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Lettre de Paris

Publié le 09/01/2013

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Paris, le 15 août 1722.    Monsieur,         Dieu qui peut tout, a permis dans sa très Sainte Bonté de me maintenir en vie, et jusqu’à présent, j’en ignorais la raison, je me contentais d’entretenir mon âme dans mon corps débile. Mais maintenant, je sais pourquoi je ne suis pas encore en sa divine lumière : il fallait que je constate, par moi-même, la déchéance de ses enseignements.       Quoi, Monsieur, bien qu’étant né dans une respectable famille, vous méprisez les préceptes de Notre Seigneur Jésus Christ et livrez aux mains innocentes de vos ...

« avez-vous mises dans ces charmantes et innocentes têtes ?        Repentez-vous Monsieur, bien que vous ne fussiez plus digne d'une telle appellation ! Songez aux tourments éternels que vous subirez dans les flammes de l'enfer, au coté des hérétiques et des meurtriers que vous symbolisez à vous seul puisque votre athéisme éclate à chacun de vos blasphèmes et que votre philosophie de débauché auprès de qui le Dom Juan de Monsieur de Molière fait bien pâle figure, a tué, flétri à tout jamais le fleuron de l'innocente et jeune noblesse française.

Repentez-vous, Monsieur, couvrez-vous d'un sac de cendre, tel le grand prêtre Mardochée et faites, pieds nus, mendiant votre pain, le pèlerinage à Saint Jacques de Compostelle afin d'être pardonné par la Divine Clémence ! Repentez-vous, Monsieur, ou sinon, soyez maudit.

      Moi-même, je vais supplier mon créateur, non pas afin qu'il vous épargne, selon moi, simple mortel, humble ecclésiastique, votre péché me paraît bien trop grand, mais pour qu'il ait enfin pitié de moi qui subis dans ce siècle corrompu, un indescriptible calvaire et qu'il me rappelle à lui pour l'Eternité.   A Dieu.       Louis Bourdaloue.. »

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