La Littérature d'Europe de l'Est

« s'oppose au conservatisme et au populisme légués par le XIX' siècle.

Cette revue attire tous les écrivains importants de la première moitié du xx'· siècle: poètes- Endre Ady (1877-1919), Mihaly Babits (1883-1941) , Dezso Kosztonalyi (1885- 1936) ou Attila Jozsef (1905-1937) -, romanciers -Gyula Krudy (1878-1933) -et dramaturges -Ferenc Molnar (1878-1952).

Pendant la période de la domination communiste, seuls les talents marxistes sont admis à s'exprimer, comme le théoricien Gyorgy Lukacs (1885-1971).

Les écri­ vains, dont les figures marquantes sont le roman­ cier Tibor Déry (1894-1977) ou le poète Guyla lllyes (1902-1983), sont marginalisés ou exilés.

Pologne Au tournant du siècle, le mouvement poétique de la «Jeune-Pologne•• (1895-1914) affirme l'origi­ nalité de la littérature nationale en chantant les vertus du folklore polonais.

Avant que le confor­ misme du réalisme socialiste ne s'installe, deux écrivains ont le temps d'imposer la puissance de leur individualité: Stanislas lgnacy (1885-1939) introduit l'absurde dans son théâtre , tandis que Witold Gombrowicz (1904-1969) mêle l'érotisme au rêve et à la réalité (1877-1919).

Après 1945 , de nombreux écrivains émigrent: parmi eux, Czes­ law Milosz ( né en 1911) , prix Nobel en 1980 , dont l'œuvre est hantée par les menaces qui pèsent sur la liberté humaine et la civilisation.

Roumanie Dans le domaine des lettres, la Roumanie a donné à l'Occident , et à la France , d'éminents penseurs (Émile Cioran, Lucien Goldman) et écrivains (Panait Istrati , Mircea Eliade, Eugène Ionesco , Tristan Tzara).

Mais l'attrait des courants étrangers (sy mbolisme, dadaïsme ou surréalis­ me) sur la littérature roumaine , n'occ ulte pas les valeurs spécifiquement roumaines , populaires et paysannes, exaltées par des écrivains talentueux.

Parmi eux, on distingue des romanciers, tels Marjn Preda (1922-1980) ou Eugen Barbu (né en 1924) , et des poètes, tels Tudor Arghezi (1880- 1967) ou Lucian Blaga (1896-1961).

Ex -Tchécoslovaquie L'espace tchécoslovaque , qui se compose des pays tchèques (Bohême, Moravie, Silésie) et de la Slovaquie, a toujours constitué un enjeu poli­ tique , dont les écrivains, depuis le début du siècle, portent les stigmates.

Au sein d'une littéra­ ture extrêmement foisonnante, qui a traversé guerres et libérations, invasions et «dégels••, en luttant pour maintenir ou développer un courant culturel national , coexistent les voix de plusieurs générations différentes- qu 'éclaire la figure géniale du Praguois d'expression allemande, Franz Kafka (1883-1924).

Jaroslav Hasek (1883- 1923) est le créateur du Brave soldat Suejk, le modèle du résistant à la machine bureaucratique et militaire; Karel Capek (1890-1938) qui , par sa pensée humaniste , est le symbole de la répu­ blique libérale de Tomas Masaryk (1850-1937) , fondateur de la République tchécoslovaque en 1918; et, plus près de nous , les «engagés •• Pavel Kohout (romancier né en 1928) , Vaclav Havel (dramaturge né en 1936) ou le poète contestataire Jaroslav Seifert (1901-1986), prix Nobel 1984.

Après le «printemps de Prague », la reprise en main et l'occ upation soviétiques imposent aux écrivains un choix douloureux: s'adapter au camp officiel et résister de l' intérieur, comme ~Le Tchèque Vile/av Havel dénonce dans son œuvre dramatique les mécanismes de la société bureaucratique avec une ironie mordante .

À l'issue de la "révolution de velours ", qui aboutit à la désintégration du régime communiste , il fut élu président de la République tchécoslovaque jusqu 'à la partition , puis devint celui de la République tchèque, en 1993 .

' Pedrag Matvejevitch , né d 'une mère croate de Bosnie­ Herzégovine , est l'un des plus éminents essayistes slaves (Entre asile § et exil, 1996) .

~ Professeur ~ d'université s à Zagreb, puis 0~ z à Rome, il enseigne .§ actuellement les ~ littératures slaves.

Vaclav.

Havel , ou choisir la voie de l'exil , ce que fit le romancier Milan Kundera (né en 1929) ou encore le linguiste Roman Jakobson (1896-1982).

Ex- Yougoslavie Les peuples de l'Ex-Yougos lavie, Serbes , Croates, etc., n'ont jamais fondé une nation yougoslave ni unifié leurs littératures, qui, bien que soumises à l'influence des courants européens, conservent leur langue et leurs traditions culturelles .. »