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LITTÉRATURE LATINE : Le droit, les encyclopédistes, la littérature technique

Publié le 20/11/2011

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Rome est la terre du droit. De très bonne heure, les formules juridiques furent fixées par écrit. Ce furent d'abord les Lois des Douze Tables, dont la tradition date la rédaction du milieu du ve siècle av. J.-C. C'est un recueil composite, où se rencontrent des prescriptions d'ordres très divers. La langue est encore archalque, chaque formule se composant de deux ou plusieurs membres de phrase, à michemin

entre la prose et l'énoncé poétique. On assure que les rédacteurs de ce code firent précéder leur travail d'une enquête auprès des cités grecques, mais cela ne résulte pas des textes de loi que nous connaissons, et qui sont censés remonter à leur code. Quoi qu'il en soit, la prose romaine fit, dans le droit, ses premiers efforts pour parvenir à la clarté et énoncer un raisonnement relativement complexe.

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« menacer l'économie rurale du Latium.

Il est possible que Caton se soit inspiré de l'agronome carthaginois Magon; il s'efforce de moderniser les exploitations agricoles de l'Italie centrale, en conservant les caractères moraux de cette société de petits et moyens agriculteurs dont il sort.

Plus d'un siècle plus tard, l'entreprise encyclopédique de Caton sera reprise par VARRON, mais dans un tout autre esprit.

Il ne s'agira plus de faire l'inventaire du trésor « culturel » de la tradition nationale, mais d'inclure dans une œuvre d'ensemble toutes les connaissances aussi bien venues d'Orient qu'issues du fond italique et romain.

Cette œuvre comprenait, nous dit-on, 600 volumes, mais il est vrai que Varron né en 116 mourut presque centenaire, en 27 av.

J.-C., au début du règne d'Auguste.

Nous avons perdu presque tout de l'encyclopédie varronienne; ici encore, nous avons conservé les trois livres sur les « choses des champs » (Rerum rusticarum libri tres), dont la comparaison avec le traité de Caton permet de mesurer l'évolution réalisée depuis un siècle et demi dans les techniques, le point de vue des agronomes, et aussi la pré­ sentation littéraire : le recueil de recettes et de formules est devenu un dialogue assez plaisant.

Dans l'encyclopédie varronienne, on trouvait aussi des études de grammaire (Sur la langue latine), l'examen de problèmes d'his­ toire littéraire, comme les origines du théâtre, des exposés de géographie (De ora maritima, De litoralibus), et sur le rythme des marées.

Il y avait aussi quinze volumes sur le droit civil et - tentative assez neuve, et destinée à une grande fortune au Moyen Age, - un programme de culture universelle, neuf volumes correspondant chacun à une branche du savoir : Grammaire, Dialectique, Rhétorique, Géométrie, Arithmétique, Astrologie, Musique, Médecine, Architecture.

On notera qu'il n'est pas question de philosophie dans ce programme d'éducation.

La dialectique n'est là que l'art de bien raison­ ner, ce que nous appelons la logique.

La philo­ sophie, que Varron connaissait bien, était consi­ dérée comme dangereuse par la remise en ques­ tion des valeurs morales qu'elle incitait à faire, et elle ne devait être pratiquée qu'avec précau­ tion, et seulement par des esprits particulière­ ment préparés à résister aux tentations spiri­ tuelles.

Un ouvrage de Varron exerça aussi une grande influence, les vingt-cinq livres des Antiquités Humaines, où se trouvaient rassemblés quan­ tité de faits sur le passé de Rome et de l'Italie; et les seize livres des Antiquités divines, véri­ tables aide-mémoire, dédié à César, qui était grand pontife, et destinés à rendre compte des rites.

Ces Antiquités ont été utilisées par un grand nombre d'auteurs antiques, surtout par Saint Augustin, à qui nous devons d'en avoir quelque idée, grâce aux nombreuses allusions et citations qu'il en fait.

L'esprit encyclopédiste ne disparut pas avec Varron.

Nous avons perdu l'œuvre de SEXTIUS LB PÈRB, le maître de Sénèque; c'était un stolcien qui s'occupait des choses de la nature, de botanique, de médecine; il avait écrit un ouvrage grec « sur la matière », décrivant les usages que l'on pouvait faire, comme remèdes, des plantes, minéraux, animaux.

L'importance de Sextius vient de ce qu'il fut imité et dépassé par CELSE, qui écrivait sous Tibère, et avait l'ambition de rassembler dans ses Aries tout ce que doit savoir un honnête homme : écono­ mie rurale, médecine, rhétorique, art militaire, philosophie et droit.

Nous n'avons conservé que ses huit livres sur la médecine, qui lui ont valu, à tort, la réputation d'être un médecin.

La génération suivante vit le plus célèbre encyclopédiste de Rome, PLINE L'ANCIEN, oncle de Pline le Jeune.

Grand compilateur, il se faisait lire tous les livres existant et en éta­ blissait des résumés.

II composa des ouvrages de toutes les sortes : un manuel sur le combat à cheval, des livres biographiques, vingt livres sur les guerres de Germanie, et trente-et-un livres d'histoire, qui paraissent avoir couvert la période entre 41 et 71 ap.

J.-C.

Mais il est resté célèbre par son Histoire Naturelle, conservée, qui comprend 37 livres.

C'est une vaste « enquête sur la Nature » où l'on trouve une cosmologie, des livres géographiques, d'autres concernant les animaux et les êtres humains, d'autres sur les plantes, treize livres sur la médecine, enfin, cinq livres sur les métaux et les pierres.

Com­ pilation immense, cet ouvrage nous a conservé des débris de la science de ce temps; elle est un bilan de ce que savaient ou croyaient savoir les anciens sur le monde.

LA LIITERA TURE TECHNIQUE On entendra sous ce nom des traités écrits sur un seul sujet, en général par des techni­ ciens, à la différence des encyclopédistes dont il vient d'être question, et qui tentent d'enfer­ mer le savoir humain dans un système total.

A côté de Caton et de Varron, on n'oubliera pas CoLUMELLE, qui composa un traité d'agriculture, ajoutant un livre en vers sur les jardins, que Virgile, à son sens, avait trop négligés dans les Géorgiques.

Car cette littérature technique est parfois en vers, certains des sujets traités apparaissant comme matière poétique.

S'il est vrai que les Géorgiques de Virgile, inspirées par les Travaux et les Jours d'Hésiode, sont plus une épopée qu'un traité technique, les renseignements précis n'y sont point absents (présages pour le temps, manières de reproduire les arbustes, soins à donner aux troupeaux, etc.).

Mais ce sont surtout l'astronomie et les phéno­ mènes célestes qui ont appelé la poésie.

Aratos, au 111• siècle, avait composé, en grec un poème stolcien sur les Phénomènes, c'est-à-dire tout ce qui apparaît dans le ciel.

Ce poème fut tra­ duit en latin par Cicéron, puis par Germanicus, le fils adoptif de Tibère.

Dans cette adaptation latine transparaît l'influence de Lucrèce, qui domine toute la poésie didactique.

Mais la poésie astronomique est représentée surtout par les Astronomica de M.

MANILIUS, cinq livres où il est question d'astrologie plus que d'astro­ nomie au sens moderne.

Nous ne savons pas qui était Manilius, mais seulement qu'il écrivait sous le règne de Tibère, et à la fln de celui 'd'Auguste, et ne ménagea pas ses adulations. »

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