Devoir de Philosophie

La littérature au début du règne de Louis XIV : Boileau

Publié le 16/02/2011

Extrait du document

boileau

   Boileau prit une part active au triomphe du goût classique : poète correct et moraliste banal, mais critique judicieux, il a laissé dans L'Art Poétique un monument qui fut longtemps considéré comme un code intangible.    Une crise de préciosité, de burlesque et d'emphase a précédé l'éclosion du goût classique.    L'époque de Mazarin avait été caractérisée par le mauvais goût et la confusion : un certain amour du « clinquant « dans les sentiments ou dans la forme tenait lieu d'inspiration profonde.    Deux courants, très fâcheux, d'origine italienne, étouffaient tout sentiment naturel.    La préciosité. Recherche futile de la distinction, subtilité ridicule des sentiments jointe à un style fat et contourné. Le badinage de Voiture et Benserade, les pièces galantes de l'abbé Cotin (1604-1682) (« Votre prudence est endormie «) relèvent de ce goût.

boileau

« Cependant, dans la satire sur les Embarras de Paris (VI) et le Repas Ridicule (III), sujets bourgeois et pittoresques,Boileau fait preuve d'un réalisme savoureux et goguenard, sachant fixer d'un trait des détails bien vus ethumoristiques : On a porté partout des verres à la ronde, Où les doigts des laquais, dans la crasse tracés, Témoignaient par écritqu'on les avait rincés. Les mêmes qualités mêlées à plus de fantaisie reparaissent dans le plaisant poème héroï-comique du Lutrin où sontracontées en style quasi épique les discussions et les bagarres des chantres de la Sainte-Chapelle : prélats,sacristains, gens d'église sont caricaturés avec une irrévérence amusante. Les satires littéraires : satire sur la Rime ; A mon Esprit.

Avec un entrain juvénile et spontané, Boileau harcelle etcouvre de ridicule tous les poètes en vogue : Cotin, Chapelain, Scudéry, Quinault, leur mauvais goût, la nullité deleurs productions.

Sa critique s'attaque à des écrivains alors puissants et réputés (Chapelain, « le mieux renté detous les beaux esprits ») ; sûr de traduire tout haut l'opinion générale, Boileau respecte la personne, mais discréditel'auteur.

La verve impétueuse et spirituelle, l'ironie piquante de certaines réflexions (« Et qui saurait sans moi queCotin a prêché? »), la justesse évidente des critiques font de la Neuvième Satire un ouvrage excellent. Les Épîtres (1669-1695) sont des œuvres de la maturité ou de la vieillesse de Boileau. Avec moins de vivacité que dans les satires, les Épitres comportent les mêmes développements sentencieux, lesmêmes principes d'une philosophie confortable et superficielle : il dit « les Avantages de la paix » (dialogue entrePyrrhus et Cinéas) ou « les Plaisirs des champs ». L'Épître sur le Passage du Rhin contient un modèle de ce style pompeux que l'on considérait comme propre àl'épopée.

L'Épître VII à Racine (1677), écrite après l'échec de Phèdre, est peut-être le chef-d'œuvre de Boileau :avec une éloquence affectueuse et élevée, il explique à son ami le rôle salutaire des envieux : de même que l'œuvrede Molière a survécu aux critiques de ses détracteurs, les pièces de Racine connaîtront dans l'avenir un légitimetriomphe. Que tu sais bien, Racine, à l'aide d'un acteur,Émouvoir, étonner, ravir un spectateur! L'Art Poétique (1674) est en quelque sorte l'exposé officiel de la doctrine classique fondée sur la raison. Désireux d'accomplir la même carrière que le poète latin Horace, son modèle, et surtout pour résumer sa doctrinedans un monument définitif et complet, Boileau composa un poème didactique en 4 chants, L'Art Poétique ; I.

Préceptes de style ; aperçu historique sur la poésie française ; II.

Les petits genres : idylle, ode, sonnet, satire ; m.

Les grands genres : tragédie, épopée, comédie ; iv.

Idéal poétique et moral ; dignité personnelle de l'écrivain. C'est à la fois un programme de l'école classique et un code des règles constantes de la littérature et du style. Le programme classique.

Boileau donne la description des genres cultivés au XVIIe siècle (sauf la fable) ; il étudielonguement : • la tragédie qui, fondée sur la vraisemblance historique et sur la peinture des passions, conforme à la règle des troisunités, se propose de produire l'émotion, « une douce terreur, une pitié charmante » ; • l'épopée, qui sera majestueuse sans emphase, ornée de tous les artifices du merveilleux païen ; • la comédie, enfin, qui doit être naturelle sans bouffonnerie. Correspondant aux principes qu'affirmaient La Fontaine, Molière, Racine, l'Art poétique nous fournit un exposé pourainsi dire complet de la doctrine classique.

On pourrait la résumer en trois maximes : • Obéir à la raison et peindre la nature : Aimez donc la raison ; que toujours vos écrits Empruntent d'elle seule et leur lustre et leur prix. Cf.

Épître IX : Rien n'est beau que le vrai, le vrai seul est aimable. • Imiter les Anciens : Tibulle, Sophocle, Virgile, Térence, Homère surtout :. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles