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La littérature arménienne

Publié le 22/10/2011

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En 1874, un religieux érudit, le P. Garekin Servantzdiantz, publiait un fragment d'épopée populaire qu'il venait de recueillir de la bouche d'un conteur villageois. On fit des recherches de tous côtés et on retrouva, tantôt sous forme de brefs contes en prose, tantôt sous forme de chants en vers d'une certaine étendue, une longue épopée dynastique en quatre ou cinq chants, chaque chant étant consacré au prince-héros d'une génération (C'est la répétition du même nom d'aïeul à petit-fils qui fait hésiter sur le nombre exact des générations).

« une compilation faite au v• s.

d'un écrit his­ torique dft à Agathange, de récits hagiologi­ ques sur la vie de Grégoire et l!Ur le martyre des Rhipsimiennes et d'un exposé de la doc­ trine de Grégoire.

De son côté, l'Histoire de Fauste de Byzance serait une refonte com­ plète, exécutée à la même époque, de l'om­ vre primitive.

L'histoire d'Agathange est écrite avec un style inégal, du fait même de sa composition, mais généralement co­ loré, parfois emphatique.

L'ensemble est très intéressant malgré ses origines diverses et se tient assez bien si l'on en exclut la longue digression que représente l'exposé de la doctrine de st Grégoire.

L'œuvre de Fauste manque encore plus de cohésion, surtout dans la première et la dernière parties.

L'au­ teur est dépourvu du sens de la chronologie, mais son récit est vivant par le réalisme des portraits, la narration des faits et la description des lieux.

Invention de l'alphabet.

L'invention de l'alphabet fut motivée par le besoin de parfaire l'évangélisation, ren­ due difficile par le fait que les textes sacrés et les ouvrages de doctrine ne se trouvaient qu'en grec et en syriaque.

Dès qu'il fut pos­ sible d'écrire la langue nationale, le catho­ licos (patriarche suprême) st Sahak et l'in­ venteur de l'alphabet, st Mesrop, encouragés par le roi Vramchapouh, entreprirent la tra­ duction de la Bible, dont la version défini­ tive fut faite, magnifiquement, sur les Sep­ tante.

Ils traduisirent également les œuvres des Pères de l'Eglise.

Mais on ne s'en tint pas aux traductions, dont certaines, d'ail­ leurs, nous sont précieuses par suite de la perte des originaux.

L'impulsion était don­ née, et cette grande époque, que l'on appela l'Age d'Or, fut le début d'une littérature ori­ ginale.

Un exposé succinct de la littérature armé­ nienne se prête mal, pour les débuts, à une répartition par siècles, et ceci pour deux raisons : d'abord parce que le siècle est une unité de temps trop courte pour que chaque genre littéraire ait pu produire dans cha­ que siècle une œuvre de valeur; ensuite, parce que la critique moderne conteste pres­ que toujours, pour les premiers siècles au moins, les dates auxquelles ont prétendu vivre les auteurs .

Nous adopterons donc ici une classification par genres à l'intérieur de grandes périodes.

La littérature classique du v• au XVIII 8 8.

Au début, la littérature arménienne ne connaît comme genre profane que l'histoire, tout le reste étant d'inspiration religieuse : hymnes et poésie sacrées, hagiographie, com­ mentaires des Ecritures, traités de théolo­ gie, auxquels viendront s'ajouter d'abord quelques essais philosophiques, puis, à par­ tir du VIn• s., une littérature scientifique.

Enfin, au xni• s., la littérature se rapproche du peuple, et apparaît en langue vulgaire une poésie lyrique, qui s'oriente progressi­ vement vers le profane.

Histoire Après l'ouvrage à la fois historique, ha­ giologique et doctrinal connu sous le nom d'« Histoire du règne de Tiridate et de la prédication de st Grégoire l'Illuminateur :t et l'« Histoire :t attribuée à Fauste de By­ zance, livres dont le fond est antérieur à l'invention de l'alphabet, la littérature his­ torique, écrite désormais en arménien, n'a cessé de fleurir jusqu' ·à nos jours.

Trois his­ toriens se réclament du v• s.

: Lazare de Pharbi, Elisée le Vardapet (moine docteur en théologie) et Moise de Khorèn.

La criti­ que moderne n'admet comme auteurs de cette époque, et sous certaines réserves, que les deux premiers.

Lazare de Pharbi, qui nous dit qu'il prend la l!uite d'Agathange et de Fauste de Byzance, continue l'histoire de l'Arménie jusqu'en 485.

Il enregistre les faits, sans en tirer de conclusions historiques ni se soucier de faire œuvre littéraire, mais il écrit dans un style vif, cohérent et détaillé sans digressions .

Les principaux événements qu'il a à relater sont le p·artage de l'Arménie et, plus tard, l'héroïque bataille livrée en 451 à Avaralr par Vardan Mamiconian contre les Perses pour défendre la liberté du culte des Arméniens, chrétiens, contre le maz­ déisme que voulait leur imposer Yezdéd­ jerd II.

Dans l'exposé de cette lutte, Lazare reste un historien très objectif.

Au con­ traire, Elisée, qui lui aussi se dit témoin oculaire d'une partie des faits de cette guerre, en fait le récit surtout dans le de:~­ sein de louer « la bravoure des hommes ver­ tueux :t ct de montrer «la lâcheté de ceux qui restent en arrière :t en donnant occasion de méditer sur la divine Providence, ce qui ne l'cmp ·êche point de nous rapporter les faits d'une manière assez précise.

Moise de ·Khorèn se dit disciple de st Mesrop, mais. »

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