Lettre d'un instituteur qui invite un père de famille à exiger de son fils plus de respect et plus de régularité pour les devoirs religieux

« RELATIFS A LA TENUE D'UNE ÉCOLE.

79 d'assister aux offices! Je suis convaincu que, si l'enfant n'a pas complétement menti, tout au moins il a dû mal interpréter ou mal rendre le sens de vos paroles.

Je vous écris donc, monsieur, pour vous prier de l'admo­ nester sévèrement, et de m'aider à lui faire mieux comprendre l'importance de ses devoirs religieux.

Aujourd'hui, monsieur, votre fils n'est qu'un enfant, et nous sommes encore aisément maîtres de lui; quel­ ques punitions, quelques reproches, le ramènent dans la bonne voie lorsqu'il s'en écarte; mais quand il ar­ rivera à cet âge où un jeune homme veut se rendre indépendant et libre, s'il était sourd à vos avis, s'il méconnaissait votre volonté, quel frein pourriez-vous opposer à son indocilité? comment vous faire écouter de lui à cette époque critique où la raison serait encore muette, et où l'amour-propre étoufferait quelquefois même les plus tendres instincts du cœur? C'est alors, monsieur, que vous regretteriez amèrement de vous être privé du puissant appui que vous trouverez tou­ jours dans la religion; si vous souffrez qu'il en néglige les devoirs, pouvez-vous espérer qu'il accomplisse ceux que la société lui imposera plus tard, ceux même dont la nature lui a fait une loi 7 Vous vous trouverez donc désarmé et impuissant à conjurer le danger le plus re­ doutable qui puisse assaillir un jeune homme à son en­ trée dans le monde.

Il suffira, monsieur, j'en suis persuadé, que j'aie appelé votre attention sur une question si sérieuse, si importante pour le présent et surtout pour l'av~nir, et je ne doute pas que toutes les fois que l'occasion s'en. »