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Le langage trahit-il la pensée?

Publié le 08/04/2005

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langage

« Le langage même [...] est fait pour désigner des choses et rien que des choses : c'est seulement parce que le mot est mobile, parce qu'il chemine d'une chose à une autre, que l'intelligence devait tôt ou tard le prendre en chemin «. Le langage est à l'origine fait  pour les choses, ce qui veut dire à la fois qu'à l'origine il ne saurait désigner  des genres des genres ne s'adapterait pas à des sentiments personnels, et que le langage n'a pas toujours été investi par l'intelligence pour être un moyen à sa discrétion : par conséquent, le langage a aussi su désigner les choses. Mais l'intelligence a trouvé en lui un bon moyen d'arriver à ses fins et se l'est approprié, étendant aux états de conscience ce qui ne pouvait valoir que pour les choses. Néanmoins, le langage fait ici preuve d'autres virtualités : il est peut-être possible d'écarter le rôle de l'intelligence pour redonner au langage une certaine positivité. C'est ce que l'exemple de l 'écrivain nous permet de penser. En effet, Bergson définit (dans « Le Rire «) l'art comme « une vision plus directe de la réalité «. Or, il y a bien des arts, littérature, poésie, qui emploient le langage : donc le langage peut lui aussi permettre de voir la réalité et donc de penser. La question se présente là aussi en apparence sous forme de paradoxe : le rôle de l'écrivain consiste « à nous faire oublier qu'il emploie des mots «. Ecrirait-on malgré les mots ?

Pour nous le moyen le plus simple qui permet de communiquer est le langage. Celui-ci permet d’exprimer un sentiment, une impression.... En lisant ce texte nous pouvons prendre part à l’idée que ce fait Bergson quand il parle du langage. En effet pour lui le langage ne peut pas traduire les éléments exacts de notre esprit, car nous éprouvons des difficultés à exprimer à l’aide de mots nos sentiments. Il faut se demander alors est ce que le langage trahit-il notre pensée ?

  • I) Le langage peut trahir la pensée.

a) Nous sommes soumis au langage. b) La parole se substitue aux choses. c) La dialectique nous asservit au langage.

  • II) Le langage ne peut pas nous trahir.

a) L'homme ne sort jamais du langage. b) La parole ne remplace pas le réel. c) Les mots disent les choses.

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langage

« n'être finalement plus qu'un « réflexe », et cependant il n'en a pas toujours été ainsi.

En effet, le langage dans son état originel était capable de renvoyer aux choses sans les voiler ou les étiqueter.

« Le langage même [...] est fait pour désigner des choses et rien que des choses : c'est seulement parce que le mot est mobile, parce qu'il chemined'une chose à une autre, que l'intelligence devait tôt ou tard le prendre en chemin ».

Le langage est à l'origine fait pour les choses, ce qui veut dire à la fois qu'à l'origine il ne saurait désigner des genres des genres ne s'adapteraitpas à des sentiments personnels, et que le langage n'a pas toujours été investi par l'intelligence pour être un moyenà sa discrétion : par conséquent, le langage a aussi su désigner les choses.

Mais l'intelligence a trouvé en lui un bonmoyen d'arriver à ses fins et se l'est approprié, étendant aux états de conscience ce qui ne pouvait valoir que pourles choses.

Néanmoins, le langage fait ici preuve d'autres virtualités : il est peut-être possible d'écarter le rôle del'intelligence pour redonner au langage une certaine positivité. C'est ce que l'exemple de l ‘écrivain nous permet de penser.

En effet, Bergson définit (dans « Le Rire ») l'art comme « une vision plus directe de la réalité ».

Or, il y a bien des arts, littérature, poésie, qui emploient le langage : donc le langage peut lui aussi permettre de voir la réalité et donc de penser.

La question se présente là aussi enapparence sous forme de paradoxe : le rôle de l'écrivain consiste « à nous faire oublier qu'il emploie des mots ». Ecrirait-on malgré les mots ? C'est qu'il y a dans le mot quelque chose qui transcende virtuellement l'usage quenous en faisons habituellement : c'est ce que Bergson appelle sa mobilité, c'est-à-dire son adaptivité à la chose. On peut comprendre cela de deux manières : Ø D'abord en ce que chaque mot transcende le précédent : c'est la multiplicité des mots et des qualifications qui finit ici par rattraper la mobilité de la chose. Ø En un second sens, c'est la métaphore juste qui permet au mot de se débarrasser de son rôle habitueld'attributeur de genres.

