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Le langage chez Bergson

Publié le 20/08/2011

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 La position de Bergson (1859-1941) sur le langage est avant tout critique. Le langage est le lieu, selon lui, de tous les malentendus et de tous les abus. Parce que nous articulons notre réflexion sur les choses par des mots – par un langage créédiscursif et extérieur aux choses elles-mêmes – nous avons perdu de vue notre capacité à appréhender (intuitivement) le monde tel qu'il nous apparaît dans l'immédiat. Le langage « discontinu « médiatise et dissocie abusivement ce qui ne l'est pas à l'origine. 

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« l'argumentation. ECLAIRCISSEMENTS Première partie Remarque: "les idées qui s'échangent" = les idées exprimées dans des phrases, les idées et les mots.

A mettre enparallèle avec la dernière phrase. Un lieu commun qu'il fallait signaler en commençant: le sens des mots est convenu, fruit d'une convention.

C'est celieu commun que Bergson relativise: les mots ont un sens conventionnel ( = on a décidé par convention arbitraireque tel mot désignerait telle chose), mais en même temps, le plus important, c'est que le fait de parler, lui estnaturel à l'homme.

. Démonstration en deux temps: - d'abord, le fait de vivre en société n'a rien de contingent.

L'homme est fait pour vivre en société.

Cela n'a riend'une habitude qui nous viendrait d'on ne sait où.

Cela fait partie de l'essence de l'homme, de sa définition (animalpolitique).

On dit bien des fourmis qu'elles sont faites pour vivre en société! Alors pourquoi dire que dans le cas de lafourmi, il s'agit d'un acte naturel, et pas pour l'homme.

La société est, paradoxalement, dans sa nature! - deuxième temps: le langage qui est l'acte social par excellence, est donc lui aussi naturel à l'homme.

(ligne 6) Quelles sont les différences entre une fourmilière et une société humaine? Les activités sociales des fourmis sontpré-programmées, instinctives.

Elles n'ont pas à se demander ce qu'elles doivent faire.

Peu de variation donc, leurtravail en commun ne souffre pas l'innovation.

(lignes 4-5) Transition: comme le langage est un acte social, commandé par la nature sociale de l'homme, pour comprendre ceque "parler veut dire", il faut voir quelle est sa fonction, ou plutôt son utilité sociale.

Étudier le langage en oblitérantson origine sociale, c'est s'exposer à tous les contresens. Deuxième partie "quelle est la fonction primitive du langage" est donc la même question que celle de la première phrase.

La seuledifférence, c'est que le débat a été transporté sur un terrain où la question prend son sens. "la fonction primitive" = la fonction sociale, ce pour quoi le langage est utile. On reconnaît souvent au langage une vertu théorique: il concrétise nos pensées et sert la science.

Pour Bergson,c'est un des pièges de la tradition philosophique. Le vrai sens du langage est à comprendre en termes d'utilité: il ne vise en lui-même que l'utilité. Deux utilités du langage: décrire et prescrire. Prescrire = transmettre un ordre, c'est donc l'idée d'une action concertée, collective.

La thèse d'un langagesimplement utilitaire se vérifierait donc. Mais décrire? Il s'agit ici de la vertu épistémologique du langage: toute connaissance s'exprime grâce aux mots danslesquels elle se coule. Peut-on encore parler d'un utilitarisme linguistique? La science semble détachée de toute idée d'efficacité, en elle-même elle est désintéressée. En fait, pour Bergson, la connaissance a comme finalité l'action, aucune science n'est désintéressée.

Il n'y a pas dedifférence de nature entre savoir et agir: il y a juste une différence de délai.

La théorie, c'est de l'action àretardement. Donc, parce que la réalité fondamentale du vivant, c'est d'oeuvrer pour sa survie, tout ce que fait l'homme peut secomprendre en termes de travail.

Même notre perception sensible du monde ambiant n'a rien de désintéressée, elleest structurée par l'action possible.

On ne perçoit pas une chose telle qu'elle est, mais en tant qu'elle se prête àune action possible sur elle. Une chose n'a même pour nous de "propriétés" qu'en tant que ces propriétés nous sont utiles.

Et c'est tout ce quele langage peut exprimer. Troisième partie. »

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