Julien GREEN : Frère François

« Photo A l pa y 1 Si pa Press Pu bli ée en 1 983 à /'occasion du huit­ cen tièm e anni ve r­ saire de la naissan ce de François, un e v ie d e "/'homme que j'ai toujours le plus ad­ mir é et qui a eu sur tout ce que je pens e du monde /'influen ce la plu s forte", dit l'auteur.

"Le manus­ c rit témoi gne d'un tr avail tel qu 'a ucun roma n n e m' avait jamais donné." L e l11gemenr 1111iversel (dé tail), Gio vanni di Paolo Ph oto André Held, L ausa nn e Le livre "Pace e bene" (la Paix soit sur toi), depuis huit siècles, la salutation franciscaine F ils d' un rich e drapier , Fran çois fait la noce et règne sur la jeune sse dorée de la petit e cité de l'Ombrie ; à vingt-cinq ans touché par la grâce, il renonce à la dolce vita et se jette dans le jeûne et la prière ; il mendie pour recon struire J'église de San Damiano et va jusqu' à voler son père qui porte plainte auprès de 1 'évê que.

Françoi s proclame : "Je s uis désormai s libre et serviteur du Seul Très Haut.

" Rien n 'arrêtera plus le vagabond de Dieu dans sa marche vers "Notre-Dame la Sainte Pauvreté".

Du pape Innocent ill à qui François expose sa règle , il obtient J'autorisation de prêc her : avec quelques compa­ gnons, il court les routes ; ces "gueni ll eux" deviennent les Frères mineur s et , en 1221 , la communauté franciscaine compte trois mill e discipl es.

Françoi s participera à la cin­ quième croisade.

Tuberculeux , presque aveug le, François reçoit les stigmates : il porte des plaies aux mains , aux pieds et au côté , comme Je Christ.

En 1226, sa "sœ ur", la mort corpo­ relle, l'accueille enfin ; il a quarante-quatre an s.

"Frère François, petit pauvre du Christ" D ans son Journal , Julien Green insiste sur la lente gestation du livre et évoque la somme de recherches auxquelles il s'est livré, consultation et lecture de plus de cent ouvrages anciens et moderne s en italien , anglais , allemand et français, pèlerinage en Itali e dan s les pas du Fou de Dieu.

"Mon Saint Fran çois m 'épui se, ce travail me remue étrangement ...

Il fau­ drait être un saint pour comprendre un saint et parler de lui est difficile ...

", écrit-il.

Après dix-huit mois de rédaction , l'auteur mettra fin, à regret , à cette cohabitation passée en la "merv eil­ leuse compa gnie " du pèlerin d'Assise dont sa mère, protes­ tante , lui parlait dan s son enfance "comme si ell e l' avait connu".

Loin du style pieux qu' il a "en horreur ", Julien Green nous donne avec Frère François un récit simple et vivifiant de l'aventure d' un jeune homme comblé devenu pauvre entre les pauvres, une approche de l' idéal év angélique du Poverello et une chronique des rappo rts de l'Église du Xlll e siècle , alor s en g rand trouble spirituel , avec le plu s surpr enant de ses fils.. »