L'écrivain est celui qui est capable de faire dire aux mots les spécificités de ce àquoi le mot renvoie.

Il n'est sans doute pas anodin de remarquer ici que cette théorie de la substitutionau « concept rigide » d'un concept « fluide » capable de dire la ré alité, intervient au moment où le roman se révolutionne, et commence à vouloir épouser la mobilité de ce flux intérieur qu'est le flux de laconscience ( Dostoievski , Proust , et bientôt Gide et Joyce ). Il va de soi que ces résultats concernent aussi la philosophie : un tel art d'écrire mis au service de la philosophie (etpar Bergson lui-même, qui s'attribue volontiers les qualités de l'écrivain) permettra de redresser les erreurs philosophiques que le langage et les concepts rigides ont sur la conscience.

Une conversion de l'attention (le bonusage de la liberté) et l'exigence de précision (l'art d'écrire) permettent de substituer au « concept rigide » un « concept fluide » capable de dire la réalité, c'est-à-dire au fond capable de servir et d'exprimer la pensée. Chez Bergson donc, le langage apparaît vis-à-vis de la pensée comme pris dans un double rapport : non seulement le langage, comme tout le système d'habitudes dont il dépend, jette un voile sur la vraie réalité, qui est durée et nepeut donc faire l'objet que d'une intuition, mais encore il renforce en le développant cet aveuglement inscrit dans lesbesoins de la vie, et nous empêche donc littéralement de penser : c'est le sens de la critique des idées générales,et de la définition du mot comme « embryon de concept ».

Bergson ira même plus loin en liant le langage aux erreurs de la philosophie traditionnelle, notamment du scientisme, défini par lui comme un « verbalisme » : il faut sortir de notre langage habituel (et du langage philosophique qui n'échappe pas à la critique) pour considérer ànouveau la réalité avec précision. C'est donc que le langage est capable de servir une autre approche de la réalité : au « concept rigide », un effort, une conversion de l'attention permettent de substituer le « concept fluide », qui s'approche de la chose dans la mesure où il est doué de la même mobilité qu'elle.

Quoi qu'il en soit, et malgré ces concessions, on ne peut pourBergson penser que malgré les mots, quand toutefois on arrive à s'arracher de l'habitude solidifiée que représente notre système linguistique. Le présupposé de l'ensemble de cette analyse est très clair : la pensée, qui ne relève aucunement du même ordreque le langage, le subit au point de vouloir peut-être parfois s'en affranchir.

Bien souvent, quand nous éprouvons unétat d'une inhabituelle intensité, nous arguons de cette inadéquation du langage : « il n'y a pas de mots pour dire ce que je ressens ».

Cette idée d'un au-delà des mots, ou plutôt d'un en-deçà, de cette fraction de la pensée qui échapperait au langage en voulant s'en préserver, est une idée bergsonienne : c'est l'idée qu'il y a de l'ineffable,l'idée que la part la plus précieuse, la plus intime de notre pensée se galvauderait si on tentait de l'exprimer par desmots.

C'est là postuler que la pensée repose par essence sur quelque chose d'antérieur au langage et àl'intelligence, et qui est de l'ordre de l'intuition, et donner le plus grand prix à ces éléments de pensée antérieurs ourebelles au langage, c'est-à-dire à l'ineffable.

Et c'est là précisément, on va le voir, l'idée à laquelle l'exigeanteconception de Hegel s'opposait fermement. (B) Il existe un ineffable Il est des réalités intraduisibles par le langage: A) D'abord, dans le domaine psychologique.

Puisque le langage est essentiellement social, la penséeautistique, celle qui demeure sans contact avec la réalité extérieure et avec autrui est donc incommunicable: chezles schizophrènes, l'aphasie n'a pas d'autre cause.

sans descendre jusque-là, il est certain qu'il existe dans la vieaffective (émotions, sentiments, passions) bien des nuances individuelles que le langage ne traduit que fortimparfaitement.

Bien des auteurs, et des plus classiques, ont fait allusion à ce "je-ne-sais-quoi" que le langage ne. »

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