LIBERTÉ ET RAISON
Publié le 21/02/2012
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Nous allons voir dans les textes qui suivent que la liberté ne se réduit pas à l'indétermination de l'action accomplie sans motif. D'ailleurs, nous devons constater que l'acte libre ne peut être celui qui est accompli sous l'effet d'une impulsion ou d'un caprice : l'ivrogne ou le joueur qui se livre sans contrôle à sa passion n'est pas libre, car ni l'un ni l'autre ne prévoit les conséquences de son comportement. Au contraire, la liberté suppose la maîtrise de soi, la réflexion, en un mot la raison. De plus, nous constaterons que volonté et liberté sont en fait des notions étroitement liées. Choisissons pour commencer le témoignage de DESCARTES....
«
clairement ce qui est vrai et ce qui est bon, je ne serais jamais en peine
de deliberer quel jugement et quel choix je devrais faire; et ainsi je serais
entierement libre, sans jamais etre indifferent.
ReneDESCARTES,
Meditation IV (1641).
1.
Faculte de connaitre.
SUJETS DE REFLEXION
li Pourquoi le sentiment de sa liberte fait-il dire a DESCARTESqu'il « ports
l'image et la ressemblance de Dieu »?
2/ Distinguer les deux types de liberte qui apparaissent dans ce texte.
3/ Quels sont les rapports de la liberte et de la raison?
« Vivre a la facon stoicienne dit
LE SENNE, « c'est prendre a regard de
tout ce qui doit nous toucher cette attitude de temoin a peu pres froid que nous
prenons, soft souvent a regard des autres, soil surtout a regard des choses.
Alors cesse-t-on d'être l'esclave de soi-meme pour nitre a la liberte? a 11 y a ce qui depend de nous, it y a ce qui ne depend pas de nous.
Dependent
de nous, la tendance, Is desir, r aversion, en un mot toutes nos oeuvres propres ;
ne dependant pas de nous is corps, la richesse, les temoignages de consideration,
les hautes charges, en un mot toutes les choses qui ne sont pas nos oeuvres pro-
pres » : C'est ainsi que s'exprime le stoicien EPICTETE dans son Manuel.
En vue d'obtenir le bonheur, la paix de l'ime, it preconise une maitrise
absolue de nos jugements qui nous laisse indifferents a l'egard du monde
exterieur.
Pour y parvenir, il faut commander a nos representations quoi
qu'il arrive et conformer nos opinions aux evenements an lieu de s'aban-
donner a l'affectivite.
Ainsi sera realisee cette liberte absolue de l'homme
par la coincidence de la volonte et du destin.
90.
L'A CROPOLE INTERIEURE
Etant dans une pareille disposition envers les choses, quel homme
peux-tu encore redouter ? Qu'est-ce qu'un homme a de redoutable pour
un homme ? Est-ce son aspect, ses paroles, sa frequentation ? Pas plus qu'un cheval pour un cheval ou une abeille pour une abeille.
Ce sont les
choses, que chacun redoute.
Et lorsqu'un homme pent vous procurer
ou vous enlever ces choses, c'est alors qu'il est, lui aussi, redoutable.
Comment une acropolel est-elle detruite ? Non par le fer et le feu,
mais par des opinions.
Car si nous detruisons celle qui est clans la cite,
detruisons-nous aussi celle de la fievre, celle des jolies femmes ? En general,
clairement ce qui est vrai et ce qui est bon, je ne serais jamais en peine
de délibérer quel jugement et quel choix je devrais faire; et ainsi je serais
entièrement libre, sans jamais être indifférent.
René DESCARTES, Méditation IV (1641).
1.
Faculté de connaître.
SUJETS DE RÉFLEXION
1 1 Pourquoi le sentiment de sa liberté fait-il dire à DESCARTES qu'il« porte
l'image
et la ressemblance de Dieu »?
21 Distinguer les deux types de liberté qui apparaissent dans ce texte.
3 1 Quels sont les rapports de la liberté et de la raison?
« Vivre à la façon stoïcienne», dit LE SENNE,« c'est prendre à l'égard de tout ce qui doit nous toucher ...
cette attitude de témoin à peu près froid que nous
prenons, soit souvent à l'égard des autres, soit surtout à l'égard des choses.
» Alors cesse-t-on d'être l'esclave de soi-même pour naître à la liberté? « Il y a ce qui dépend de nous, il y a ce qui ne dépend pas de nous.
Dépendent d., nous, la tendance, le désir, l'aversion, en un mot toutes nos œuvres propres;
ne dépendant pas de nous le corps, la richesse, les témoignages de considération,
les hautes charges, en un mot toutes les choses qui ne sont pas nos œuvres pro· pres» : C'est ainsi que s'exprime le stoïcien ÉPICTÈTE dans son Manuel.
En vue d'obtenir le bonheur, la paix de l'âme, il préconise une maîtrise absolue de nos jugements qui nous laisse indifférents à l'égard du monde extérieur.
Pour y parvenir, il faut commander à nos représentations quoi qu'il arrive et conformer nos opinions aux événements au lieu de s'aban donner à l'affectivité.
Ainsi sera réalisée cette liberté absolue de l'homme par la coïncidence de la volonté et du destin.
90.
L'ACROPOLE INTÉRIEURE
Etant dans une pareille disposition envers les choses, quel homme
peux-tu encore redouter ? Qu'est-ce qu'un homme a de redoutable pour
un homme ? Est-ce son aspect, ses paroles, sa fréquentation ? Pas plus
qu'un cheval pour un cheval ou une abeille pour une abeiÎle.
Ce sont les
choses,
que chacun redoute.
Et lorsqu'un homme peut vous procurer
ou vous enlever ces choses, c'est alors qu'il est, lui aussi, redoutable.
Q..omment une acropole! est-elle détruite ? Non par le fer et le feu,
mais par des opinions.
Car si nous détruisons celle qui est dans la cité,
détruisons-nous aussi celle de la fièvre, celle des jolies femmes ? En général,.
»
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