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LANGUE ET LITTÉRATURE

Publié le 31/03/2012

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La langue française aujourd'hui

Comme toute langue à toute époque, le français du xxe siècle évolue de façon constante, même si l'utilisateur courant ne ressent ou ne perçoit pas concrètement cette évolution. qui s'accélère cependant régulièrement. Saussure a montré, dès 1905, comment le signe linguistique et, bien au-delà, toute la langue, se trouvent au centre d'un jeu de forces antinomiques, les unes favorisant la stabilité, les autres le changement. Déjà, avant 1914, et surtout après la Première Guerre mondiale, le foisonnement des inventions et des nouveautés techniques, l'apparition de quantité d'objets et d'appareils inédits dont l'usage passa vite dans l'existence quotidienne des Français - la radio, le téléphone, le cinéma, l'automobile, l'avion, et, plus tard, la télévision et l'informatique, en attendant les migrations spatiales - apportèrent à la langue, et plus particulièrement à son lexique, un enrichissement prodigieux. La néologie technicienne et pratique est un fait spécifiquement moderne....

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« moins celui de nos grands-parents, de même que notre mode de vie journalier n'est plus le leur, ni au point de vue du rythme ni à celui des activités elles-mêmes.

Le champ des connaissances possibles devant lesquelles nous nous trouvons s'est immensément élargi : un Goblot pouvait encore, en 1922, tenter de brosser sans immodestie le « Système des sciences», un Bachelard concilier heureusement une pensée scientifique, une recherche épistémologique, et des exégèses psychanalytico-littéraires.

Ce cumul est devenu au moins très difficile, sinon impossible.

Quel lien y a-t-il entre le mouvement contemporain de la langue et la littérature ? Il est évident : si certaines époques ont pu préférer croire qu'elles faisaient de la littérature avec des idées et des sentiments (bons ou mauvais).

des poètes comme Mallarmé nous ont judicieusement rappelé qu'un poème au sens large, c· est-à-dire toute œuvre, se faisait d'abord avec des mots.

Un auteur puise dans le lexique commun en même temps qu'if l'enrichit ou qu'il introduit dans notre comportement de lecteur une sensibilité linguistique inédite.

Même des écrivains aussi classiques quant au style qu'un Gide ou un Duhamel n'échappent pas au courant de renouvellement qui affecte la langue dont ils usent.

Les coquetteries archaïsantes dont ils parsèment leurs ouvrages ne doivent pas faire oublier les termes nouveaux qu'ils sont peu ou prou contraints d'utiliser parfois, fût-ce en les encadrant de guillemets ou en stigmatisant leur allure insolite.

Quant aux écrivains ouverts à la modernité d'écriture, ils sont fort nombreux dans la liste des auteurs français de 1914 à nos jours.

On peut dire, sommairement, qu'ils se répartissent en deux catégories: d'une part, les créateurs de mots, souvent considérés, d'après la norme implicite du lecteur cultivé, comme des fantaisistes, des clowns du langage en quelque sorte.

Il en va ainsi de Prévert, de Marcel Aymé, de Queneau, ainsi que des surréalistes qui ont déclaré la guerre au trop sage vocabulaire...

de l'avant-guerre, celui d'un Anatole France.

D'autre part, les perturbateurs de la syntaxe, ceux qui amplifient la quête d'un Mallarmé, fabriquent leur style -leur langue parfois ? - des pièces d'un ordre bourgeois mis en pièces.

Ce dernier type d'auteurs, qui regroupe surtout des poètes mais inclut également la pseudo-école du « nouveau roman », ne rencontre pas le grand public : c'est le moins qu'on puisse dire.

Accusés d'hermétisme par la majorité des lecteurs, bourgeois ou non, soumis à l'idéologie dominante, qui ne veut reconnaître pour. »

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