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Lecture Analytique : Notes et Contre-Notes Ionesco

Publié le 27/06/2012

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Notes et Contre-Notes constitue la préface de Rhinocéros de Ionesco. Au travers de son travail Ionesco s’appuie sur un témoignage, celui de Denis de Rougemont, un écrivain essayiste qui se trouvait en 1938 à Nüremberg. A cette époque, Hitler s’est emparé du pouvoir et ses apparitions publiques sont des manifestations d’hystérie collective de la part du peuple allemand, endoctriné par la propagande nazie. Les perspectives menant à Rhinocéros se dessinent de manière évidente. Nous verrons comment l’analyse de Rougemont se trouve reprise par Ionesco. Puis nous nous intéresserons  à la résistance qui s’empare de Rougemont, seul dans la foule pour enfin dresser une critique des totalitarismes quels qu’ils soient.

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« Pour Rougemont et Ionesco, qui va le démontrer par la suite dans Rhinocéros avec Bérenger, l’hystérie peut avoir une double conséquence, une de celles qui amène un choix réel pour celui qui fait face : soit on s’abandonne à la « magie » car on est « électrisé », « envahi » et on « succombe » ou alors paradoxaleme nt on résiste « à cet orage collectif ».

II.

La Résistance s’empare de Rougemont Selon Rougemont la résistance n’est pas issue d’une pensée rationnelle, on ne peut y réfléchir « ce n’était pas des arguments qui lui venaient à l’esprit ».

Et Ionesco reprendr a cet argument pour Bérenger lors du monologue de fin de pièce.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser elle est engendrée par un état d’esprit, un qui fait appel à diverses sensations humaines, à une certaine sensibilité : dans la foule Rougemont « se sent mal à l’aise ».

Tout comme Bérenger dans Rhinocéros , Rougemont ne s’incorpore pas à la foule et résiste aux phénomènes de masse d’où un isolement physique mais davantage psychologique car il « se sent affreusement seul dans la foule ».

Il hésite à se mêler et se fondre à l’hystérie collective qui se propage mais comme Bérenger lors du dernier acte il va tirer sa résistance ce cette hésitation.

La résistance vient « des profondeurs de son être » et dans cet esprit résistant « c’est tout son être, to ute sa personnalité qui se rebiffait ».

Il va donc sans dire que l’individu tout entier refuse de s’agréger à la foule dont émane l’ « Horreur sacrée », ce virus responsable de l’hystérie et que Rougemont ne veut toucher de peur d’être contaminé.

Bérenger , lui, résiste à la rhinocérite qui représente cette horreur sacrée.

Il ne veut pas se laisser transformer.

Pour lui aucune mutation n’est envisageable et c’est son humanité qui réagit et lutte.

L’aspect « sacré » qui désigne l’objet de l’hystérie correspo nd tout à fait à cet esprit qui anime les résistants et dont le théâtre de l’Absurde se sert abondamment.

En effet au sens étymologique sacer qui signifie sacré désigne « celui ou ce qui ne peut être touché sans souiller ou sans être souillé » selon Le Rob ert.

Durkheim ira jusqu’à dire « il y a de l’horreur dans le respect religieux surtout quand il est très intense, et la crainte qu’inspirent les puissances malignes n’est généralement pas sans avoir quelque caractère révérenciel.

[…] Entre ces deux formes opposées, il n’y a pas de solution de continuité, mais un même objet peut passer de l’une à l’autre sans changer de nature.

C’est dans la possibilité de ces transmutations que consiste l’ambiguïté du sacré.

» ( 1) Résister n’est pas une réaction issue d’un mouvement collectif mais est engendré par ce qu’il y a de plus individuel.

Elle est « intérieure naturelle » et est « la réponse d’une âme » qui s’oppose à la masse corporelle de la foule ou imposante et fauve des rhinocéros.

Ce témoignage de Rougemont est l’opportunité de démontrer combien un résistant se désolidarise de la foule rien que par cette réaction intime.

Et Ionesco s’est rattaché à ce témoignage pour que Bérenger puisse constater la laideur de l’homme comparée à la beauté des rhinocéros (ce q ui implique un discours d’ordre philosophique, presque mystique ou théologique pour déb attre de ce sujet) « on s’aperçoit que l’histoire […] idéologies qui les appuient.

» Le constat établi peut se qualifier de lucidité et le « regard lucide » « suffit pou r nous empêcher de succomber aux raisons irrationnelles et pour échapper à tous les vertiges.

» La lucidité cependant ne fait écho à aucune réelle contre -idéologie car que ce soit Rougemont ou Bérenger aucun des deux ne parvient à avoir la volonté de se tr ansformer ou de se laisser gagner par l’hystérie collective, quelque chose au plus profond d’eux -mêmes les retient.

Bérenger, malgré ses tentatives, ne parvient pas à transmuter, il s’exclame « je n’y arrive pas ! ».

Ce qui ressort de ce qu’ont vécu Rougemont ou Bérenger c’est que la lucidité permet de ne pas se laisser gagner par l’hystérie, la rhinocérite, qui sont engendrées par la bêtise, la paresse ou la. »

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