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latine, littérature.

Publié le 06/05/2013

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latine, littérature. 1 PRÉSENTATION latine, littérature, littérature de la Rome antique et de la majeure partie de l'Europe Occidentale pendant le Moyen Âge jusqu'à la Renaissance, écrite en langue latine. 2 LA TRADITION LATINE La littérature latine fait son apparition au IIIe siècle av. J.-C. La désintégration de l'Empire romain et le développement graduel des langues romanes tirées du latin vulgaire (la langue non littéraire, utilisée par le peuple) n'affectent en rien, pendant des siècles, la position du latin comme langue littéraire dominante de l'Europe occidentale. La littérature latine, sous forme de textes liturgiques, continue à se développer tout au long du Moyen Âge ; le latin est alors la langue officielle de l'Église catholique romaine. Avec l'humanisme de la Renaissance au 3 XIVe siècle et son insistance à renouveler les formes classiques du monde de l'Antiquité, un nouvel élan de créativité en latin se manifeste et se prolonge jusqu'au XVIIe siècle. CARACTÉRISTIQUES DE LA LITTÉRATURE LATINE La littérature romaine, calquée sur la littérature grecque, sert à son tour de modèle de base -- et particulièrement à la Renaissance -- au développement des littératures européennes qui lui succèdent. Du fait de leur grande dépendance formelle à l'égard des modèles grecs, les écrivains romains insistent sur les qualités spécifiquement romaines de leur expérience ; et, caractéristique plus importante encore, presque tous doivent se conformer à la mission de Rome qui vise à civiliser le monde. Les plus grandes réalisations de la littérature romaine se trouvent sous forme de poèmes lyriques et épiques, de rhétorique, de textes historiques, de pièces de théâtre dramatiques et de satire, ce dernier genre littéraire étant le seul à avoir été inventé par les Romains. 4 LES DÉBUTS DE LA LITTÉRATURE La littérature latine apparaît avec Livius Andronicus, un esclave grec affranchi qui s'installe à Rome. Il traduit en vers latins l'oeuvre épique d'Homère, l'Odyssée (sous le titre Odyssia), traduit des pièces grecques et écrit les premières pièces latines. Le premier écrivain romain de naissance est Cnaeus Naevius (v. 270-v. 201 av. J.-C.), qui suit l'exemple de Livius Andronicus en écrivant des pièces de théâtre, notamment des comédies qui ont un grand succès. Ce dernier est cependant surtout célèbre pour la Guerre punique (Bellum Poenicum), son long poème épique (4 000 vers en mètres saturniens) traitant de la première guerre punique qui opposa Rome à sa rivale, Carthage. Ennius est, quant à lui, le premier grand poète romain, reconnu pour ses Annales, long poème en hexamètres, plein de vigueur et d'énergie, narrant l'histoire de Rome et de ses conquêtes. L'oeuvre pionnière d'Ennius a servi de modèle aux récits épiques romains et a été imitée, avec plus de raffinement par les poètes qui l'ont suivi. On n'a conservé que quelques fragments de ces premières oeuvres, mais 21 pièces, écrites par le premier grand nom de la littérature romaine, l'écrivain comique Plaute, nous sont parvenues. C'est par la comédie que Rome contribue le plus au développement du théâtre ; les pièces vivantes et énergiques de Plaute servent de modèles à de nombreuses comédies européennes ultérieures. Elles ont été représentées et imitées jusqu'aux temps modernes. Le monde de Plaute, qui donne vie à des maîtres bienfaisants, des esclaves rusés, des vierges innocentes et des jeunes hommes désespérément et ridiculement amoureux, est adopté par le deuxième grand auteur comique, Térence. Les pièces de Térence sont plus harmonieuses et plus gracieuses que celles de son prédécesseur, moins bruyantes et aussi moins drôles, mais peut-être plus émouvantes. Caton l'Ancien, homme politique conservateur, ennemi implacable de Carthage, est le premier maître de la prose romaine. Orateur efficace, il fournit le premier modèle de la rhétorique romaine. Il rédige notamment un traité sur l'agriculture, De l'Agriculture (De agri cultura, v. 160 av. J.