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Le langage limite-t-il la pensée ?

Publié le 27/02/2008

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C'est pourquoi les thèses de Darwin sont jugées à l'époque scandaleuse. Les hommes refusent ce qui les blesse et y opposent une farouche résistance. Or, continue Freud : « Un troisième démenti sera infligé à la mégalomanie humaine par la recherche psychologique de nos jours qui se propose de montrer au moi qu'il n'est seulement pas maître dans sa propre maison. » L'individu est pluriel : il n'est pas seulement une conscience maîtresse d'elle-même ; il subit un inconscient qui le pousse à agir malgré lui. Redécouvrir et explorer cette zone d'ombre en nous, cette force qui nous rend passif, ce déchirement de l'homme reste le principal acquis de la psychanalyse. 2) Déterminisme psychique et mauvaise foi: ma liberté reste une et entière ou l'inconscient comme alibi La critique philosophique classique adressée à Freud, au-delà des problèmes épistémologiques nombreux et complexes qui sont relatifs au statut de scientificité ou non scientificité de la psychanalyse et de ses contenus théoriques et pratiques, porte sur la place de la liberté dans une telle conception du psychisme humain et des actes, pensées et sentiments qui tissent l'existence humaine. Si l'inconscient, c'est-à-dire, ce qui agit en nous à notre insu, est cause de nos pensées, sentiments, volitions et actes, alors nous sommes sous l'emprise de forces qui nous déterminent, nous instrumentalisent comme une machine, un automate. L'inconscient, un dieu à la face diabolique qui nous manipule, une " idolâtrie du corps ", " un abrégé du mécanisme " (Alain, cf texte à la fin du cours)? Mais alors l'homme, jouet de telles forces, ne serait plus responsable de ses actes, se verrait dénier tout pouvoir de la volonté qui, selon les philosophies de la conscience fondées sur une détermination de l'homme par la raison et ses tâches morales et spirituelles à accomplir, est présupposé dans tout acte de liberté ? Cette manière de poser la question, le plus souvent moralisante (il ne s'agit pas d'identifier Alain à un tel argument général et en ce sens simplifié) et en tout cas réductrice puisqu'elle pense précisément en termes de déterminisme causal et de dualisme dogmatique du corps et de l'âme ou de l'esprit, là où l'on doit rappeler que Freud ne cesse d'insister sur le travail du sens que le sujet doit faire sur lui-même pour se réapproprier son passé (voyez, même s'il s'agit d'une caricature, les films de Hitchcock, "La maison du docteur Edwardes" (1945), "Pas de printemps pour Marnie" (1964) où la trame psychanalytique est toujours la même (la trame narrative étant bien sûr renversée): un traumatisme dans l'enfance, le refoulement puis éventuellement l'amnésie, des symptômes morbides qui se répètent à l'âge adulte sous forme de délires, hallucinations, angoisses, manies et obsessions, par exemple la kleptomanie et enfin un travail de guérison merveilleusement réussi où le sujet revit consciemment la scène traumatique ( ce qu'en termes savants Freud nommera dans la première période "abréaction" et dont il remarquera la trop grande simplicité) en se libérant ainsi de sa névrose, s'appropriant ainsi son passé et son avenir heureux qui, comme dans James Bond, ou presque, s'inaugure par une idyllique lune de miel.
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« réduit à se contenter de renseignements vagues et fragmentaires sur ce qui se passe, en dehors de sa conscience,dans sa vie psychique ».

La plupart des choses qui se passent dans l'âme échappent à la conscience.Pour Freud, o a surestimé le rôle de la conscience dans la vie de l'âme, et ainsi on s'est privé des moyens :• De comprendre bon nombre de phénomènes comme les lapsus et les rêves ;• De soigner un certain nombre de maladies, qui ne peuvent s'expliquer que par le conflit psychique qui agite lepatient.Adopter l'hypothèse de l'inconscient permet de comprendre et de guérir, c'est un gain de sens et de pouvoir.

Le butde la psychanalyse est alors de faire en sorte que l'individu, au lieu de subir les forces qu'il ignore et ne contrôle pas, puisse recouvrer sa liberté.En effet, la psychanalyse découvre que « Je est un autre » pour reprendre Rimbaud.

Il y a en moi un autre , unensemble de forces, un inconscient qui me pousse à agir malgré moi.

Je subis un conflit dont je n'ai pas conscience,qui est souvent la trace d'un choc vécu durant l'enfance.

En ce sens je suis un être passif et agi, qui n'a ni lecontrôle de lui-même, ni de son passé, un être scindé.

Le but de la cure est de faire en sorte que je prenneconscience de ce conflit, que je reprenne la maîtrise de mon histoire.

Au lieu de subir ce que je ne connais pas, jechoisirai en toute conscience.

Au lieu de la « politique de l'autruche » de l'inconscient, il y aura le choix d'un sujetmaître de lui-même.Enfin, notre passage est important en ce que Freud y explique les résistances à la psychanalyse.

« Dans le coursdes siècles, la science a infligé à l'égoïsme naïf de l'humanité deux graves démentis ».

Avec Copernic, elle a montréà l'homme qu'in n'était pas au centre de l'univers.

Avec Darwin, elle est en train de montrer que l'homme est unanimal comme les autres, qu'il y a en lui une origine animale.Ces deux sciences ont blessé l'orgueil humain, ont montré à l'homme que son sentiment de supériorité était naïf eterroné.

C'est pourquoi les thèses de Copernic valut un procès à Galilée, devant l'Inquisition en 1633.

C'est pourquoiles thèses de Darwin sont jugées à l'époque scandaleuse.

Les hommes refusent ce qui les blesse et y opposent unefarouche résistance.

Or, continue Freud : « Un troisième démenti sera infligé à la mégalomanie humaine par larecherche psychologique de nos jours qui se propose de montrer au moi qu'il n'est seulement pas maître dans sapropre maison.

»L'individu est pluriel : il n'est pas seulement une conscience maîtresse d'elle-même ; il subit un inconscient qui lepousse à agir malgré lui.

Redécouvrir et explorer cette zone d'ombre en nous, cette force qui nous rend passif, cedéchirement de l'homme reste le principal acquis de la psychanalyse. 2) Déterminisme psychique et mauvaise foi: ma liberté reste une et entière ou l'inconscient comme alibi La critique philosophique classique adressée à Freud, au-delà des problèmes épistémologiques nombreux etcomplexes qui sont relatifs au statut de scientificité ou non scientificité de la psychanalyse et de ses contenusthéoriques et pratiques, porte sur la place de la liberté dans une telle conception du psychisme humain et desactes, pensées et sentiments qui tissent l'existence humaine.

Si l'inconscient, c'est-à-dire, ce qui agit en nousà notre insu, est cause de nos pensées, sentiments, volitions et actes, alors nous sommes sous l'emprise deforces qui nous déterminent, nous instrumentalisent comme une machine, un automate.

L'inconscient, un dieuà la face diabolique qui nous manipule, une " idolâtrie du corps ", " un abrégé du mécanisme " ? Mais alorsl'homme, jouet de telles forces, ne serait plus responsable de ses actes, se verrait dénier tout pouvoir de lavolonté qui, selon les philosophies de la conscience fondées sur une détermination de l'homme par la raison etses tâches morales et spirituelles à accomplir, est présupposé dans tout acte de liberté ? Cette manière deposer la question, le plus souvent moralisante (il ne s'agit pas d'identifier Alain à un tel argument général et ence sens simplifié) et en tout cas réductrice puisqu'elle pense précisément en termes de déterminisme causal etde dualisme dogmatique du corps et de l'âme ou de l'esprit, là où l'on doit rappeler que Freud ne cessed'insister sur le travail du sens que le sujet doit faire sur lui-même pour se réapproprier son passé (voyez,même s'il s'agit d'une caricature, les films de Hitchcock, "La maison du docteur Edwardes" (1945), "Pas deprintemps pour Marnie" (1964) où la trame psychanalytique est toujours la même (la trame narrative étant biensûr renversée): un traumatisme dans l'enfance, le refoulement puis éventuellement l'amnésie, des symptômesmorbides qui se répètent à l'âge adulte sous forme de délires, hallucinations, angoisses, manies et obsessions,par exemple la kleptomanie et enfin un travail de guérison merveilleusement réussi où le sujet revitconsciemment la scène traumatique ( ce qu'en termes savants Freud nommera dans la première période"abréaction" et dont il remarquera la trop grande simplicité) en se libérant ainsi de sa névrose, s'appropriantainsi son passé et son avenir heureux qui, comme dans James Bond, ou presque, s'inaugure par une idylliquelune de miel.

Vous remarquerez combien ce qui a trait à la sexualité est élégamment et plus que discrètementévoqué (sauf à s'amuser des symboles, ce qu'il ne faut pas manquer de faire, bien évidemment) voire éludé).Plus sérieusement, s'il le faut, il est intéressant de considérer la critique sartrienne de l'inconscient freudien.. »

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