LITTERATURE: La Nouvelle Revue française

Parmi les nombreuses revues nées au début du XXe siècle, la NRF est celle dont l'influence sur le monde littéraire a été la plus profonde et la plus durable.

• Une revue novatrice.

   Après un faux départ le 15 novembre 1908, sous la direction du romancier Eugène Montfort qui y publia une critique virulente de Mallarmé, La Nouvelle Revue française (NRF) parut régulièrement à partir du 1er février 1909. Montfort avait été remercié et remplacé par un comité comprenant Jacques Copeau, André Ruyter et Jean Schlumberger; les principaux collaborateurs étaient Gide, Rivière et Ghéon. La NRF eut au début une diffusion restreinte, mais son importance s'accrut avec la fondation de la maison d'édition Gallimard (1911) qui lui apporta son soutien et qui s'appela à ses débuts "Editions de la Nouvelle Revue Française". Face à l'austère Revue des Deux Mondes, bastion du conservatisme et de l'Académie française, la NRF refusait d'emblée la facilité. Alors que les auteurs préférés du grand public étaient Bourget, Barrés, Loti, elle se donna pour tâche de faire connaître de jeunes créateurs sortant des sentiers battus. Jusqu'en 1914, date à laquelle la publication fut interrompue, elle fit paraître des textes de Gide, Claudel, Larbaud, Proust, entre autres, ainsi que Le Grand Meaulnes d'Alain Fournier.