-C.). Grand maître de la satire, un genre apparemment inventé par Ennius, Caius Lucilius en fixe la forme : une voix bien définie se moque impitoyablement d'une grande variété de bêtises humaines, dans un contexte privé ou public (Satires, Saturae, dont il ne reste que quelques fragments). 5 L'ÂGE D'OR : LA POÉSIE Le précurseur de la grande période de la poésie romaine est Lucrèce, dont le poème didactique De la Nature (De natura rerum) expose la philosophie en vers éloquents : les hommes libres croient, par superstition et crainte de la mort, que les dieux n'interviennent pas dans les affaires des humains. Catulle, le premier grand poète lyrique qui écrit en latin, est inspiré par des modèles grecs. Ses poèmes les plus longs sont complexes et pétris d'esthétisme. D'autres oeuvres le caractérisent davantage, notamment des pièces lyriques (Poésies -- Liber Valerii Catulli), dont certaines sont des déclarations d'amour à une femme nommée Lesbie, d'autres des regrets pour son frère disparu ; d'autres encore sont des invectives cinglantes à l'encontre de ses ennemis politiques. L'expression intense, sincère, des oeuvres de Catulle a donné une force émouvante à l'histoire des textes lyriques européens jusqu'à la redécouverte de son oeuvre au début de la Renaissance. Virgile, l'un des plus grands poètes latins reconnu et honoré de son vivant, écrit d'abord des églogues, dix poèmes pastoraux élégants et émouvants, qui deviennent les modèles d'un genre longtemps imité. Ils sont suivis par les Géorgiques (Georgica), poèmes pleins de grâce, traitant de la vie champêtre. Le chef-d'oeuvre de Virgile est l'Énéide (Aenis), poème épique qui retrace la geste d'Énée, le héros troyen qui jette l'ancre en Italie et fonde Rome. Ce poème complexe, inspiré de l'Iliade d'Homère, est un modèle d'équilibre qui met en contraste le désir naturel de paix avec la traditionnelle révérence pour les vertus militaires. La tradition lyrique est suivie par de très nombreux poètes dont la lecture présente toujours un intérêt pour le lecteur contemporain. L'ami de Virgile, Horace, devient le maître de l'ode, adaptant avec habileté les mètres grecs au latin ; il leur donne sa touche gracieuse, agrémentée d'un détachement amusé. La tradition de l'élégie amoureuse, qui a commencé avec Catulle, se poursuit d'une manière discrète et mélancolique avec Tibulle (Élégies -- Elegiarum libri). Le dernier des trois recueils qui lui sont attribués contient des épigrammes d'amour directs et touchants, les Tablettes amoureuses (Carmina), qui ont, en réalité, été écrits par sa contemporaine Sulpicia (seconde moitié du Ier siècle), et qui sont les seuls poèmes latins connus dont l'auteur soit une femme. Des élégies amoureuses plus vivantes et complexes ont été écrites par Properce (47-15 av. J.-C.) ; il s'agit des récits turbulents et agités de sa difficile histoire d'amour avec Cynthia (« Cynthia Monobiblos « in Élégies -- Elegiarum libri). La tradition élégiaque prend fin avec Ovide, qui traite la forme d'une façon enjouée (Amours -- Amores). Poète prolifique, Ovide est surtout connu pour l'Art d'aimer (Ars amatoria), manuel de stratégie amoureuse au ton subtilement ironique. Son oeuvre la plus importante, les Métamorphoses (Metamorphoseis), est un long poème dont la trame est vague et qui traite des anciens mythes. 6 L'ÂGE D'OR : LA PROSE À l'âge d'or de la poésie romaine correspond un âge d'or de la prose, d'égale valeur littéraire. Le chef de file en est Cicéron, homme politique et orateur dont la rhétorique sonore a servi de modèle à des générations de tribuns. Les discours les plus connus de Cicéron sont dirigés contre Catilina (les Catilinaires -- Catilinariae orationes, 63 av. J.