Devoir de Philosophie

Liberté, destin et nécessité ?

Publié le 07/02/2004

Extrait du document

se moque du destin, dont certains font le maître absolu des choses. » Épicure, Lettre à Ménécée, Ille s. av. J.-C. Zénon de Cittium « fouettait un esclave qui avait volé; et comme celui-ci lui dit : "II était dans ma destinée de voler", il répondit : "Et aussi d'être battu." » Anecdote rapportée par Diogène Laërce (Ille s. apr. J.-C.

« B.

La liberté comme nécessité comprise Pour Spinoza est libre « la chose qui existe d'après la seule nécessité de sanature et qui est déterminée par soi seule à agir».

L'être libre est donc celuiqui est lui-même, qui a pris possession de soi, c'est-à-dire d'abord celui quin'est plus aveuglé par la passion qui le livre enchaîné et impuissant à l'objetqu'il croyait posséder.

Pour Spinoza, la servitude de l'esprit c'est la privationde connaissance.

Plus l'homme connaît, plus il comprend et plus il devientlibre.

Seule la connaissance peut tirer les hommes de leurs erreurs et leurenseigner à maîtriser leurs passions, seule elle « est utile à la vie sociale entant qu'elle enseigne à ne haïr personne » et aussi « en tant qu'elle nousapprend dans quelles conditions les citoyens doivent être gouvernés et dirigésafin de n'être pas esclaves, mais de pouvoir accomplir librement les actionsles meilleures ».

La philosophie spinoziste de la liberté est donc un appel àpropager la raison et s'oppose ouvertement à la vieille maxime selon laquelle «la superstition est le plus sûr moyen auquel on puisse avoir recours pourgouverner la masse' ».Par la connaissance, de passif, l'homme devient actif mais cette plénituded'être qui lui fait trouver la liberté, le fait aussi accéder à la réalité de lasubstance unique puisque « rien n'arrive sinon par la force de la cause quicrée toutes choses, c'est-à-dire Dieu qui par son concours prolonge à chaque instant l'existence de toutes choses» et que donc « puisque rien n'arrive que par la seule puissance divine, il est facile de voir que tout ce qui arrivearrive par la force du décret de Dieu et de sa volonté 2 ».Chez Spinoza, le moi se trouve donc dissous dans la substance unique (Dieu) et la personnalité libre n'éclôt à laliberté que pour se perdre aussitôt dans la nécessité de Dieu. C.

La liberté comme nécessité conçue et comme pouvoir de maîtriser la nécessité Pour Kant, la liberté de la volonté consiste dans son autonomie à l'égard deslois de la nature ou encore « dans la propriété qu'elle a d'être à elle-même sapropre loi ».

Mais, comme il est impossible de démontrer par raison la liberté, ilreste à justifier celle-ci par les conséquences morales de sa négation.

Lemérite ou le démérite, le devoir, l'obligation morale, la responsabilité n'ont desens et de réalité que si l'on suppose la liberté.

La preuve de la liberté sefonde donc sur l'impératif catégorique : «Je dois, donc je puis.» Je puis,c'est-à-dire je suis capable d'agir par une détermination qui ne vienne que demoi. Mais une telle position paraît être en contradiction avec l'expérience que nousavons du déterminisme.

En effet, nous constatons souvent après coup quenos actes, même les plus délibérés, ont des causes et qu'ils ne sont donc paslibres.

Kant répondrait à cette objection en affirmant que, s'il est vrai que,dans le monde phénoménal, nous percevons des faits qui se succèdent, il n'endemeure pas moins que c'est l'entendement qui applique la catégorie decausalité.

C'est la raison pour laquelle, dès que nous pensons à nos actespersonnels, nous les inséronsnécessairement dans une chaîne causale.

Mais la causalité n'est pas un faitd'expérience.

Seule la théorie nous empêche de saisir la réalité, à savoir laliberté de nos déterminations.Le marxisme s'oppose à cette conception kantienne de la liberté et s'en tient à la réalité du déterminisme qui veut que tout effet ait une cause.

Pour Marx et Engels, la loi de causalité est unreflet de la réalité objective.

Autrement dit, il y a déterminisme dans l'ordre physique entre deux phénomènesdistincts, dont l'un est antérieur à l'autre et qui sont dans un rapport de cause à effet, lequel comme tel estprévisible.

Ainsi, par exemple, une feuille poussée par le vent se déplace.

Le rapport du poids de la feuille et lapression du vent étant connus, l'arrêt ou la vitesse de la feuille peuvent être prévus.

Mais il y a aussi déterminismedans l'ordre des êtres vivants.

Même si l'être humain a le sentiment d'agir de lui-même, par lui-même en fonction dece qui lui plaît ou de son intérêt, il reste déterminé aussi bien par les lois de la nature extérieure que par celles quirégissent son existence physique et psychique.

La liberté ne saurait donc consister « dans une indépendance rêvéeà l'égard des lois de la nature » mais plutôt dans « la connaissance de ces lois et dans la possibilité donnée par làmême de les mettre en oeuvre méthodiquement pour des fins déterminées' ».

Ainsi, plus l'homme connaît les causesqui le poussent à agir, plus il est susceptible d'en dévier le cours, par l'interaction d'autres causes, dans le sensdésiré, plus il peut agir sur la nécessité par la nécessité même à laquelle il obéit tout en la faisant servir à ses fins.La liberté n'est donc pas quelque chose qui est donné, mais quelque chose qui est à prendre.

Les hommes n'ont pasà apprendre qu'ils sont libres, ils ont à se libérer.

Cette liberté ne peut se développer que dans des rapports sociauxdéterminés.

Mais dans la mesure où l'homme prend conscience des rapports sociaux qui le déterminent, il peut lestransformer.

Il y a donc une certaine liberté politique fondée sur la connaissance de la nécessité.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles