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Le langage n'est-il qu'un instrument de communication ? (Langage et communication)

Publié le 06/02/2004

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Le langage n'a-t-il pas un rôle dans l'élaboration de la pensée'?* Démarche possibleÉtablir positivement la relation entre les deux notions-clés et envisager la diversité de cette relation.Tout être social, animal ou homme, communique, c'est-à-dire transmet et reçoit des informations. La communication se fait au moyen d'un système plus ou moins complexe de signaux ou de signes. Un tel système est un langage. Par définition même, le langage est un moyen de communication. Mais communication et langage prennent des formes variées, il faut les distinguer pour reconnaître la spécificité du langage le plus familier à l'homme : le langage parlé.Le langage animal, la danse des abeilles par exemple, est naturel, instinctif, limité à une information liée à un besoin biologique. La réponse au message transmis se limite à un comportement instinctif. C'est un système de signaux.

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« Que supposerait l'affirmation selon laquelle le langage ne sert qu'à communiquer la pensée ? Cela supposerait que lapensée se constitue par une activité purement intérieure et qu'elle n'emprunte les mots du langage que pour êtrecommuniquée.

La pensée a-t-elle une existence indépendante du langage ? C'est ce que déclare une traditionclassique dont Boileau est un des représentants.

"Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement." Il y aurait doncd'abord conception, puis énonciation.

Mais une telle doctrine bute sur de sérieuses objections.

Pour le démontrer onpeut utiliser l'analyse du signe que fait la linguistique.

Le signe est l'unité d'une image acoustique, ou empreintepsychique d'un son, et d'un concept, de telle sorte qu'il n'y a pas de concept sans le mot qui lui donne sa forme etsa stabilité.

C'est dans les mots que l'on pense, la pensée est "un dialogue intérieur de l'âme avec elle-même"(Platon), ce qui est indicible n'est qu'une pensée "à l'état de fermentation" (Hegel).

Ce qui apparaît clairement icic'est que le langage est l'instrument de la pensée elle-même, non seulement l'instrument de sa communication. Lire: de Saussure, Cours de linguistique générale, première partie. On pourrait aussi développer l'idée que par le dialogue la pensée des interlocuteurs se précise, se modifie ets'enrichit.

L'analyse du questionnement socratique montre que se plier aux exigences du langage éduque à larationalité, que le langage est "accoucheur de vérité". Tirer les conséquences de ce qui a été établi précédemment. Si le langage est l'instrument du concept, il permet le "décollement" par rapport au réel présent, caractéristique dela pensée.

Par le langage il est possible de présenter l'absent selon le temps ou selon l'espace, de donner existenceà ce qui n'est pas.

Penser à la possibilité du mensonge ou de la fiction.Une deuxième conséquence : la pensée étant dépendante du langage n'est-elle pas conditionnée par la langue quel'on parle ? Une langue est l'instrument à travers lequel l'individu analyse la réalité et sa propre expérience puisqu'ellelui offre les concepts tels qu'ils ont été construits par son histoire.

Elle véhicule toute une culture.

D'où la difficultédes traductions d'une langue en une autre.Troisième conséquence : si le langage est l'instrument du concept, il permet une maîtrise sur le réel.

En ce sens quepar lui on est capable d'identifier les objets, de les catégoriser, d'établir une hiérarchie de généralisations comme leprésente une théorie scientifique. • Ce qui était en jeuLa prise de conscience que la pensée n'est pas une activité de l'esprit désincarnée.

Le langage lui donne corpsavant de permettre sa communication. Communiquer est la chose la plus répandue du monde : nous communiquons pour exprimer nos émotions, nossentiments, nos opinions, pour échanger des idées, mais aussi pour ordonner, pour expliquer pour persuader, pournouer du lien social.

Et pour communiquer, nous nous servons d'un outil : le langage.

Mais le langage sert-il qu'àcommuniquer ? Cette question nous confronte au problème suivant : faut-il réduire le langage à un simple outil decommunication ou bien considérer qu'il remplit d'autres fonctions, moins évidentes mais aussi plus fondamentales ? Nous montrerons, dans un premier temps, que le langage sert bien à communiquer : c'est là une évidence d'opiniondont nous montrerons qu'elle cache une définition très large du langage et qu'elle peut donner lieu à deux réductionscontestables. La première, que nous réfuterons dans la seconde partie, consiste à identifier langage et communication : contrecette première réduction, nous montrerons qu'il peut y avoir communication sans langage.

La seconde réduction,que nous réfuterons dans la troisième partie de notre devoir, consiste à identifier le langage à un outil decommunication ; nous montrerons qu'il n'en est rien puisque le langage joue un rôle beaucoup plus fondamental : ilpermet l'éveil de la conscience et constitue le socle de la culture. Le langage sert à communiquer : c'est là une évidence d'opinion.

On donnera au verbe « communiquer » un senstrès large : communiquer c'est transmettre un message, c'est faire part de quelque chose (d'une émotion, d'uneidée, d'une observation, d'une information.

etc.), ce qui revient toujours à partager quelque chose avec quelqu'un.Ainsi, lorsqu'un savant, lors d'une conférence, « fait une communication », il fait une allocution, qui s'adresse à unpublic qui la reçoit.

Mais la communication n'est pas forcément unilatérale : elle peut prendre la forme d'un échange.Communiquer signifie alors échanger des messages, et cela, à des fins diverses (dans un but de survie, à des fins. »

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