-C.), mais nombre d'autres sont tout aussi efficaces car les rythmes et les cadences de la langue latine sont orchestrés avec grand soin, afin d'obtenir des effets percutants et persuasifs. Cicéron excelle également dans le domaine de la prose écrite, d'un style plus libre, dans des traités sur la rhétorique et des oeuvres philosophiques, comme ses célèbres écrits sur l'amitié ( Lelius ou De l'amitié -- Laelius, de amicitia, 44 av. J.-C.) et la vieillesse (Caton l'Ancien ou de la vieillesse -- Cato major, de senectute, 44 av. J.-C.). La plus grande partie de son abondante correspondance a été conservée. Le contemporain de Cicéron, Jules César, est également connu en tant qu'écrivain en prose. Ses commentaires clairs et rigoureux sur ses campagnes dans les Gaules et sur la guerre civile ( Commentaires de la guerre des Gaules -- Commentarii de bello gallico, 51 av. J.-C. ; De la guerre civile -- Commentarii de bello civili, 44 av. J.-C.) sont devenus de grands modèles du genre. Le remarquable historien romain Tite-Live, est quant à lui l'auteur d'une longue Histoire de Rome, (Ab Urbe condita libri, à partir de 26 av. J.-C. ), dont il ne demeure qu'un quart environ. 7 L'ÂGE D'ARGENT L'âge d'or est suivi par une période souvent appelée « âge d'argent de la littérature latine «, au Ier siècle av. J.-C. Bien que l'éclat du siècle précédent lui a porté préjudice, un ensemble substantiel d'oeuvres accomplies est écrit pendant cette période. L'Énéide (Aeneis, 29-19 av. J.-C.) de Virgile semble tellement incarner la perfection du genre épique que les poètes qui lui succèdent sont gênés plutôt qu'aidés par ce modèle. La tradition épique inspire cependant Lucain, dans la Pharsale (Pharsalia), qui retrace, dans un style vivant, les incidents survenus pendant la guerre civile romaine. Dans la même lignée, le poète Stace (v. 45-v. 100), autre écrivain très admiré au Moyen Âge, écrit la Thébaïde (Thebais, v. 91), son oeuvre majeure, un récit épique énergique et librement organisé, qui pousse chaque trait du style virgilien à son point extrême. Sénèque, tuteur de l'empereur Néron, est également un écrivain majeur de l'âge d'argent. Il interprète les doctrines de la philosophie stoïcienne dans des lettres et des traités qui ont eu une influence considérable. Il compose neuf tragédies macabres qui, au fil des siècles, ont marqué les sensibilités dramatiques européennes. D'autres oeuvres intéressantes ont été réalisées en cette période, dans des modes satiriques variés. L'esclave Phèdre (15 av. J.-C.-50 apr. J.-C.), qui devient un homme libre sous l'empereur Auguste, produit des versions en vers latins des fables populaires de l'écrivain grec Ésope (Flables -- Fabulae). Pétrone, homme courtois et arbitre des élégances, est sans doute l'écrivain le plus original de son temps, avec son étonnant Satiricon (v. 60), oeuvre importante en vers et en prose, satire très divertissante des excès humains, dont il ne reste malheureusement qu'une partie. Cette vivacité d'écriture se retrouve chez les grands écrivains de satires en vers : Perse (34-62), à la plume sévère et difficile (Satires -- Saturae), et Juvénal acerbe mais divertissant (Satires -- Saturae). La forme épique la plus courte, l'épigramme, est perfectionnée par Martial, dont les vers sont mordants et plein d'esprit (Épigrammes -- Epigrammata, 80-84). La prose du Ier siècle englobe les oeuvres d'un grand nombre d'écrivains didactiques. Pline l'Ancien est un écrivain prolifique dont l'Histoire naturelle (Naturalis historia) reste, pendant des générations, une encyclopédie d'histoire naturelle de référence. L'Institution oratoire (Institutio oratoria, 93-96) du rhéteur Quintilien fait autorité : c'est une étude consacrée à la théorie et à la pratique de l'art oratoire ; elle inclut certaines critiques littéraires romaines parmi les plus judicieuses. Plusieurs historiens notoires écrivent également pendant cette période : Tacite narre de façon dramatique les événements de son siècle et du précédent dans les Histoires (Historiae, 104-110) et les Annales (v. 110-116) ; il est également l'auteur d'une célèbre description de l'Allemagne et de ses habitants, dans la Germanie (De origine et situ Germaniae, v. 98). La Vie des douze Césars (De vita XII Caesarum, v. 121) de Suétone est célèbre pour ses biographies vivantes des empereurs et pour les représentations souvent saisissantes de ce qui demeure, pour les lecteurs modernes, la période la plus marquante de l'histoire romaine. 8 LES DERNIERS FEUX Au cours des siècles qui suivent l'Empire romain, la littérature décline en même temps que les fortunes politiques de l'empire, mais quelques figures importantes émergent. Les Métamorphoses (Metamorphoseon libri XI) d'Apulée constituent un divertissant récit en prose qui raconte avec élégance les amours de Cupidon et Psyché. Un dernier élan d'énergie littéraire païenne se produit au IVe siècle, avec l'érudit et sagace Ambrosius Theodosius Macrobe (IVe-Ve siècle), auteur d'une sorte de résumé de la culture ancienne dans ses Saturnales (Saturnalia). 9 LES PREMIERS ÉCRITS CHRÉTIENS La première période de littérature chrétienne en latin chevauche une période d'écrits païens. Le premier écrivain chrétien important est Tertullien, mais celui qui a le plus d'influence est saint Ambroise, dont la correspondance et les hymnes (Hymnes, Carmina) sont toujours lues avec intérêt. Une nouvelle tradition de poésie chrétienne, utilisant des procédés littéraires païens, est inaugurée par Prudence, qui introduit l'utilisation de l'allégorie dans la poésie chrétienne notamment dans sa Psychomachie (Psychomachia). Deux religieux dominent les premiers écrits en prose : saint Jérôme et saint Augustin. L'oeuvre majeure de saint Jérôme est la traduction de la Bible ; connue sous le nom de Vulgate (Editio Vulgata), elle en est encore la version latine en usage, et son effet sur la prose latine et européenne ultérieure a été considérable. Saint Augustin exerce pour sa part une très grande influence tant sur ses contemporains que sur les siècles suivants. Ses oeuvres majeures, la Cité de Dieu (De civitate Dei, 415427), et les Confessions (Confessiones, v. 400), une oeuvre très personnelle, utilisent le style classique de la rhétorique cicéronienne, avec une façon intime et émouvante d'exprimer sa conviction chrétienne. D'autres écrits de cette période, pas spécifiquement chrétiens dans leur orientation, ont également une grande influence sur la pensée chrétienne. Les Noces de Mercure et de la Philologie (De nuptiis Philologiae et Mercurii, v. 400) est le titre d'une curieuse oeuvre allégorique populaire de Martianus Capella (Ve siècle) ; elle a pour mérite de faire l'inventaire des plus importantes connaissances profanes de la culture européenne, selon l'auteur. La Consolation de la philosophie (De consolatione philosophiae, v. 523), du consul Boèce, dépeint avec calme et majesté la façon dont la vie de l'esprit peut être source de paix intérieure dans une période difficile. 10 LITTÉRATURE LATINE DU MOYEN ÂGE La littérature latine médiévale poursuit la tradition de la première littérature chrétienne. L'Espagnol saint Isidore de Séville élabore un condensé de la culture de son époque dans son Livre des étymologies ou origines (Etymologiae, 623), un ouvrage de référence au cours du Moyen Âge. Les écrits historiques, dont certains sont fiables, représentent un aspect important de la littérature de cette période. En 731, l'Anglais saint Bède le Vénérable, qui écrit en vers latins, achève une excellente histoire ecclésiastique de son pays (Histoire ecclésiatique des Angles -- Historia ecclesiatica gentis Anglorum). L'oeuvre