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La littérature norvégienne

Publié le 25/10/2011

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La poésie skaldique perdit de son importance et de sa beauté lorsque le roi Olav Tryggvason convertit son peuple au christianisme. Maintenant que la puissante inspiration païenne ne les anime plus, et que la société se civilise, dans l'ordre, l'unité, et les vertus chrétiennes, ils se détournent des thdmes anciens, et perdant la plus grande partie de leur magnifique lyrisme, ils deviennent principalement des historiens.

C'est en Islande, d'ailleurs, que se développe à ce moment la poésie skaldique. Les poètes SIGVAT TORDSSON, EINAR SKULASON, TORMOD KOLBRUSARSKALD. Attachés à la personne royale, ils voyagent, font la guerre. et même vont en pèlerinage à Rome avec le souverain. On les trouve jusqu'à Constantinople et en Russie.

« l'Edda apparait comme le trésor poétique de la Norvège antique, l'émanation anonyme du génie populaire, quoiqu'il ne soit pas exclu qu'un poète ait composé tel ou tel passage.

A \a différence de !"Edda, les poèmes skaldiques appartiennent à des auteurs connus, qui, souvent, reprennent les thèmes de l'Edda et même ses formes poétiques : c'est ce qu'a fait, par exemple, BRAGE LE VIEUX au IX" siècle.

Les skaldes étaient des poètes attachés à la personne des rois et des chefs; ils égayaient de leurs chants les fes­ tins et les veillées, ils célébraient les hauts faits d'armf's de leur maitre, et lorsque ce­ lui-ci mourait, ils composaient son oraison funèbre, qu'on appelle le drapa.

C'est pour les skaldes, et afin de leur fournir un ré­ pertoire poétique capable de suppléer aux défaillances de leur imagination que SNORRI> STURLASSON, la personnalité la plus forte et la plus complète du haut Moyen Age norvégien, composa son texte de l'Edda, vers 1220 ou 1230; mais, encore une fois, le fonds dans lequel il a puisé appartenait à la plus haute antiquité.

La poésie skaldique est, comme celle des troubadours, liée à ' des formes extrêmement complexes, à des allusions raffinées et her­ métiques; la richesse des images en est im­ mense, et le désir d'étonner évident dans les rythmes employés, le choix des épithètes, le go(lt des périphrases recherchées.

Cer­ tains poèmes sont si enchevêtrés et si obs­ t·urs qu'ils deviennent de véritables énig­ me'i.

Art de cour, la poésie skaldique a fleuri principalement dans l'entourage du roi Ha­ rald Haarfagre (860-930) qui fonda l'unité et la grandeUr de la Norvège.

Les principales formes poétiques employées par les skaldes sont les chants d'amour, mansongar, les chants de louange aetatal, les vers satiri­ ques nid:;ongar, les plaisanteries gaman­ uisur, les improvisations lausarvisur, etc.

On connaît les noms des principaux skaldes de la cour d'Harald Haarfagre : ToRBJiiRN iionNKLOFE et TJODOLF HviN.

Le Hâkonar­ mal, de EYVIND FINNSON SKALDASPILLIR, doit aussi être retenu comme une des œuvres les plus importantes du x• siècle; c'est l'éloge funèbre du roi Hakon le Bon, mort en 961, dont le dieu Odin et les Walkyries reçoivent le corps pour l'emporter dans le Walhall.

L'éloge du roi Erik à la hache sanglante, composé par un skalde dont on ignore le nom, contient aussi de grandes beautés, et exprime avec un lyrisme farou­ che l'attachement au paganisme qui fait que, si longtemps, les pays scandinaves re~ tèrent rebelles à l'évangélisation.

Le skalde qui traduit le mieux l'esprit de cette époque héroïque, où les wikings couraient les mers lointaines sur leurs bateaux légers et abor­ daif'nt jusqu'en Amérique, est EGILL SKALA­ GRIMSON.

Il vécut la vie aventureuse des na­ vigateurs et des guerriers; son existence, d'un romanesque inouï s'exprime bien dans ses œuvres, notamment dans l'erfidrapa, le chant funèbre qu'il composa pour son fils Bodvar, noyé au cours d'une tempête en 975.

La poésie skaldique perdit de son impor­ tance et de sa beauté lorsque le roi Olav Tryggvason convertit son peuple au chri~ tianisme.

Maintenant que la puissante ins­ piration païennE' ne les anime plus, et que la société se civilise, dans l'ordre, l'unité, el les vertus chrétiennes, ils se détournent des thdmes anciens, et perdant la plus grande partie de leur magnifique lyrisme, ils deviennent principalement des historiens.

C'est en Islande, d'ailleurs, que se déve­ loppe à ce moment la poésie skaldique.

Les poètes SIGVAT 'fORDSSON, EINAR SKULASON, TORMOD KOLBRUSARSKALD.

Attachés à la per­ sonne royale, ils voyagent, font la guerre.

et même vont en pèlerinage à Rome avec If' souverain.

On les trouve jusqu'à Cons­ tantinople et en Russie.

Malheureusement l'élan profond et origi­ nal qui soutenait la poésie skaldique an­ cienne ce8se de se manifester; il est rem­ placé par une imitation des modèles an­ ciens, qui tourne vite à la banalité et au poncif.

On peut dire qu'à partir du xn• s .

elle est un anachronisme.

Les sagas sont nées de cet instinct de con­ ter qu'on trouve en Norvège et en Islande, ct aussi de cette nécessité de connaitre exac­ tement les chroniques de familles pour dé­ fendre les droits auxquels on prétendait.

Elles sont nées surtout en Islande, où une république indépendante avait été instaurée en 929.

Les hommes qui participaient au gouvernemPnt de cette république étaient fiers de leurs ancêtres, et demeuraient forte­ ment attachés aux traditions anciennes : les sagas répondent, dans leur esprit général à cel attachement aux traditions et à cette fierté nobiliaire.

Elles racontent, en effet, soit l'histoire d'une famille pendant plu­ sieurs générations, soit l'histoire d'un per­ sonnage célèbre, les aventures, plus ou moins fantastiques, d'un héros.. »

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