la trace- serait à l 'origine de l'incursion de la division « Das Reich » dans le village d'Oradour .

Et quand bien même cela aurait été, la présence d'un stock d'explosifs ne saurait« excuser» l'assassinat de simples villageois .

• Les responsables de la tragédie d 'Oradour ne seront jamais retrouvés.

Ainsi, DicluN1111a trouvé la mort sur le front de Normandie lors des opérations de débarquement allié .

Quant au général von Brodowsky , chef du haut état-major de liaison de Clermont-Ferrand , et dont le journal de marche a montré qu'il était en charge des opérations de «nettoyage », il est certes tombé aux mains d'une unité de la 1" armée française lors d'une opération en Haute-Saône , mais il a été abattu au cours d 'une tentative d 'évasion.

De son côté , le général SS Lll•t~~erdlllf, commandant 1 de la division " Das Reich », n'a pu être .

déféré devant les autorités françaises.

En elfe~ son extradition hors de la zone britannique a été rejetée .

I.E Plods DE BORDEAUX • Toutefois , 21 des participants du massacre d'Oradour (7 Allemands et 14 Alsaciens-Lorrains) , de simples soldats pour l'essentiel , ont pu être jugés en 1953 à Bordeaux.

• Sur les 14 Alsaciens-Lorrains , seuls deux soldats s'étaient portés volontaires pour servir dans la division des • malgré-nous », c'est-à -dire des hommes enrôlés de force pour servir sous l'uniforme allemand .

• Le tributltllmHitllirr th Bon/Hux qui, en janvier 1953 , doit juger ces hommes se trouve devant un cas de conscience véritablement dramatique: un acquittement reviendrait alors à absoudre ces hommes d 'un crime monstrueux; prononcer une condamnation serait ne pas tenir compte de la situation de soldats qui ont dû se plier à la loi du plus fort Aussi , quel que soit le verdict.

il ne peut être accueilli dans la sérénité.

• Le déroulement du procés est suivi avec inquiétude par l'opinion alsacienne et il domine largement l'actualité strasbourgeoise .

Plusieurs motions sont publiées par divers organismes .

Or les «malgré-nous» se voient condamnés à des peines allant de cinq ans de prison à huit ans de travaux forcés.

Ce verdict provoque en Alsace une véritable stupeur , une indignation suivie d'un glissement progressif vers un début de rébellion .

À l'annonce du verdict , un véritable raz de marée de colère emporte l'opinion publique alsacienne.

!:association départementale des maires décide une grève administrative .

On voit alors se former un fossé d 'incompréhension entre le Limousin , qui réclame justice pour une des pires horreurs de la guerre , et l'Alsace , f------------_, scandalisée qu'on prenne les victimes W PENDUS DE TUW • Le maquis qui opére en Corrèze est important et partiwlièrernent actif, comme dans tout le Massif central, faiblement tenu par les Allemands .

Le 6 juin 1944, lorsque la BBC diffuse l'annonce du débarquement el l'ordre d'Insurrection générale, les maquisards passent à l'action .

• Les francs-tireurs el partisans (FTP) de la région attaquent la petite garnison de Tulle le 7 juin el se rendent facilement maltres de la ville .

• Dans la soirée du 8 juin, alors qu'arrivent des élèments blindés de la division • Das Reich • .

les maquisards, inférieurs en nombre , doivent se replier .

• Dans la matinée du 9 juin, les Allemands investissent la ville , fouillent les maisons et finissent par rassembler quelque 600 hommes en prétextant un contrôle d'Identité .

Ceux-ci sont séparès sans raison apparente .

Le général SS commandant la division annonce que, en représailles de l'assassinat de 40 soldats allemands, 120 hommes , maquisards ou leurs complices, allaient ~e pendus et leurs corps jetés dans le fleuve .

!:ordre est mis a exécution dans l'après-midi : par groupe de dix.

les • suspects • choisis au hasard, sont pendus aux lampadaires et aux bakons de la ville .

Il y aura au total 90 victimes .

pour des bourreaux .

• !:affaire d 'Oradour , auquel a été décernée la Légion d'honneur au cours d 'une cur-Ie ém011111111te le 11 juin 1949, est devenue l'affrontement de deux provinces françaises , aussi indignées de ne pas voir reconnaître leur plus sanglante épreuve .

• !:Alsace a le sentiment d'avoir été totalement abandonnée par le gouvernement français pendant la guerre.

Le dimanche 15 février , plus de 5 000 personnes, dont les 561 maires du Bas-Rh in , défilent devant le monument aux morts de Strasbourg.

recouvert d 'un immense voile 11oir .

• Devant l'ampleur prise par l'Indignation et le spectre de la résurgence de l'autonomisme, les parlementaires alsaciens obtiennent du gouvernement de René Mayer le vote en urgence d'une loi d'amnistie immédiate (18 février 1953).

• Le lendemain, les incorporés de force sont ramenés discrètement dans leurs familles par quatre voitures des Renseignements généraux qui traversent la France en 24 heures avec un luxe inouï de précautions.

1:' « INSULTE À NOS MARTYRS » • Au lendemain du verdict.

le maire d'Oradour, «tant est forte l'Insulte à nos martyrs» dira -t -il, renvoie la croix de la Légion d'honneur.

• Quant au village d'Oradour, il ne sera pas reconstruit , ses ruines sont restées dans l'état où les a laissées le passage des soldats du 1 " bataillon «Der Führer» de la division SS « Das Reich », un témoignage mue~ mais accablant Longtemps à l'entrée du village qui boycottera les touristes alsaciens , deux panneaux exposeront deux listes vengeresses : celle des parlementaires qui ont voté l'amnistie et celle des amnistiés .

w •MIILGB-NOUS• DE LA DMSION •IMS IEICH• • La division • Das Reid! • qui stationne non loin de Montauban en juin 1944 est renforcée par l'mcorporation de jeunes Alsaciens agés de 17 eliS ans, en violation du droit international.

• En wrtu d 'une ordonnance du 25aoQt 1942 promulguée au nom de Hitler par le Gauleiter ..., ........

les conseils de révision du Haut-el du Bas-Rhin versent systématiquement ces jeunes recrues non seulement dans la Wehrmacht, mais également dans la Waflen SS.

Celles-ci subissent un entrainement impitoyable sous la conduite d 'officiers de choc qui ont mené la guerre la plus atroce à travers toute l'Europe de l'Est Souvent ra~lés el humiliés par les plus tlaryen5ll de leur unité , travaillés par le désir de déserter , mais déchirès par la perspective des représailles qui pèsent sur leur famille.

ces jeunes font l'apprentissage de l'obéissance aveugle el de la cruauté délibérée au fil des raids que leur unité mène dans la campagne aquitaine .

• Six des Alsaciens enr61és de force el qui ont participé au massacre d'Oradour déserteront en Normandie pour rejoindre les Alliés .

C'est d 'aiDeurs grace à leur témoignage que Londres apprendra les détails de la tragédie d'Oradour-sur-Glane .. »

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