Karl Philipp MORITZ : Anton Reiser

« A propos du goût des protestants pour la co nfession et l'auto­ analyse , goût que l'on r e trou ve ch ez Karl Philipp Morit z, Mi­ c hel Tourni er écrit: «Le prot estant écrit des "confess ions" parce qu'il n'a pas , comme le c atholique , de confesseur.

» Le livre Les désarrois de l 'élève Reiser N é dans une petite ville allema nde de province , Anton Reiser grandit entre un père tanneur , dur et incompréhensif , et une mère hypocondriaque qu'il aime tendrement.

Tous deux sont des adeptes de Mme Guyon, célèbre quiétiste française qui finit ses jours à la Bastille.

Ils élèvent leur fils dans une atmosphère sévère de mysticisme religieux, lui enseignant le reniement de soi-même et la mortification .

Étouffé par ce milieu oppressant , privé de tendresse , Je jeune Anton sombre dans la mélancolie .

Il s'en échappe par Je rêve et attend avidement d'aller dans le monde.

Après son retrait de J'école , où il ne connaît qu'amer­ tume et humiliations, ses années d'apprentissage chez un chapelier de la même secte que ses parents sont une cruelle désillusion .

Solitaire, incompris, il trouve réconfort dans les ser­ mons d' un pasteur.

Après des années de voyages , qui ne font que Je confirmer dans son sentiment d'exclusion , Anton, devenu étudiant, trouve enfin un semblant de bonheur dans son amitié avec un camarade, Iffland, et dan s leur passion commune pour la poé sie et le théâtre.

Hélas, le théâtre se révèle lui aussi un moyen d'évasion illusoire.

Après avoir été comédien ambulant, Anton, ayant atteint la fin de l'adolescence, est contraint de reprendre son errance.

L'un des premiers romans psychologiques A nton Reiser ( 1785) est considéré comme 1 ' un des premier s romans psychologiques .

L 'acce nt y est mis , en effet, sur la vie intérieure du héros , malgr é les voyages qui rattachent le roman à la tradition picaresque.

Il s'agit en fait d'une autobio­ graphie à la troisième personne, comme Je signale l 'auteur dans un avertissement.

Cette. »