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La littérature des chrétiens

Publié le 18/10/2011

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Le christianisme est d'abord une secte orientale, une hérésie intérieure du judalsme, et c'est en grec que les premiers écrits religieux chrétiens furent écrits. Mais, avec les progrès de la secte en Occident, et tout particulièrement en Afrique, il devint nécessaire, pour les besoins de l'apostolat et aussi de la polémique, de composer des ouvrages en latin. Toutefois, si l'on trouve dès le temps des Antonins les premières oeuvres latines d'inspiration chrétienne, c'est seulement au IVe siècle que la littérature chrétienne eut son plus grand éclat, lorsque de grands penseurs, formés au christianisme, s'efforcèrent de poursuivre à l'intérieur de ce système nouveau l'effort de la culture traditionnelle.

« il n'est pas fait mention du Christ, ni des Ecri­ tures (qui n'étaient pas susceptibles de séduire les lecteurs assidus de la littérature gréco­ latine).

Livre de propagande, « protreptique :.

volontairement anodin, l'Octavius se pare des grâces de la prose latine classique, assez loin des habiletés où se complaisent Apulée et Tertullien.

CYPRIEN Parmi les auteurs de cette première généra­ tion de la littérature chrétienne, il convient de citer d'abord CYPRIEN (Saint Cyprien, Thascius Cœcilius Cyprianus), qui fut évêque de Carthage entre 248 et 258.

C'était un admirateur de Ter­ tullien, mais beaucoup plus habile et politique que lui.

Il eut à faire face à plusieurs persé­ cutions et ·sut sauver l'essentiel de sa commu­ nauté.

Mais il périt, martyre, en 258, dans la persécution de Valérien.

Comme on pouvait s'y attendre, l'œuvre de Cyprien est avant tout pastorale, appropriée au temps de la persécution : (De la condition mortelle, De l'unité de l'Eglise catholique, etc.), mais, comme les problèmes posés étaient aussi doctrinaux, il écrivit des traités sur le baptême, sur la pénitence, sur l'Eucharistie.

ARNO BE La date d'ARNOBE n'est pas exactement con­ nue.

C'était un Africain, lui aussi, originaire de Sicca Veneria (aujourd'hui Le Kef, en Tu­ nisie).

Il devint chrétien à l'âge de 60 ans en­ viron, et le résultat de cette conversion fut, chez cet ancien rhéteur, la composition de sept livres : Contre les Parens (Adversus Na­ tiones}, qui forment une réfutation de l'accusa­ tion d'impiété, souvent portée par les palens contre les chrétiens.

II s'attache en particulier à montrer (ce qui était fait depuis le temps d'Euripide) que la mythologie palenne est im­ pie et immorale.

A cet égard, son ouvrage con­ serve quelque intérêt par les témoignages qu'il peut contenir sur certaines légendes obscures.

LACTANCE LAcTANCE (L.

Cœcilius Firmianus), dont la vie se déroula dans la seconde moitié du 3• siè­ cle, était un élève d' Arnobe.

Rhéteur lui aussi, il enseigna à Nicomédie de Bithynie sous Dio­ clétien.

Vers la fin de sa vie, il ens·eignait les lettres latines à Crispus, le fils de Constantin.

Lactance est un érudit, analogue à Aulu-Gelle, par exemple; mais les œuvres écrites avant sa conversion sont perdues.

Nous possédons de lui sept livres d'Institu­ tions divines, qui sont à la fois une critique de la religion palenne et une apologie, complé­ mentaire du christianisme.

A ce livre s'ajou­ tent un De ira Dei (montrant que dieu est susceptible de colère) et le De mortibus per­ secutorum, destiné à montrer que les empe­ reurs qui ont persécuté les chrétiens ont été punis par des morts douloureuses.

SAINT HILAIRE C'est dans une atmosphère de tolérance que les écrivains chrétiens, dans une église désor­ mais reconnue officiellement, composent, au IV" siècle, des ouvrages de toutes sortes.

De plus, la littérature chrétienne sort de l' Afri­ que.

Nous la trouvons représentée en Gaule avec SAINT HILAIRE, évêque de Poitiers vers 350.

Adversaire des hérétiques Ariens, il expose une doctrine de la Trinité, en 12 livres; de plus , il commente les livres de l'Ancien Tes­ tament pour y trouver le symbole des mystères chrétiens.

Un moment exilé en Asie par Cons­ tance, il fait si bien que les chrétiens de Phry­ gie exigent son départ et il revient prêcher à Poitiers contre les hérétiques.

AURELIUS AMBROSIUS AURELJUS AMBROSIUS, évêque de Milan à partir de 374, essaie de concilier, au moins politiquement, ariens et orthodoxes.

Son élé­ vation à l'épiscopat eut lieu avant son bap­ tême; c'est dire que la doctrine y eut peu de part; ce fut un plébiscite en faveur d'un homme, non d'.un théologien.

Administrateur politique, il fit beaucoup pour assurer le prestige spirituel de l'Eglise, imposant, par exemple, une pénitence publique à l'empe­ reur Théodose, qui avait massacré la popula­ tion de Thessalonique.

Il composa des sermons, écrivit des lettres de direction, et sa Corres­ pondance offre un tableau des préoccupations de ce temps.

Sur le modèle du traité Des de­ voirs (De officiis) de Cicéron, il compose un livre de morale chrétienne, Sur les devoirs des clercs (De officiis ministrorum).

SAINT JEROME SAINT JÉROME (Hieronymus) est originaire de Dalmatie, en un temps où cette région jouait un grand rôle dans la défense de l'Empire.

Il naquit vers 340 et vécut jusqu'à l'âge de 80 ans.

Formé à Rome même à la culture tradition­ nelle, il se rendit en Orient.

Il se sentait une vocation monastique.

Après trois années pas­ sées dans le désert, en Syrie, il fut fait prêtre et revint vivre à Rome, auprès du pape Damase.

Damase tentait de réconcilier la culture palenne et la doctrine chrétienne, Jérôme, avec sa vaste culture, lui étant utile à cet égard.

Mais, après la mort de Damase, Jérôme se rendit à Jéru­ salem, emportant avec lui toute une bibliothè­ que d'auteurs palens classiques.

Sous l'in­ fluence du milieu monacal de Jérusalem, il découvrit à quel point cette culture était con­ traire au véritable esprit chrétien.

Il vit en rêve le Souverain Juge lui reprochant d'être, non un chrétien, mais un « cicéronien :..

Bien que, dans cette nuit d'extase où il lui sembla être flagellé par les Anges, il eftt juré de re­ noncer à sa culture, il ne tint pas sa promesse, ce qui lui fut reproché.

On doit à Saint Jé­ rôme un travail d'érudition sacrée, la révision. »

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