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Liberté et loi

Publié le 30/06/2010

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1. LIBERTE ET LOI NATURELLE

  • Connaître la nature...

« On ne commande à la nature qu'en lui obéissant «, écrivait Francis Bacon (1561/1626) — l'un des pères de la méthode expérimentale (Novum organum, 1620).

Seules l'observation et l'expérience peuvent nous mettre en mesure d'utiliser les lois de la nature à notre profit.

► Cette phrase se trouve dans le Livre I d'un ouvrage de Francis Bacon (1561-1626) intitulé Novum Organum (1620) ou encore Eléments d'interprétation de la nature. Cet ouvrage, comme son nom l'indique, s'oppose à L'Organon d'Aristote (IVe siècle av. J.-C.). Le philosophe anglais y expose l'essentiel de ses idées sur la science en s'opposant sur certains points à la logique d'Aristote.

► Cette formule résume bien deux aspects de la pensée de Francis Bacon : le projet d'assurer les fondements de la connaissance scientifique et l'idée que l'homme est appelé à commander à la nature. On y trouve, parfaitement formulée, la règle de base de l'esprit scientifique.

« constituer le « peuple », qui est souverain.

La volonté générale est la volonté de tous et de chacun.□ Dans une telle société, la condition de chaque homme est égale, et l'homme est libre parce qu'il obéit à une loidont il est en même temps l'auteur : « Nul n'est injuste envers soi-même.

» La loi, loin de contraindre par la force,oblige chacun des membres du contrat.

Dans une telle société, appelée « République », le pouvoir exécutif doit êtresubordonné au pouvoir législatif souverain, qui est celui du peuple. Chaque homme, selon Rousseau (1712/1778) et les autres philosophes du droit naturel, est naturellement libre : seules des conventions injustes ou la force brutale ont pu l'assujettir. (Cf.

l'article premier de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen votée le 26 août 1789 : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits...

»). C'est d'une loi juste que la liberté peut naître. «L'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté », écrit Rousseau (Contrat social, livre I, chap.

8) : la liberté politique ne réside pas dans l'absence de lois (qui donnerait toute licence au plus fort du moment) mais dans la soumission volontaire à une loi dont le peuple est collectivement l'auteur. La formule ci-dessus est extraite d'un ouvrage de Jean-Jacques Rousseau appelé souvent «Le Contrat social »,mais dont le titre exact est Du contrat social ou Principes du droit politique.

Cet ouvrage théorique parut la mêmeannée que Emile ou De l'éducation (1762).

A la suite de ces publications, Rousseau fut « décrété de prise de corps», c'est-à-dire sous le coup d'une arrestation.

Il se réfugia en Suisse puis en Angleterre et termina sa vie en Francedans une situation assez précaire.Le passage cité est un fragment d'une phrase située à la fin du chapitre VIII du Livre I du Contrat social.

Nousciterons l'essentiel des deux paragraphes auxquels cette phrase sert de conclusion, ce qui constitue déjà un débutd'explication :«Ce que l'homme perd par le contrat social, c'est sa liberté naturelle et un droit illimité à tout ce qui le tente et qu'ilne peut atteindre; ce qu'il gagne, c'est la liberté civile et la propriété de tout ce qu'il possède.

Pour ne pas setromper dans ces compensations, il faut bien distinguer la liberté naturelle qui n'a pour bornes que les forces del'individu, de la liberté civile qui est limitée par la volonté générale, et la possession qui n'est que l'effet de la forceou le droit du premier occupant, de la propriété qui ne peut être fondée que sur un titre positif.On pourrait sur ce qui précède, ajouter à l'acquis de l'état civil la liberté morale, qui seule rend l'homme vraimentmaître de lui; car l'impulsion du seul appétit est esclavage, et l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté.

» Du contrat social fit scandale parce que Rousseau y mettait en cause, sans la moindre équivoque, la thèseofficielle d'une monarchie de droit divin.A l'époque où Rousseau écrit, en effet, le roi est toujours considéré comme le représentant de Dieu sur la terre.Selon la thèse officielle, c'est de Dieu qu'il détient le droit de commander à ses sujets.Rousseau prend le contre-pied de cette thèse.

L'autorité ne descend pas de Dieu sur le roi et du roi vers le peuple;elle monte du peuple vers ses représentants et éventuellement vers le représentant suprême.

L'autorité politiquerésulte, en fait, d'un contrat entre deux parties égales, les gouvernants et les gouvernés.

Ce contrat peut êtredénoncé par l'une ou l'autre des parties.L'autorité politique repose donc sur une convention, un pacte, un contrat entre les différents citoyens.

Elle résultede la volonté générale.Celui qui adhère à ce contrat, acceptant d'obéir aux lois qui expriment la volonté générale, perd, d'une certainefaçon, une part de sa liberté.

Mais, à bien y regarder, il ne s'agit que d'un échange : celui qui accepte lescontraintes inhérentes au contrat en tire des bénéfices, par ailleurs, du point de vue de sa sécurité.

Rousseaurevient à plusieurs reprises sur cette vérité fondamentale déjà partiellement exprimée dans le passage cité plus haut:« [...] au lieu d'une aliénation, ils n'ont fait qu'un échange avantageux d'une manière incertaine et précaire contreune autre meilleure et plus sûre [...] »«C'est pour ne pas être la victime d'un assassin quel'on consent à mourir si on le devient.

»« Tous ont à combattre au besoin pour la patrie, il est vrai; mais aussi nul n'a jamais à combattre pour soi.

» L'homme abandonne donc le droit de faire n'importe quoi pour ne pas avoir à souffrir des agissements d'autreshommes prêts, eux aussi, à ne suivre que leur fantaisie.

A une liberté qu'on pourrait dire spontanée et primaire sesubstitue une liberté réfléchie se rattachant à un projet librement choisi.

Cette opposition entre la liberté de l'instant ou de l'instinct et une liberté se rattachant à un projet global peutêtre intéressante dans des domaines autres que la politique.

On pourrait la rattacher, en particulier, aux réflexionsde Sartre sur la « Weltanschaung » (à la fois une vision du monde et un projet) à laquelle se rattachent nos actesmême les plus minimes. 3.

L1BERTE ET LOI MORALE SELON KANT La liberté comme autonomie de la volonté.. »

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