en prose qui fait alors autorité est la Vie de Charlemagne (Vita Karoli Magni Imperatoris, v. 820) par Eginhard. La cour de Charlemagne réunit un groupe de poètes notoires, dont l'érudit anglais Alcuin et l'Allemand Raban Maur (v. 780-856), évêque de Mayence. Ils sont, dit-on, à l'origine de l'hymne « Veni Creator Spiritus « (« Venez, esprit créateur «). Cette période voit également fleurir la poésie liturgique. La forme connue sous le nom de séquences (chants latins rythmés interprétés pendant la messe), se développe au IXe siècle ; elle est particulièrement associée au moine suisse Notker Balbulus (840- 912)de l'abbaye de Saint-Gall. Des poèmes plus longs, de formes variées, sont également représentatifs du début du Moyen Âge. Le Roman de Renart, une fable faisant intervenir des animaux, est rédigée en vers latins au Xe siècle. Des récits épiques plus sérieux sont également écrits. Une oeuvre particulièrement impressionnante, le poème héroïque Waltharius (Xe siècle), dont l'auteur n'est pas connu, relate la vie de Walthar, fils du roi d'Aquitaine. La plus grande partie de la poésie latine du Moyen Âge est anonyme, en particulier les vers lyriques attribués à des érudits (notamment à des goliards, sortes de ménestrels), célébrant les joies de la boisson et de l'amour charnel, et faisant la satire du clergé et de la poésie pieuse traditionnelle. Ce genre de poèmes anonymes est très fréquent, le recueil le plus connu étant la Carmina Burana, ensemble de textes réalisés entre 1225 et 1250, et découverts en Bavière au XIXe siècle. La poésie religieuse continue également à être écrite ; parmi les exemples les plus remarquables, on trouve une séquence émouvante, également utilisée comme hymne, le Stabat Mater, attribué à Jacopone da Todi ; et le Dies Irae, attribué au moine italien Tomas de Celano (v. 1200-v. 1270). Il existe un nombre considérable de pièces religieuses médiévales en latin, les ancêtres directs des pièces de théâtre modernes. Développées dans le contexte de services liturgiques, elles englobent les formes connues sous les noms de miracle, mystère et moralité. La religieuse allemande Hrotsvitha von Gandersheim (v. 935) fait une adaptation des techniques dramatiques de Térence sur des thèmes chrétiens et le résultat est curieux ; la sienne mise à part, la plupart des oeuvres théâtrales de l'époque restent anonyme. La fiction en prose est un type de littérature latine populaire, elle se présente le plus souvent sous la forme de contes courts, telle la collection, très largement lue au XIIIe siècle, connue sous le nom de Gesta Romanorum. La Légende dorée (Legenda sanctorum ), un recueil de textes retraçant la vie des saints rédigé par l'archevêque de Gênes, Jacques de Voragine, est également populaire. Le latin est utilisé comme langue intellectuelle de l'Europe tout au long de cette période et nombre d'oeuvres philosophiques en latin présentent de grandes qualités littéraires. C'est le cas de l'oeuvre du philosophe Pierre Abélard, dont ont été conservées les hymnes religieuses et la correspondance fournie et affectueuse avec sa bien-aimée Héloïse. Deux oeuvres importantes, écrites par le poète savant Alain de Lille (1120-1202), l'Anticlaudien (Anticlaudianus) et Lamentations de la nature (De planctu naturae), sont des essais allégoriques et philosophiques déterminant la place des êtres humains selon les plans effectués par Dieu pour l'univers naturel ; ces écrits ont également un intérêt littéraire propre. Alors que les écrivains commencent à utiliser des langues vernaculaires dans la plupart des genres, les traités techniques continuent à être rédigés en latin. Dante use du latin avec éloquence dans ses traités sur le rôle de la monarchie ( la Monarchie universelle - De monarchia, 1559) et sur les utilisations de la langue italienne (Éloquence en langue vulgaire - De vulgari eloquentia, 1577). 