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LÉON BLOY: La Femme pauvre.

Publié le 23/10/2012

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LÉON BLOY: La Femme pauvre. L'histoire d'une jeune fille Dans un taudis de Grenelle, Clotilde Maréchal vit entre une mère sournoise et « pathétique « et un beau-père alcoolique. Devant, sur les instances de celui-ci, s'instituer modèle d'un peintre célèbre du nom de Gacougnol, Clotilde rompt, à son contact, avec son milieu. Entre les mains de .Gacougnol, elle se confronte au monde de la peinture et des artistes, écrivains et musiciens, et fait notamment la rencontre de Marchenoir, grâce auquel elle découvre la mystique, et de Léopold, dont elle deviendra la femme. Par la suite, la misère et la mort de leur fils Lazare accablent le jeune couple, qui, l'espérance succédant au désespoir, supplie un Dieu absent de venir à leur aide. C'est de cette supplique éternelle que mourra Léopold, livré, tel un templier, aux flammes de l'incendie de l'Opéra-Comique, et que Clotilde, au même instant, sentira monter en elle une colonne de feu, la métamorphosant, comme en des noces mystiques, en sainte. Pour une fiction mystique. Ce qui surprend à la lecture de ce livre, c'est le pouvoir que possède Léon Bloy de construire, à partir d'une situation initiale banale, un récit dont l'originalité est justement dû à cette banalité. Dans cette oeuvre, Bloy analyse l'éveil de la conscience à la sainteté, le désir d'être en Dieu et pour Dieu. Il reconstitue, par l'intermédiaire de Clotilde, la lente irruption divine en l'âme, irruption qui pousse le personnage hors de toutes mesures et le propulse au coeur d'un surnaturel divin ; les songes et les p...

« Léon Bloy, dans ce roman comme dans Le Désesp éré , a mis beaucoup de lui -même dans Marchenoir et dans Léopold, mais il s'int éresse davantage à la Femme et à la pauvreté , laquelle est nécessaire pour progresser spirituelleme nt.

> EXTRAITS Clotilde Maréchal Clotilde Maréchal, « la fille à Isido re » , comme on disait dans Grenelle, apparte­ nait à la catégorie de ces êtres touchant s et tristes dont la vue ranime la constan ce des suppliciés.

Elle était plutôt jolie que belle , mais sa haute taille, légèrement voûtée aux épaules par le poids des mauvais jours, lui donnait un assez grand air.

C'était la seule chose qu'elle tînt de sa mère, dont était le re­ poussoir angélique, et qui cont rastait avec elle en disparat es infinies.

Ses magnifiques cheveux du noir le plus éclatant, ses vastes yeux de gitane captiv e, «d'où semblaient couler les ténèbres », mais où flottait 1 'escadre vaincue des Résignation s, la pâleur douloureuse de son visage enfantin dont les lignes , modi­ fiées par de très savantes angoisses, étaient devenues presque sévères, enfin la souplesse voluptueuse de ses attitudes et de sa démarche lui avaient valu la réputa­ tion de posséder ce que le s bourg eois de Paris appellent entre eux une tournure espagnole.

Chapitre IV, partie I Vers la lumière Rui sselant de perles ou d 'o rdur es, le vêtement de la femme n'est pas un voile ordinaire.

C'est un symbole très mys­ tiqu e de l'imp énétrab le Sagesse où l'Amour futurs' est enseveli.

L 'amou r seul a le droit d e se dépouiller lui­ même et la nudité qu'il n'a point permise est toujours une trahi­ son.

Cependant , la dernière des prostituées pourra toujours en appeler de la Justice la plus rigoureuse, en alléguant qu'après tout elle n'a pas dénaturé son essence et que les saintes Images n'ont pas été dé­ placées par elle, puisqu'ellen 'était qu'un simulacre de femme à la dévotion d'un simulacre d'amour.

La nature même de l'illu­ sion qu'elle offrit aux hommes peut, en déses­ poir de cause, arracher à Dieu son pardon.

Chapitre VII, partie I La métamorphose de Clotilde Pui s, changement soudain.

Elle reçoit, dans un éclair, lacer­ titude qu'elle est exaucée admirable­ ment.

Ruisselante de larmes, son action de grâces remonte des profondeurs.

- Je n'ai demandé qu'une chose, murmure-t-elle, c'est d'habiter la Maison de Dieu, tous les jours de ma vie, et de voir la Volupté du Seigneur ! (.

..

) Bi en.

des fois, depuis son enfance , et même dans les heures les plus troublées , bien des fois, elle a senti le voisinage de Celui qui brûle, mais jamais elle n'a été si atteinte.

Cela commence par des étincelles vo­ lantes et rapides qui la font pâlir.

Ensuite les grandes flammes s'élancent ...

Déjà, il n ' est plus temps de fuir, si elle en avait seulement la volonté.

Imp ossible de s 'échapper, soit à droite, soit à gauche, soit par en haut , soit par en bas.

Chapitre XXVI, partie II « Je n'ai demandé qu'une chose, murmure-t-elle, c'est d'habiter la Maison de Dieu ..

.

» NOTES DE L'ÉDITEUR la Sainte Vierge sur la mont agne de la Salette.

» Albert Béguin , Léon Bloy, l'Impatient, Fribourg, Egloff, 1944.

« Le mouvement vrai du roman est dans «Le progrè s dans la spiritualité, hors duquel rien ne lui importe , il [Léon Blo y] l'a recherché dans une multiple et constante œuvre d'exégète, expliquant( ...

) par de pr écises méthod es tou s les aspects du réel, et orientant sa quête de 1' Absolu selon les m êmes objets de contemplation : so uffrance de Jés us crucifié, espérance de l'avèn ement final du Saint-Esprit, plaintes et menace s de 1 Sipa-lcono 2 .

3, 4 dess ins de Ch .

B esso n, éd .

B esso n.

1 926/ Sipa-lcono « C'est cette atti tude de souffrir et de so uffrir encore pour compléter ce qui manque à la Pa ssion du Christ, qui forme le centre lumineux de la poétique et de la my stique de Léo n Bloy .

»Hubert Juin, Léon Blo y, la Colombe, éditions du Vieux-Colombier, 1957.

ce passage des ténèbres à la lumi ère, des apparences à la réalité, où les deux parties (on pourrait faire apparaître de subtil es correspondances) s'opposent moins qu'elles se répondent.

»Jacques Petit, introduction de La Femme pauvre, Œuvres complètes, Mercure de France, 1972.

BLOY 02. »

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