Jusepe de Ribera
Publié le 22/02/2012
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RIBERA
1591-1652
NÉ à Jativa, non loin de Valence, c'est néanmoins surtout à Parme et à Rome que ce peintre
devait se former,
et c'est Naples que son plein épanouissement devait avoir pour centre.
Cela
ne signifie d'ailleurs aucunement qu'il a rompu tout lien avec son pays natal : dans l'Italie du
xvne siècle, en grande partie dominée ou façonnée par les Habsbourg d'Espagne, la cour des
vice-rois napolitains
était une réplique de celle de Madrid et restait, en même temps, ouverte
aux courants artistiques venus de Rome.
Dans ce milieu hispano-italien,
ayant pour asr;ise un riche fondement populaire local, le
Caravage avait déjà reçu un excellent accueil, lors de sa fuite de Rome, en x6o6.
Dix ans plus
tard, Ribera, en fuite aussi, arrive là et y épouse la fille du peintre sicilien Azzo
lino.
Son éducation plastique antérieure avait été suffisamment complète, compte tenu des dif
ficultés économiques où il s'était débattu et de la vie de vrai bohème qu'il avait menée, comme
tant de jeunes peintres qui luttaient vainement, dans des conditions précaires, sans obtenir la
protection dési~ée des magnats italiens.
Son adhésion au caravagisme n'excluait pas une solide préparation académique et d'extraor
dinaires dons de dessinateur, ce qui se voit clairement dans l'admirable série de ses eaux-fortes de
jeunesse,
se confirme par la conversation recueillie par son interlocuteur Joseph Martinez en 1625
et ne cesse d'apparaître dans quantité de tableaux et dessins, jusqu'à la fin de ses jours.
A la sécurité personnelle,
due à son mariage, s'ajoutait à Naples la constante protection
des vice-rois espagnols
qui s'y sont succédé et dans le palais desquels notre artiste a vécu de longues
années.
Les
auteurs italiens anciens se complaisent à exagérer le côté combatif accusé de son
caractère
et à insister sur ses démêlés avec plusieurs peintres italiens.
Néanmoins, ses contempo
rains
l'ont de bonne heure comblé d'éloges.
En 1618 déjà, il est l'objet d'un jugement élogieux de
Louis
Carrache, et, bientôt après, le médecin et amateur des beaux-arts Giulio Mancini lui voue
une attention particulière et se fait l'écho de la flatteuse opinion de Guido Reni.
Les voyages de quelques peintres espagnols et, plus encore, l'exportation,
en Espagne de
plusieurs de ses œuvres les meilleures ont eu pour conséquence une influence notable de son art
sur la peinture espagnole contemporaine, alors même qu'il n'est jamais retourné dans son pays.
D'autre part, les relations artistiques et commerciales de l'Italie avec les Pays-Bas, de même que
le réalisme vigoureux d'une grande partie de ses tableaux et gravures, lui ouvrirent d'autres
marchés et ~ones d'influence, en sorte qu'il ne faut pas nous étonner que ses toiles figurent dans
un grand nombre d'inventaires hollandais et que Rembrandt lui-même ait possédé quelques
unes
de ses eaux-fortes.
A Naples, il recueillit les tendances artistiques
qu'y avait apportées le Caravage, les déve
loppant selon son caractère propre et formant plusieurs générations de peintres, dont le style.
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