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« Je lis, je crois lire; chaque fois que je relis, je m'aperçois que je n'ai pas lu. » En vous référant à votre expérience personnelle, dites quelles réflexions vous suggère cette formule de Jean Cocteau.

Publié le 28/03/2011

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PLAN

Introduction ■ Que représente la lecture pour ceux qui l'aiment ? ■ Formule paradoxale de Cocteau ? ■ Valeur d'illusion sur la connaissance, l'apport, la compréhension même apportées par une lecture effectuée de façon coutumière, et souvent encore par une ou plusieurs autres relectures. * ■ La lecture n'est-elle donc pas seulement distraction ou objet de détente ? ■ N'est-elle pas une exigence qui de ce fait devient formatrice de l'esprit humain, et aussi de l'homme ?

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« Mauriac : « Je te connaîtrai mieux, si tu me dis ce que tu relis.

» Si l'on est un « suffisant » lecteur, c'est-à-dire un lecteur actif pour qui le livre est un tremplin de réflexion, derecherche, de curiosité, et non une forme d'autorité, la lecture est alors « au seuil de la vie spirituelle » (Proust). Le livre doit ouvrir des possibilités de dialogue et ne pas se présenter ou être conçue comme des affirmations.Montaigne le met sur le même plan que la conversation, permettant tous deux de « frotter et limer sa cervelle àcelle d'autrui ». Il propose telles opinions, telles optiques de vie, telles avec dates exemplaires, et fait éclore réflexions etdiscussions. Il n'est donc pas seulement « père », il enfante un esprit qui devient autonome, qui vit de sa vie propre, commel'enfant par rapport à son géniteur. C'est là que se place l'utilité de la re-lecture. M Car, comme pour la musique — on suit mal un morceau écouté pour la Ire fois — un 1er contact avec le livre estobligatoirement incomplet.

On est d'abord envahi par la pensée d'autrui.

Peut-on la dominer forcément etcomplètement si vite ? De plus la pensée a été inconsciemment nourrie par ces aperçus, elle a de ce fait évolué.

A la 2e lecture (ou aprèsplusieurs), on n'aborde plus le texte avec la même vision). Car comme le livre a poussé à se poser des questions, on y a d'abord apporté des réponses provisoires.

Cf.

Diderotet le grand avantage de ce penseur qui ne « ferme » jamais aucun problème. Cocteau : « Un beau livre, c'est celui qui sème à foison les points d'interrogation »; on cherche continûment à lesrésoudre, car l'homme qui a une pensée indépendante et constructive remet tout sans cesse en question.

Ex.

: legrand maître de l'Histoire en France, actuellement, le Professeur Braudel, et sa Méditerranée, un chef-d'œuvrehistorique qu'il remanie et complète sans cesse (idem pour Montaigne et Les Essais). Lecteur = créateur, aussi.

D'où en « relisant, on s'aperçoit qu'on « n'a pas lu », car d'autres possibilités, d'autresquestions se sont à nouveau élevées. Celles-ci surgissent au fur et à mesure et plus le livre sera relu, plus il sera goûté, car on y découvrira sans cessedes richesses nouvelles.

Cf.

Montaigne et une de ses lectures favorites : les œuvres de Sénèque.

Ce n'est plusvraiment Sénèque, mais Sénèque vu par Montaigne, puis Montaigne nourri de Sénèque, puis Montaigne seul, parti dequelque point de Sénèque... Cf.

aussi l'utilisation de Montaigne par Pascal : même base : la faiblesse de l'homme, de son imagination, de sacoutume (Les « puissances trompeuses » pascaliennes) ; résultats absolument différents : Montaigne aboutit à unesagesse humaniste, Pascal ne voit de réponse qu'en Dieu (Puissance de l'homme avec Dieu — et seulement dans cecas!). La lecture devient alors aussi exercice de volonté, de jugement, d'honnêteté intellectuelle, donc un enrichissementde l'esprit et de l'homme. Conclusion La phrase de Cocteau n'est pas un jeu verbal. Le livre nous éclaire sur nous-même. Mais il exige la moitié de l'effort. Relation livre/lecteur. On n'a jamais fini de lire un livre.. »

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