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La liberté est-elle notre plus grand bien

Publié le 04/03/2005

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Etre déterminé par la raison pratique cela revient à être libre. Le line est donc fait entre liberté et raison. Ce qui est spécifiquement humain, c'est la raison, vivre sous le gouvernement de la raison. Et vivre sous le gouvernement de la raison cela revient à être libre. Transition   Si vivre libre est ce qui est spécifiquement humain, comment justifier que la vie soit parfois préférée à la liberté ? Comment expliquer que l'homme méprise parfois la liberté alors qu'elle est son bien le plus précieux ? Troisième Partie Rousseau : le goût de la liberté Rousseau dans le premier livre du contrat social combat, entre autre, l'idée selon laquelle la vie serait le plus grand bien. Les adversaires de Rousseau partent du constat suivant : les hommes acceptent de perdre leur liberté en échange de leur vie. En conséquence la liberté ne peut pas être ce qui est le plus précieux pour l'homme. Le raisonnement est vicieux selon Rousseau.

« Rousseau dans le premier livre du contrat social combat, entre autre, l'idée selon laquelle la vie serait le plus grand bien.

Les adversaires deRousseau partent du constat suivant : les hommes acceptent de perdre leurliberté en échange de leur vie.

En conséquence la liberté ne peut pas être cequi est le plus précieux pour l'homme.

Le raisonnement est vicieux selonRousseau.

D'abord, on ne peut pas s'appuyer sur le fait que ceux qui n'ontjamais connu la liberté ne la désirent pas.

La liberté on ne peut la désirer quesi on la connaît, si les esclaves ne réclament pas la liberté c'est qu'ils ne laconnaissent pas.

Ensuite, celui qui cède sa liberté en échange de sa vie lefait car il ignore la nature de la liberté.

Il croit pouvoir se séparer de sa libertépour un temps et la récupérer par la suite.

Or Rousseau signale que la libertéest comparable au goût.

En renonçant à la liberté, on en perd le goût.

On nerenonce pas impunément à sa liberté.

On renonce à sa liberté croyant qu'onpourra y re-goûter par la suite.

C'est là la solution à notre question.

On sedemandait comment l'homme en arrive à renoncer à la liberté s'il y a là ce quiest son plus grand bien.

Or on voit que bien que la liberté soit notre plusgrand bien, on peut pourtant en perdre le goût. C'est dans le « Contrat social » que l'on trouve l'une des affirmations les plus radicales de Rousseau concernant la liberté comme bien inaliénable, définissant l'homme en propre. L'idée que la liberté est un bien inaliénable, et que nul ne peut consentir à y renoncer pour appartenir à l'Etat, est une thèse centrale de la pensée politique de Rousseau .

Elle sous-tend tout le « Contrat social », où il s'agit de déterminer comment les hommes peuvent véritablement s'associer, obéir à un pouvoir commun, à des loisvalant pour tous, sans abdiquer leur imprescriptible liberté. Cette fameuse formule s'inscrit dans un contexte polémique.

Rousseau vient de montrer, en accord avec Hobbes et les partisans de l'école du droit naturel, que toute société, tout Etat, ne peut reposer que sur des conventions : « Puisqu'aucun homme n'a une autorité naturelle sur son semblable, et puisque la force ne produit aucun droit, restent donc les conventions pour base de toute autorité légitime parmi les hommes. » Rousseau entend maintenant se démarquer de ses prédécesseurs en refusant toute espèces de pacte de soumission qui lierait le peuple à des gouvernants, qui soumettrait la liberté des hommes à celle d'un autre.

C'est pourquoi il entend prouver que renoncer à sa liberté conduit à sedétruire en tant qu'être humain, et que, par suite, nul ne peut le vouloir. Mais sans doute faut-il comprendre que la liberté pour Rousseau est constitutive de l'humanité : être humain, c'est être libre.

On peut aller jusqu'à dire que la liberté pour Rousseau prend la place du cogito chez Descartes .

Descartes considérait les animaux comme de simples automates, des machines, et la pensée seule assurait l'homme de sa différence essentielle avec les bêtes.

A cela Rousseau rétorque, faisant sienne les thèses sensualistes : « Tout animal a des idées puisqu'il a des sens […] et l'homme ne diffère à cet égard de la bête que du plus ou moins. » Mais, alors que l'animal est régi par l'instinct, par des règles de comportement innées, fixées par la nature, l'homme est libre : « et c'est surtout dans la conscience de cette liberté que se montre la spiritualité de son âme ». Ce qui fait la grandeur de l'homme , sa spécificité, sa spiritualité, ce qui le définit en propre, ce n'est plus la raison,c'est la liberté. A partir de ces fondements, mis à jour dans le « Discours sur l'origine et les fondements parmi les hommes » (1755), Rousseau va s'employer à démontrer tous les arguments qui tentent de justifier l'esclavage privé et la sujétion politique. Il entend d'abord réfuter le parallèle établi par Grotius (1583-1645) entre l'esclavage privé et la soumission des peuples.

Si l'on pouvait comprendre qu'un homme se vende pour pouvoir survivre, il n'en resterait pas moinsincompréhensive qu'un peuple se donne à un maître qu'il devra nourrir.

Rétorquer que le peuple gagne au moins sasécurité revient à dire, selon Rousseau , que les compagnons d' Ulysse étaient en sécurité dans l'antre du Cyclope : ils attendaient tranquillement d'être dévorés chacun à leur tour.

Enfin, même si u peuple pouvait se donner, il ne pourrait en aucun cas engager la liberté de ses enfants, nés libres, car en admettant que l'on puissedisposer de sa liberté, on ne peut engager celle des autres. Rousseau commence ici à démontrer les arguments fallacieux qui justifient l'emprise du pouvoir sur les hommes, et les privent de leur bien le plus précieux au nom d'une prétendue sécurité.

Mais il va plus loin en montrant que même un contrat de soumission est, en fait, juridiquementnul, moralement inconcevable. Un contrat suppose un échange de biens entre contractants, or renoncer à sa liberté, c'est renoncer à tout, c'est échanger un bien un bien infini (ma liberté) contre un avantage qui sera par définition disproportionné.

Si jedonne tout, que pourra-t-on me restituer en échange ? Ce contrat est un contrat de dupe.

Je renonce à tous mesdroits, je les donne à une autre qui en use à sa guise.

Qu'aurais-je à réclamer contre lui ? Que pourrais-je faire s'ilveut me nuire ? « C'est une convention vaine et contradictoire de stipuler d'une part une autorité absolue et de l'autre une obéissance sans borne.

» Renoncer à ma liberté revient à promettre d'obéir inconditionnellement à un autre, donc à me considérer comme un simple instrument, un simple objet, une chose dont l'autre peut disposer à sa guise.

Or, vouloir être unobjet, un esclave, est impossible Je n'abdique pas alors simplement mes droits, mais que je renonce aussi à mesdevoirs, que je me détruis comme être moral.

Si celui auquel j'ai promis d'obéir m'ordonne de faire une action que jejuge atroce, de deux choses l'une, ou bien j'obéis, mais alors j'abdique tout jugement, me considère comme unemachine, et me nie comme être moral, je ne suis alors (à mes propres yeux) qu'un instrument animé, ou bien je. »

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