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Karl Marx, Contribution à la critique de l'économie politique, p.4, Editions sociales.

Publié le 03/10/2010

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« Dans la production sociale de leur existence, les hommes entrent en des rapports déterminés, nécessaires, indépendants de leur volonté, rapports de production qui correspondent à un degré de développement déterminé de leurs forces productives matérielles. L’ensemble de ces rapports de production constitue la structure économique de la société, la base concrète sur laquelle s’élève une superstructure juridique et politique et à laquelle correspondent des formes de conscience sociales déterminées. Le mode de production de la vie matérielle conditionne le processus de vie social, politique et intellectuel en général. Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être; c’est inversement leur être social qui détermine leur conscience.    A un certain stade de leur développement, les forces productives matérielles de la société entrent en contradiction avec les rapports de production existants ou, ce qui n’en est que l’expression juridique, avec les rapports de propriété au sein desquels elles s’étaient mues jusqu’alors. De formes de développement des forces productives qu’ils étaient, ces rapports en deviennent des entraves. Alors s’ouvre une époque de révolution sociale. Le changement dans la base économique bouleverse plus ou moins rapidement tout l’énorme superstructure (…).    Une formation sociale ne disparaît jamais avant que ne soient développées toutes les forces productives qu’elle est assez large pour contenir, jamais des rapports de production nouveaux et supérieurs ne s’y substituent avant que les conditions d’existence matérielles de ces rapports ne soient écloses dans le sein même de la vieille société. C’est pourquoi l’humanité ne se pose jamais que des problèmes qu’elle peut résoudre; car, à y regarder de plus près, il se trouvera toujours que le problème lui-même ne surgit que là où les conditions matérielles pour le résoudre existent déjà ou du moins sont en voie de devenir. A grands traits, les modes de production asiatique, antique, féodal et bourgeois moderne peuvent être qualifiés d’époques progressives de la formation sociale économique (…). Avec cette formation sociale (le mode de production moderne, ndlr) s’achève donc la préhistoire de la société humaine. «      Karl Marx, Contribution à la critique de l’économie politique, p.4, Editions sociales.   

Selon Marx, « le mode de production de la vie matérielle conditionne le processus de vie social, politique et intellectuel en général «. Avant de penser, les hommes doivent vivre. Ils doivent se nourrir, se vêtir, se loger avant de pouvoir s’intéresser à la vie politique, juridique ou artistique. La production des objets satisfaisant les besoins matériels est donc la base de toute société. La vie matérielle précède la vie sociale, intellectuelle. Ainsi, la conscience de chaque individu se fore en fonction de sa condition matérielle et sociale. En d’autres termes, le mode production est à la base de toute pensée.   

marx

« productives matérielles ».

Les « rapports de production » sont les modalités fondamentales de la vie sociale, quel'auteur appelle également « la production sociale de l'existence », caractérisée par la division du travail, larépartition des biens, les rapports de classe et les rapports de propriété, qui forment la base minimale,l'infrastructure économique sur laquelle se construisent tous les rapports sociaux.

En d'autres termes, les rapportsde production peuvent être définis comme les relations sociales nouées dans le processus de production.

Cesrapports de production ne sont pas conditionnés par la volonté humaine.

Au contraire, ils sont indépendants decette volonté et sont déterminés par le « degré de développement » des forces productives matérielles.

Cesdernières constituent l'ensemble des moyens de production mis en œuvre au cours du procès de production : formesphysiques et musculaires, application de la science, procédés de fabrication, instruments de production et moyensde production.

Les forces productives matérielles ou forces de production, sont donc l'ensemble des moyens dontdispose la société humaine pour produire.Dans cette première phrase du texte, Marx établit que dans le cadre de « la production sociale de leur existence, leshommes entrent en des rapports déterminés, nécessaires », des divisions se forment au sein de la société.

Laformation de classes sociales est donc directement conditionnée par les rapports de production s'établissant entreles hommes.

Ainsi, les différentes classes sociales sont déterminées par la place qu'occupent dans la production lesindividus qui la constituent.

La correspondance que Marx établit entre « les forces productives » et les « rapportsde production » est donc à double sens.

Ainsi, le degré de développement des premières définit la nature desseconds, tandis que réciproquement, ceux-ci déterminent les modalités d'usage de celles-là dans la production.