11 LITTÉRATURE LATINE DE LA RENAISSANCE La dernière grande période de créativité en latin, la Renaissance, est marquée par l'oeuvre de Pétrarque, au XIVe siècle. L'humanisme s'attache à recréer l'expérience classique par l'intermédiaire du renouveau du langage, du style, et des genres de la littérature romaine. L'oeuvre en latin la plus accomplie de Pétrarque comprend une oeuvre spéculative, Mon secret ou Du mépris du monde (Secretum, 1342-43), ainsi qu'une correspondance étoffée en prose et vers. La tradition de la prose humaniste en Italie est poursuivie par des écrivains tels que Poggio Bracciolini, dit Le Pogge, connu pour son histoire vivante de Florence, et pour ses Facéties (Facetiae, 1438-1452), un recueil de contes divertissants. Le latin continue d'être la langue technique et intellectuelle de l'Europe de la Renaissance. Les études linguistiques de l'humaniste italien Lorenzo Valla préparent le chemin des connaissances ultérieures et influencent la pensée de la Renaissance et son style littéraire. Les écrits philosophiques de Marsile Ficin, qui tente de réconcilier le platonisme et la chrétienté, sont importants pour la littérature, de même que les écrits de Pic de La Mirandole, connu pour De la dignité de l'homme (De hominis dignitate, posth. 1504). Une production considérable de vers, remarquables par leur raffinement et leur expression, concurrence l'épanouissement de la prose latine de la Renaissance italienne. Le meilleur poète est Giovanni Pontano (1426-1503), dont l'oeuvre émouvante et élégante associe les sentiments érotiques à un fort sentiment de la vie de famille (De l'amour conjugal -- De amor conjugali). Michele Marullo Tarcatiota (1453-1500), exilé grec, écrit de vigoureux hymnes latins adressés aux dieux païens, et l'humaniste florentin Politien est l'auteur de poésie écrite en latin dans un style aussi gracieux que si elle avait été composée en italien (les Sylves -- Sylvae, 1553). L'oeuvre de Marco Girolamo Vida (v. 1485-1566) comprend un traité influent, en vers, sur l'art de la poésie, Art poétique (De arte poetica, v. 1527) ; sa Christiade (Christiados, v. 1521-1527) est peut-être l'oeuvre qui se rapproche le plus d'un beau récit en latin de la Renaissance. L'Europe du Nord voit également l'apparition d'excellentes oeuvres en latin, poursuivant la tradition commencée en Italie. L'humaniste et érudit hollandais Érasme, dont la vaste production inclut son oeuvre maîtresse, Éloge de la folie (1509), qui est un ouvrage d'une importance capitale. L'ami d'Érasme, saint Thomas More, écrit une oeuvre visionnaire en latin, l'Utopie (De optimo reipublicae statu deque nova insula Utopia, 1516), prise en compte, encore de nos jours, par la pensée politique occidentale. Le roman en latin le plus connu de la Renaissance est Argenis (1621), du poète écossais John Barclay (1582-1621), une satire sur les politiques européennes. Le principal humaniste écossais, George Buchanan (1506-1582), a une large audience grâce à une grande variété de vers latin et de pièces de théâtre. L'écrivain gallois John Owen (1616-1683) est célèbre pour ses savoureux épigrammes latins. La tradition de poésie en latin dans le nord de l'Europe dure jusqu'au XVIIe siècle. Deux poètes jésuites, Casimir Sarbiewski (1585-1623) de Pologne et Jacob Balde (1606-1668) d'Alsace, écrivent d'impressionnants poèmes horaciens sur des sujets chrétiens. Le dernier grand poète européen qui utilise le latin comme moyen principal d'expression est le jeune John Milton, qui écrit en latin une importante oeuvre en prose. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« importante, les Métamorphoses (Metamorphoseis), est un long poème dont la trame est vague et qui traite des anciens mythes. 6 L’ÂGE D’OR : LA PROSE À l’âge d’or de la poésie romaine correspond un âge d’or de la prose, d’égale valeur littéraire.

Le chef de file en est Cicéron, homme politique et orateur dont la rhétorique sonore a servi de modèle à des générations de tribuns.

Les discours les plus connus de Cicéron sont dirigés contre Catilina ( les Catilinaires — Catilinariae orationes , 63 av.

J.-C.), mais nombre d’autres sont tout aussi efficaces car les rythmes et les cadences de la langue latine sont orchestrés avec grand soin, afin d’obtenir des effets percutants et persuasifs.

Cicéron excelle également dans le domaine de la prose écrite, d’un style plus libre, dans des traités sur la rhétorique et des œuvres philosophiques, comme ses célèbres écrits sur l’amitié ( Lelius ou De l’amitié — Laelius, de amicitia, 44 av.

J.-C.) et la vieillesse ( Caton l’Ancien ou de la vieillesse — Cato major, de senectute, 44 av.

J.-C.).

La plus grande partie de son abondante correspondance a été conservée. Le contemporain de Cicéron, Jules César, est également connu en tant qu’écrivain en prose.

Ses commentaires clairs et rigoureux sur ses campagnes dans les Gaules et sur la guerre civile ( Commentaires de la guerre des Gaules — Commentarii de bello gallico, 51 av.

J.-C.

; De la guerre civile — Commentarii de bello civili, 44 av.

J.-C.) sont devenus de grands modèles du genre.

Le remarquable historien romain Tite-Live, est quant à lui l’auteur d’une longue Histoire de Rome, (Ab Urbe condita libri, à partir de 26 av.

J.-C.

), dont il ne demeure qu’un quart environ. 7 L'ÂGE D'ARGENT L’âge d’or est suivi par une période souvent appelée « âge d’argent de la littérature latine », au Ier siècle av.

J.-C.

Bien que l’éclat du siècle précédent lui a porté préjudice, un ensemble substantiel d’œuvres accomplies est écrit pendant cette période. L’Énéide (Aeneis, 29-19 av.

J.-C.) de Virgile semble tellement incarner la perfection du genre épique que les poètes qui lui succèdent sont gênés plutôt qu’aidés par ce modèle.

La tradition épique inspire cependant Lucain, dans la Pharsale (Pharsalia), qui retrace, dans un style vivant, les incidents survenus pendant la guerre civile romaine.

Dans la même lignée, le poète Stace (v.

45-v.

100), autre écrivain très admiré au Moyen Âge, écrit la Thébaïde (Thebais, v.

91), son œuvre majeure, un récit épique énergique et librement organisé, qui pousse chaque trait du style virgilien à son point extrême.

Sénèque, tuteur de l’empereur Néron, est également un écrivain majeur de l’âge d’argent.

Il interprète les doctrines de la philosophie stoïcienne dans des lettres et des traités qui ont eu une influence considérable.

Il compose neuf tragédies macabres qui, au fil des siècles, ont marqué les sensibilités dramatiques européennes. D’autres œuvres intéressantes ont été réalisées en cette période, dans des modes satiriques variés.

L’esclave Phèdre ( 15 av.

J.-C.-50 apr.

J.-C.), qui devient un homme libre sous l’empereur Auguste, produit des versions en vers latins des fables populaires de l’écrivain grec Ésope (Flables — Fabulae) .

Pétrone, homme courtois et arbitre des élégances, est sans doute l’écrivain le plus original de son temps, avec son étonnant Satiricon (v.

60), œuvre importante en vers et en prose, satire très divertissante des excès humains, dont il ne reste malheureusement qu’une partie.

Cette vivacité d’écriture se retrouve chez les grands écrivains de satires en vers : Perse (34-62), à la plume sévère et difficile (Satires — Saturae) , et Juvénal acerbe mais divertissant (Satires — Saturae) .

La forme épique la plus courte, l’épigramme, est perfectionnée par Martial, dont les vers sont mordants et plein d’esprit ( Épigrammes — Epigrammata, 80-84). La prose du Ier siècle englobe les œuvres d’un grand nombre d’écrivains didactiques.

