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Lecture Analytique : « La scène d'exposition », la Cantatrice chauve – Ionesco

Publié le 27/11/2011

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                   INTRODUCTION

    La Cantatrice chauve d’Eugène Ionesco (1909-1994) a été représentée pour la première fois en 1950. L’accueil du public a été très mauvais. Depuis 1957, dans la mise en scène de Nicolas Bataille, les spectateurs accourent pour voir ce nouveau théâtre et depuis cette date, la pièce n’a cessé d’être représentée au théâtre de la Huckette à Paris. Ionesco est un grand représentant français du théâtre de l’absurde et la Cantatrice chauve en est une illustration exemplaire. La scène d’exposition dans ses aspects déroulants, voir incohérents relève visiblement la rupture entre ce nouveau théâtre et un théâtre plus traditionnel.

 

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« 2.

UNE PARODIE DU THEATRE a) Une anti-scène d’exposition Le sous-titre de La Cantatrice chauve étant « anti -pièce » on ne s ’étonnera pas d’y trouver toutes les caractéristiques d’une exposition à rebours.

Si l’ exposition a traditionnellement pour rôle d’informer ou de donner envie de connaitre la suite, il y a fort à parier que notre exposition ne remplit pa s son rôle, elle ne renseigne sur rien sinon de façon absurde et comique : ♦ Concernant le lieu, on apprend que nous sommes dans les « environs de Londres » sans aucune précision mais le dramaturge tourne ce fait en dérision puisqu’il répète l’adjectif « anglais » plus de seize fois.

♦ Concernant le temps, celui -ci apparait délirant comme le prouve l’ absence de concordance entre l’heure « dix sept coups anglais » et la réplique de Mme Smith « tiens, il est 9 heures » Et que dire de ce nombre de coups impossible pour une horloge ...

♦ Concernant les personnages, ils sont peut consistant et parfois étonnant si l’ont pense que Mme Smith se présente à son mari et présente ses enfants.

Ne les connaît -il pas déjà ? « Elle s’ appelle Peggy » Quand à donner envie de découvrir la suite, rien n’est moins sur puisqu’il n’y intrigue annonce , ni action prévues .

b) Un faux dialogue Le spectateur comprend néanmoins que l’unique action de la scène consiste à parler.

L’intrigue se réduit à une conversation qui n’est même pas un dialogue, pas plus un monologue puisque Mme Smith parle seule mais n’est pas seule sur scène.

Tout est faux da ns une pièce où l’exposition n’en est pas une, où la parole théâtrale ne remplit pas son rôle, où les thèmes sont dérisoires et où même le titre est vide de sens car il n’y a pas plus de chanteuse que de calvitie.

Le faux dialogue traduit selon Ionesco l’i mpossibilité fondamentale de communiquer.

c) L’absurde mis en scène Cette exposition est truffée de situations absurdes comme par exemple la didascalie initiale qui insiste lourdement sur le caractère anglais et parfois dans des cas ridicules : Qu ’appelle -t- on un « feu anglais », « une silence anglais » ou des « coups anglais » ? Les rapports logiques entre les phrases accentuent l’ absurdité « Nous avons bien mangé, ce soir, c’est parce que nous habitons » Autre élément absurde qui concerne la piè ce dans son ensemble : on se souvient que la pièce se clôture sur une reprise de la première scène (avec les Martins) d) Un théâtre parodique Tous les éléments dramatiques sont tournés en dérision ainsi, l’illusion théâtrale chère au théâtre antique et classique est mise à mal à travers toutes les incohérences relevées.

En aucun cas, on ne peut s’identifié aux personnages.

Même la double énonciation est remise en question puisqu’on ne pas si Mme Smith s’adresse au public ou à son mari.

CONCLUSION L’exposition de La Cantatrice chauve donne le ton de ce qui sera une comédie, mais dont le but est de déstabiliser le lecteur -spectateur.

Les clichés se mêlent aux incohérences (comportements absurde et dialogue creux) car Ionesco veut mettre en scène l’absurdité de l’existence et l’impossible communication.. »

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