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KARL POPPER : LA LOGIQUE DE LA DECOUVERTE SCIENTIFIQUE (Résumé & Analyse)

Publié le 22/02/2012

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Né à Vienne en 1902 dans une famille protestante d'origine juive, Karl Popper fut professeur de mathématiques et de physique dans l'enseignement secondaire. Il s'intéresse très vite aux questions épistémologiques, stimulé par les écrits du Cercle de Vienne. Cette école néo-positiviste regrxcx oupait des philosophes, logiciens et savants autrichiens et allemands comme Wittgenstein, Carnap, Reichenbach. Marqués par la logique mathématique et par le développement de la physique moderne (théories de la relativité d'Einstein, des quanta de Planck), ces penseurs cherchent à construire une science de la signification cohérente par une analyse du langage et à éliminer les pseudo-problèmes de la métaphysique. Dès 1919, Popper se passionne pour confronter la pensée marxiste et la « révolution einsteinienne ». Cette confrontation l'amène à découvrir ce qui formera la base de sa philosophie. D'un côté, il découvre comment une théorie globale (le marxisme) entraîne à solliciter les faits pour illustrer la prétendue justesse de ses assertions et assurer son prestige. De l'autre, il observe comment la théorie physique d'Einstein est formulée d'emblée de manière à ce que ses propres hypothèses soient soumises à l'épreuve des faits. C'est à expliquer ce paradoxe que Popper consacre la Logique de la découverte scientifique. Il émigré en 1937 en Nouvelle Zélande puis, à partir de 1945, il enseignera la logique et la méthodologie scientifique dans la «London School of Economies» (Londres).


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« • Il y a asymétrie entre la vérification et la réfutabilité.

Ladémarche « naturelle » largement reprise par les positivistes consiste à accumuler les observationssusceptibles de confirmer une hypothèse.

Pourtant l'induction n'a aucune valeur logique, comme l'ontnettement établi Hume et Kant.

On ne peut pas atteindre l'universalité à partir d'une série finie d'observations.Un grand nombre de cas favorables à une hypothèse ne nous apprend rien sur sa validité logique.

Si j'affirme,par exemple, que « tous les cygnes sont blancs », l'observation d'un seul cygne noir suffit pour m'imposer derejeter l'énoncé considéré qui vient de perdre son caractère universel.

La logique qualifie cette démarche de «modus tollens », c'est-à-dire mode de syllogisme qui exclut.

Nous rencontrons ici le critère de démarcation dela science et de la non-science.

Le scientifique cherche à mettre sa théorie à l'épreuve.

Il imagine donc uneprocédure destinée à réfuter une conséquence logique déduite.

Si le test de réfutation échoue, l'hypothèse estcorroborée — pour un temps.

L'expérience imaginée au Puy de Dôme par Pascal afin de tester uneconséquence mesurable de l'hypothèse de Toricelli sur la pression atmosphérique constitue un exempleclassique de cette méthode.

Au XXe siècle, quand Einstein propose sa théorie de la relativité généralisée, il lamet en jeu en suggérant une expérience possible : il formule l'hypothèse selon laquelle la lumière décrit unecourbe déterminable (et non une ligne droite) dans le champ gravitationnel d'un corps massif; puis, lors del'éclipsé de soleil du 29 mai 1929, une expédition dirigée par Eddington se rendit en Afrique pour mettre àl'épreuve les résultats conjecturés par Einstein.

Ils furent corroborés par les mesures d'Eddington.

Cetteméthode définit la scientificité d'une théorie : au lieu de fuir les éventuels démentis de l'expérience bien aucontraire les provoquer.

Il faut donc dire d'une théorie non pas qu'elle est prouvée mais qu'elle n'a pas étéréfutée. • Apparaît alors la portée morale et politique de la démarche scientifique : loin de conduire à imposer l'ordred'une « vérité » ou d'une « certitude », elle impose de se prêter à la confrontation.

La connaissancescientifique se donne pour faillible.

Elle implique la tolérance et la pluralité des points de vue.

On comprend lelien que Popper établit entre science et « société ouverte ».

La « société ouverte » est celle où l'on décide deprivilégier le règlement des conflits par la délibération publique et critique où nul ne détient par nature lemonopole de la décision, où il n'existe pas de « sens ultime » poséune fois pour toutes.

On pourrait dire que la science et la démocratie livrent un combat contre les tentationsde vérité et de certitude définitives. LES INTENTIONS DE L'AUTEUR • Expliquer que l'histoire de la connaissance scientifique ne consiste pas en un dévoilement progressif d'uneessence des choses qui aboutirait à une explication ultime ; montrer qu'au contraire tout énoncé scientifiquedoit pouvoir être soumis à des tests, donc se prêter à la réfutation.

La connaissance scientifique est doncinachevable, ouverte, datée.• Déterminer un critère de démarcation entre science et non-science.

Ce dernier terme recouvre des domainesaussi différents que la métaphysique, la religion, l'astrologie, la psychanalyse, le marxisme ...• Définir les procédures logiques au moyen desquelles les hypothèses théoriques sont testées. LES CONCEPTS CENTRAUX • Réfutabilité (testabilité, « falsifiabilité ») : un énoncé est scientifique ou informatif si et seulement si il esttestable ou réfutable, c'est-à-dire en contradiction avec au moins un autre énoncé possible.

On peut alorsconcevoir une situation expérimentale dont la réalisation est impossible si l'énoncé est informatif.

On peutopposer de cette manière la procédure proposée par Einstein pour mettre à l'épreuve sa théorie à un énoncéde la psychanalyse tel que « tout rêve est la réalisation d'un désir », puisque par le moyen des associationsd'idées tous les récits de rêve finissent par se prêter à l'application de cette définition. • Démarcation : il s'agit de la différence entre les énoncés des sciences empiriques et les autres, en particulierles énoncés descriptifs non scientifiques et les énoncés métaphysiques.

Les seconds échappent à laréfutabilité, d'une part parce que l'expérience se borne au constat, d'autre part parce que les « idées »métaphysiques manquent de contenu empirique déterminé. • Rationalisme critique : le point de départ est le constat de notre faillibilité.

Il n'y a pas de critère de vrai.Mais un tel critère est inutile, car la science est le processus de formation et de sélection des hypothèses.

Laquestion n'est pas « comment peut-on éviter l'erreur ? » mais plutôt « comment la détecter et en tirer parti ?».

Nous pouvons le faire par le débat d'idées, la discussion ouverte, dont la valeur scientifique renforce lavaleur politique du pluralisme.

Le rationalisme critique est anti-despotique et anti-autoritaire. CITATIONS CARACTÉRISTIQUES • « Dans ma conception, il n'y a rien qui ressemble à l'induction.

Aussi pour nous est-il logiquement inadmissibled'inférer des théories à partir d'énoncés singuliers « vérifiés par l'expérience ».

Les théories ne sont jamaisvérifiables empiriquement ...

Toutefois j'admettrai certainement qu'un système n'est empirique ou scientifiqueque s'il est susceptible d'être soumis à des tests expérimentaux.

Ces considérations suggèrent que c'est la. »

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