Pline l'Ancien est un écrivain prolifique dont l’ Histoire naturelle (Naturalis historia) reste, pendant des générations, une encyclopédie d’histoire naturelle de référence. L’Institution oratoire (Institutio oratoria, 93-96) du rhéteur Quintilien fait autorité : c’est une étude consacrée à la théorie et à la pratique de l’art oratoire ; elle inclut certaines critiques littéraires romaines parmi les plus judicieuses.

Plusieurs historiens notoires écrivent également pendant cette période : Tacite narre de façon dramatique les événements de son siècle et du précédent dans les Histoires (Historiae, 104-110) et les Annales (v.

110-116) ; il est également l’auteur d’une célèbre description de l’Allemagne et de ses habitants, dans la Germanie (De origine et situ Germaniae, v.

98).

La Vie des douze Césars (De vita XII Caesarum, v.

121) de Suétone est célèbre pour ses biographies vivantes des empereurs et pour les représentations souvent saisissantes de ce qui demeure, pour les lecteurs modernes, la période la plus marquante de l’histoire romaine. 8 LES DERNIERS FEUX Au cours des siècles qui suivent l’Empire romain, la littérature décline en même temps que les fortunes politiques de l’empire, mais quelques figures importantes émergent.

Les Métamorphoses (Metamorphoseon libri XI) d'Apulée constituent un divertissant récit en prose qui raconte avec élégance les amours de Cupidon et Psyché.

Un dernier élan d’énergie littéraire païenne se produit au IVe siècle, avec l’érudit et sagace Ambrosius Theodosius Macrobe ( IVe-Ve siècle), auteur d’une sorte de résumé de la culture ancienne dans ses Saturnales (Saturnalia). 9 LES PREMIERS ÉCRITS CHRÉTIENS La première période de littérature chrétienne en latin chevauche une période d’écrits païens.

Le premier écrivain chrétien important est Tertullien, mais celui qui a le plus d'influence est saint Ambroise, dont la correspondance et les hymnes (Hymnes, Carmina) sont toujours lues avec intérêt.

Une nouvelle tradition de poésie chrétienne, utilisant des procédés littéraires païens, est inaugurée par Prudence, qui introduit l’utilisation de l’allégorie dans la poésie chrétienne notamment dans sa Psychomachie (Psychomachia) . Deux religieux dominent les premiers écrits en prose : saint Jérôme et saint Augustin.

L’œuvre majeure de saint Jérôme est la traduction de la Bible ; connue sous le nom de Vulgate (Editio Vulgata), elle en est encore la version latine en usage, et son effet sur la prose latine et européenne ultérieure a été considérable.

Saint Augustin exerce pour sa part une très grande influence tant sur ses contemporains que sur les siècles suivants.

Ses œuvres majeures, la Cité de Dieu (De civitate Dei, 415- 427), et les Confessions (Confessiones, v.

400), une œuvre très personnelle, utilisent le style classique de la rhétorique cicéronienne, avec une façon intime et émouvante d'exprimer sa conviction chrétienne.

D’autres écrits de cette période, pas spécifiquement chrétiens dans leur orientation, ont également une grande influence sur la pensée chrétienne.

Les Noces de Mercure et de la Philologie (De nuptiis Philologiae et Mercurii, v.

400) est le titre d’une curieuse œuvre allégorique populaire de Martianus Capella ( Ve siècle) ; elle a pour mérite de faire l’inventaire des plus importantes connaissances profanes de la culture européenne, selon l’auteur.

La Consolation de la philosophie (De consolatione philosophiae, v.

523) , du consul Boèce, dépeint avec calme et majesté la façon dont la vie de l’esprit peut être source de paix intérieure dans une période difficile. 10 LITTÉRATURE LATINE DU MOYEN ÂGE La littérature latine médiévale poursuit la tradition de la première littérature chrétienne.

L’Espagnol saint Isidore de Séville élabore un condensé de la culture de son époque dans son Livre des étymologies ou origines (Etymologiae, 623), un ouvrage. »

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