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La liberté est-elle notre destin ?

Publié le 09/03/2005

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- L'ironie tragique consiste à favoriser l'exécution du fatum, alors qu'on a précisément l'intention de le conjurer par l'illusion d'une action libre. Le tragique est d'autant plus fort lorsqu'est rendue plus sensible la nécessité prédéterminée de notre action, qui par là échappe à toute liberté possible, rendue par avance vaine et illusoire. Le destin constitue, ainsi, le contrepied parfait de toute conception possible de la liberté.     II. La liberté constitue un destin, en raison de son absoluité constitutive (Sartre).   -L'homme choisit ce qu'il veut être selon un éventail indéfini de possibilités qui lui sont essentiellement offertes. Il n'y a donc pas de forces transcendantes qui déterminent son choix, donc pas de prédestination : l'homme est à lui-même, en tant qu'être fondamentalement libre, son propre destin. -Or, l'homme ne choisit précisément pas d'être libre : il est contraint d'être libre, au sens où sa liberté seule n'échoit pas à son choix ; c'est pourquoi la liberté constitue, non une essence prédéterminée, mais la condition propre d'un homme qui ne choisit pas la nécessité même de sa liberté. Le vrai tragique, en ce sens, ne réside pas dans la prédétermination, mais dans la liberté absolue, tellement absolue qu'elle échappe à cette liberté même. En effet, on peut choisir de fuir sa liberté, mais on restera toujours responsable de tout devant tous, quoiqu'on fasse : et c'est dans ce constat existentiel que se situe toute la tragédie du destin humain.

-La liberté, c'est le sentiment d'être indépendant par rapport à une influence extérieure, donc d'être maître de soi. Etre libre, c'est être maître de sa propre destinée. -Or, le destin, à l'inverse, est souvent entendu comme une prédestination, c'est-à-dire comme la prédétermination de l'action d'un être, dont les faits et gestes s'enchaînent avec une implacable nécessité. -En quel sens pourrait-on donc comprendre la liberté comme constituant notre destin le plus absolu ? La liberté peut-elle parvenir à un tel degré d'absoluité qu'elle en devienne comme "fatale" ? Et n'y aurait-il pas, alors, un mode authentique d'assomption de cette fatalité de la liberté, au sein d'un destin vécu comme responsabilité absolue ?

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