La liberté chez les Grecs et les Modernes ?

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Pour la pensée moderne, l'absence de destin, l'indétermination du monde sont la condition de la liberté en même temps qu'elles indiquent à l'homme son originaire responsabilité. Sartre pouvait écrire « Nous sommes condamnés à être libres «, c'est-à-dire à nous produire nous-mêmes et la figure du monde dans lequel nous vivons. Telle est pour la pensée moderne la grandeur de l'homme. Pour l'esprit grec, au contraire, l'indétermination est signe d'imperfection. Paradoxalement, la liberté est liée à la détermination des actions, liberté de l'homme-citoyen « à qui il est le moins loisible d'agir au hasard «, dont « la plupart des actions sont réglées « tandis que celles des esclaves ne sont pas ordonnées au bien de l'ensemble, et le plus souvent laissées au hasard « (Aristote, Métaphysique, L. 10). C'est sur ce fond que va se développer la réflexion grecque sur la liberté.