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Kim Dae-jung

Publié le 06/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Kim Dae-jung (1925- ), homme d’État coréen, premier candidat de l’opposition à avoir été élu président de la Corée du Sud (1998-2002).

2   UN OPPOSANT DE LONGUE DATE AU RÉGIME EN PLACE

Né à Hugwang-ri, dans une famille de fermiers du Cholla, dans le sud-ouest de la Corée, une région pauvre alors sous domination japonaise, Kim Dae-jung suit des études secondaires à l’école de commerce de Mokp’o, où il obtient un diplôme en 1943. Il entame ensuite une carrière d’affaires dans le domaine des transports maritimes et de l’édition.

Après la guerre de Corée, Kim Dae-jung s’implique dans le mouvement en faveur de la démocratie en Corée du Sud, constitué en réaction aux mesures prises par le gouvernement pour supprimer toute opposition politique. Il se bâtit rapidement une réputation d’orateur talentueux. En 1961, il est élu à l’Assemblée nationale de la Corée du Sud. Réélu jusqu’en 1971, il accède à la notoriété nationale en se présentant cette année-là à l’élection présidentielle contre le président en titre, Park Chung-Hee ; il est battu de peu.

Le régime prend à cette époque des allures de plus en plus dictatoriales. Park Chung-Hee limite les libertés civiles et se débarrasse de ses opposants politiques. Peu après les élections de 1971, Kim Dae-jung échappe de peu à la mort dans un accident de la circulation, qui semble avoir été organisé par le gouvernement pour le faire disparaître. Le gouvernement le fait ensuite condamner sur de vagues chefs d’inculpation, ce qui lui vaut plusieurs années de prison et d’assignation à résidence. Park Chung-Hee est assassiné en 1979, mais un autre dirigeant aux méthodes tout aussi dictatoriales, le général Chon Doo Hwan, le remplace à la présidence l’année suivante. Le régime de Chon Doo Hwan nourrit la même méfiance que le précédent à l’égard des chefs de l’opposition et, en 1980, Kim Dae-jung est à nouveau arrêté et condamné à mort pour avoir prétendument suscité un soulèvement populaire dans la cité de Kwangju.

Les États-Unis interviennent pour demander sa libération et, en 1982, le gouvernement sud-coréen permet à Kim Dae-jung de se rendre aux États-Unis pour un « traitement médical «, lui laissant ainsi la possibilité de s’exiler hors de la Corée du Sud. De 1983 à 1984, Kim Dae-jung occupe un poste de chargé de cours à l’université Harvard. Il retourne en Corée du Sud en 1985 et reste assigné à résidence pendant plusieurs mois. Malgré les persécutions et harcèlements continuels dont il est l’objet, Kim Dae-jung ne cesse de défier le pouvoir politique et se constitue ainsi une solide base de soutien parmi les étudiants, les syndicats et le peuple de Cholla. En 1971, 1988 et 1992, il obtient un siège à l’Assemblée nationale et vise le fauteuil présidentiel à deux reprises en 1987 et 1992 sans toutefois y parvenir.

3   UN PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DANS LA TOURMENTE FINANCIÈRE

Kim Dae-jung se présente à nouveau à l’élection présidentielle de décembre 1997 et remporte cette fois de justesse la victoire sur ses opposants. Il hérite d’une crise financière, déclenchée quelques mois plus tôt en raison d’une perte de confiance des investisseurs dans une économie lourdement endettée. Cette crise a entraîné l’effondrement de la devise coréenne, mais aussi compromis la capacité du gouvernement, des institutions financières et des entreprises à rembourser la dette étrangère.

Au début du mois de décembre 1997, la Corée du Sud a accepté de mettre en œuvre des réformes financières en échange d’une aide économique du Fonds monétaire international (FMI). Un grand nombre de ces réformes sont impopulaires auprès des électeurs de Kim Dae-jung, notamment auprès des syndicats, qui craignent qu’elles entraînent la chute des entreprises dont la stabilité est mal assurée et fassent monter le chômage, mais Kim Dae-jung continue à affirmer sa volonté de mener ces réformes à leur terme.

En octobre 2000, Kim Dae-jung reçoit le prix Nobel de la paix « pour son travail pour la démocratie et les droits de l'homme en Corée du Sud et en Asie du Sud-Est en général, et pour la paix et la réconciliation avec la Corée du Nord en particulier «. Mais, sur le plan intérieur, c’est un président affaibli politiquement qui démissionne un an plus tard, en novembre 2001, de la direction du Parti démocrate du millénaire (PDM). Cette décision inattendue survient à la suite de la rupture de la coalition avec l’Union démocrate libérale et de la défaite du PDM lors d’élections législatives partielles. Elle traduit aussi la montée de la contestation émise par les réformistes dans les rangs du PDM, sur fond de crise économique persistante et de corruption, à un an de l’élection présidentielle.

Kim Dae-jung quitte le pouvoir en 2003, à l’issue de l’élection présidentielle de décembre 2002, à laquelle il n’est pas autorisé à concourir aux termes de la Constitution. Roh Moo-hyun, candidat du PDM, lui succède.

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