Eneffet, les forces productives, selon qu'elles appartiennent à la classe bourgeoise ou au prolétariat ne seront pasgérées de la même façon.

Au final, nous pouvons donc dire que les articulations, les relations entre les « forcesproductives » et les « rapports de production » constituent les conditions de la production économique ou mode deproduction, qui repose sur une appropriation des moyens de production. Cette idée est explicitée par Marx dans la seconde phrase du premier paragraphe.

En effet, il explique que «l'ensemble des rapports de production constitue la structure économique de la société ».

Selon l'auteur,l'organisation de la production et des rapports de production, notamment la lutte des classes, est à la base del'infrastructure économique de la société capitaliste.

De plus, il explique que c'est sur cette structure économique dela société que repose la « superstructure juridique et politique » de la société, c'est à dire les idées, les idéologies,le droit… La production de la vie matérielle de l'homme permet donc d'expliquer « toute la superstructure desinstitutions juridiques et politiques, ainsi que les conceptions religieuses, philosophiques et autres de toute périodehistorique » (Marx).

En ce sens, toutes les institutions sociales, et les idéologies dépendent de faits d'ordreéconomique, et particulièrement du mode de production.

Dans cette seconde phrase du premier mouvement, Marxétablit une correspondance entre les « rapports de production » et les « formes de conscience sociales », lesidéologies.

Il apparaît que ces dernières sont déterminées par les premiers.

Ainsi, les idées, les pensées des hommestraduisent une réalité économique et sociale marquée par la lutte des classes exploitées et des classes possédantles moyens de production.

La façon de penser des hommes s'explique donc toujours par les rapports sociaux etéconomiques qui existent entre les différentes classes de la société. Selon Marx, « le mode de production de la vie matérielle conditionne le processus de vie social, politique etintellectuel en général ».

Avant de penser, les hommes doivent vivre.

Ils doivent se nourrir, se vêtir, se loger avantde pouvoir s'intéresser à la vie politique, juridique ou artistique.

La production des objets satisfaisant les besoinsmatériels est donc la base de toute société.

La vie matérielle précède la vie sociale, intellectuelle.

Ainsi, laconscience de chaque individu se fore en fonction de sa condition matérielle et sociale.

En d'autres termes, le modeproduction est à la base de toute pensée. Dans la dernière phrase du premier paragraphe du texte, Marx expose sa thèse : « ce n'est pas la conscience deshommes qui détermine leur être ; c'est inversement leur être social qui détermine leur conscience ».

Le philosophesignifie que la conscience des hommes est dirigée par la production de leur vie matérielle.

En d'autres termes, ilexplique que le mode de production conditionne la vie sociale politique et intellectuelle de chaque individu.

Ceconditionnement ôte alors toute autonomie et toute histoire propre aux superstructures juridiques et politiques etaux formes de consciences correspondantes au sens où ce sont les « rapports de production », et notamment lalutte des classes qui façonnent l'histoire ; la lutte des classes est donc le moteur de l'histoire.

Ainsi, ledéveloppement social et politique, donc historique est ainsi régi, déterminé par l'infrastructure économique.

Laconscience, la pensée humaine est alors aliénée à l'évolution des différents modes de production.

L'homme n'estdonc plus un être pensant car sa conscience est assujettie au monde extérieur.

L'homme peut alors être comparé àune machine au sens où il ne peut pas penser par lui-même, toutes ses idéologies, ses croyances sont soumises aumode de production.

Il n'est par conséquent pas maître de sa pensée. Au total, dans ce premier mouvement du texte, Marx nous expose progressivement sa thèse en établissant deuxcorrespondances importantes.

Dans un premier temps, il relie les « forces productives » et les « rapports deproduction », puis il établit une relation entre ces « moyens de production » et les « formes de conscience sociales».

A l'aide de ces correspondances, il nous montre que c'est « l'être social des hommes qui détermine leurconscience ».

En ce sens, l'histoire se forme autour des modes de productions successifs et non autour de l'esprit,de la conscience des hommes et d'un peuple.

On peut alors se demander dans quelles conditions un changementhistorique peut-il se produire ? Quelles sont les conséquences d'un tel bouleversement pour la société en général ? Le second mouvement du texte apporte des réponses à ces interrogations.

En effet, Marx nous explique commentest organisée la dynamique sociale dans la société capitaliste.

Ainsi, il décrit tout le processus qui permet, à partir. »

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