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KANT: le veto irresistible de laraison

Publié le 06/05/2005

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La raison [...] énonce en nous son veto irrésistible : il ne doit y avoir aucune guerre ; ni celle entre toi et moi dans l'état de nature, ni celle entre nous en tant qu'États, qui bien qu'ils se trouvent intérieurement dans un état légal, sont cependant extérieurement (dans leur rapport réciproque) dans un état dépourvu de lois - car ce n'est pas ainsi que chacun doit chercher son droit. Aussi la question n'est plus de savoir si la paix perpétuelle est quelque chose de réel ou si ce n'est qu'une chimère et si nous ne nous trompons pas dans notre jugement théorique, quand nous admettons le premier cas, mais nous devons agir comme si la chose qui peut-être ne sera pas devrait être, et en vue de sa fondation établir la constitution [...] qui nous semble la plus capable d'y mener et de mettre fin à la conduite de la guerre dépourvue de salut vers laquelle tous les États sans exception ont jusqu'à maintenant dirigé leurs préparatifs intérieurs, comme vers leur fin suprême. Et si notre fin, en ce qui concerne sa réalisation, demeure toujours un voeu pieux, nous ne nous trompons certainement pas en admettant la maxime d'y travailler sans relâche, puisqu'elle est un devoir. KANT
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« sentiments qu'il suppose n'empêche pas une certaine rationalité intérieure.

" Pour préciser cette définition du sublimeque nous donne Guyau, alors que le beau renvoie à une esthétique de la forme, le sublime constitue une esthétiquede la disparition de la forme.

Sublime (disparition de la forme) et baroque (esthétique de l'informe) ne se confondentpas : la forme baroque demeure une forme, mais une forme monstrueuse, contre-nature en ce que cette forme necorrespond pas à sa nature qui est d'être harmonieuse, de pouvoir être embrassée instantanément dans sa totalitéet son achèvement. Le sublime, au contraire, joue sur le sentiment esthétique de la disparition de la forme.

La forme disparaît dès lorsque l'objet est trop grand pour être appréhendé dans une seule perception (on parlera alors comme le fait Kant d'un" sublime mathématique " comme " appréhension " de l'infiniment grand) ou que l'objet est physiquement troppuissant, trop écrasant pour que l'homme puisse s'y mesurer et s'y reconnaître : c'est là le " sublime dynamique.

" Lepaysage de montagne, dans son immensité, constitue le modèle du sublime mathématique tandis que l'élémentnaturel incontrôlable (l'ouragan de Twister , une tempête déchaînée ou le requin des Dents de la mer ) produit chez celui qui le contemple (ce qui implique qu'il ne soit pas physiquement mis en danger par cet élément naturel) unsentiment de sublime comme sublime dynamique.

Si le sublime mathématique naît de la contemplation d'objets de lanature dont la grandeur absolue à laquelle se heurte même l'imagination maintenant réduite à l'impuissance, lesublime dynamique naît de la violence da la nature, en ce qu'elle nous manifeste l'insignifiance de notre forcephysique, tout en nous faisant découvrir la supériorité de l'esprit sur la nature (Pascal, Pensées : " Par l'espace l'univers m'engloutit comme un point, par ma pensée, je le comprends.

") Le sentiment du sublime : l'effroi de l'infini Le sentiment du sublime n'est plus un sentiment agréable, plaisant, mais est au contraire un sentiment de plaisir plusprofond et contradictoire en ce qu'il confine à la douleur.

Cette étroite confusion entre plaisir et douleur est ce queles anglais appellent par un terme pour nous intraduisible, le delight (cf.

Burke, Delightful horror , " horreur délicieuse ").

Il remplit tout l'esprit et en exclut toute autre représentation : l'homme se perd dans la représentationdu sublime, contemple véritablement.

Il dépend d'images et de sensations propre à faire naître une forte tensioncorporelle, se traduit par un véritable effort de la part du spectateur (alors que le beau consiste dans la douceur etles sensations qui détendent les nerfs).Le sublime se traduit par un arrêt des forces vitales, par un sentiment depeine puis par un épanchement et une émotion génératrice de joie (alors que le beau provoque un sentimentd'épanouissement et de plaisir).

Ainsi, de cet effort que je fais pour saisir la forme de l'immensément grand, formequi au moment où il me semble la contenir disparaît, se dissout totalement ; de cette crainte qui s'empare de moiface au déchaînement des éléments qui manifestent la disproportion de l'homme d'avec la nature, naît un plaisiresthétique total, dans l'ouverture à l'infinie grandeur et à l'infinie puissance d'une nature qui me dépasseabsolument, mais aussi - et dans le même temps - un sentiment d'effroi lié à ce sentiment d'étrangeté radicale, dedisproportion de l'homme à l'égard de la nature, de déréliction (" Etat de l'homme jeté (sans raison) dans le monde qui se sent abandonné à ses propres forces, sans lumières ni secours à attendre d'une puissance supérieure.

"Lalande, Dictionnaire philosophique ). C'est sur ce sentiment de disproportion qu'il faut insister : l'esthétique du sublime n'a pas qu'une dimensionesthétique en ce qu'elle ne vise pas seulement le plaisir désintéressé du sujet mais qu'elle a un visée véritablementmétaphysique en soulignant la disproportion de l'homme et d'une nature immense qui n'est pas faite pour le recevoir(cf.

Pascal, Pensées , fr.

206 : " Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie (au sens fort, produit un sentiment d'effroi).

") Le sublime est véritablement d'ordre métaphysique en ce qu'il met en jeu esthétiquement nonplus les objets du monde dans une esthétique du beau qui ressortit à une physique comme appréhension des objetsde la nature (fusis), mais l'univers dans son immensité, le monde dans sa totalité et les rapports que l'homme yentretient. Texte 5 " Disproportion de l'homme. Que l'homme contemple donc la nature entière dans sa haute et pleine majesté, qu'il éloigne sa vue des objets basqui l'environnent.

Qu'il regarde cette éclatante lumière mise comme une lampe éternelle pour éclairer l'univers, que laterre lui paraisse comme un point au prix du vaste tour que cet astre décrit, et qu'il s'étonne de ce que ce vastetour lui-même n'est qu'une pointe très délicate à l'égard de celui que ces astres, qui roulent dans le firmament,embrassent.

Mais si notre vue s'arrête là que l'imagination passe outre, elle se lassera plutôt de concevoir que lanature de fournir.

Tout le monde visible n'est qu'un trait imperceptible dans l'ample sein de la nature.

Nulle idée n'enapproche, nous avons beau enfler nos conceptions au-delà des espaces imaginables, nous n'enfantons que desatomes au prix de la réalité des choses.

C'est une sphère infinie dont le centre est partout, la circonférence nullepart.

Enfin c'est le plus grand caractère sensible de la toute puissance de Dieu que notre imagination se perde danscette pensée. Que l'homme étant revenu à soi considère ce qu'il est au prix de ce qui est, qu'il se regarde comme égaré, et que dece petit cachot où il se trouve logé, j'entends l'univers, il apprenne à estimer la terre, les royaumes, les villes, lesmaisons et soi-même, son juste prix. Qu'est-ce qu'un homme dans l'infini ? Mais pour lui présenter un autre prodige aussi étonnant, qu'il recherche dans ce qu'il connaît les choses les plus. »

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