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La Littérature: Un Plan De Réalité ?

Publié le 17/01/2011

Extrait du document

Nombreux textes littéraires nous divertissent, nous font rire, rêver, pleurer, nous amène dans un monde fictif. Ils existent donc une multitude de genres littéraires tel le comique, le romantique, le poétique, l‘historique, le policier, l’aventurier ; le fictif, … Une œuvre renferme tant de messages, de morales, de subtilités qu’on a parfois du mal à trancher,… Fiction ou Réalité ? Tous ces mots embellis et surchargés de tant de détails superflus et pourtant si utiles à nous montrer un point de vue de la vie, bien que modifiée, parfois exagérée souvent même très stéréotypée. Tous ces textes nous aidant à nous échapper d’un monde parfois fort conventionnel.

Toutefois, plusieurs textes nous invitent à mieux découvrir le monde, ils nous incitent à réfléchir et nous offrent l’opportunité d’avoir une meilleure vision du monde. Ces textes traitent en général de thèmes proches de nous qui peuvent être vécu. On peut donc dire que La littérature est un plan de réalité.

 Je vous propose de constater à travers des poèmes de Rimbaud et Baudelaire ainsi que du roman de Nicolas Keszei ce contraste étroit et confus entre le message et le rêve, le réel et le fictif, le vrai et le faux, le probable déformé à travers la subjectivité et le style de l’écrivain laissant place à l’irréel à l’improbable nous aidant à nous échapper tout en nous montrant le monde, je vais tenter de vous montrer que dans la littérature le réel et l’imaginaire sont parfois indissociables et toujours indispensable tant à l’ouverture sur le monde qu’au moyen pour s’en échapper. 

Tout d’abord, la littérature un plan de réalité traitant de thèmes ou valeurs accessibles à tous. 

Charles Baudelaire par exemple traites de thème comme l’amour (L’invitation au voyage) montrant l’idéalisation de l’amour pour certaines personnes, pour certains l’amour permet de s’échapper du monde réel et laisse aller l’imaginaire vers l’impossible vers la création de paysages merveilleux.  

« Au pays qui te ressemble!

Les soleils mouillés

De ces ciels brouillés

Pour mon esprit ont les charmes

Si mystérieux

De tes traîtres yeux,

Brillant à travers leurs larmes.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,

Luxe, calme et volupté. «

 L’amour candide et sans limites. 

«Vivre ensemble!

Aimer à loisir,

Aimer et mourir«

 Nombreux sont ceux pris dans ce tourbillons de passion ou rien d’autres n’existe, ils leurs suffit de regarder l’être aimé dans les yeux pour voir tout ce monde extraordinaire que décrit Baudelaire. Le thème de l’évasion et la liberté est fort présent aussi.

 

Arthur Rimbaud, lui aussi, partant d’une expérience personnelle, utilise aussi un plan réel au départ pour son poème écrit dans son adolescence (Sensation). 

 

« Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers, 

Picoté par les blés, fouler l'herbe menue : 

Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds. 

Je laisserai le vent baigner ma tête nue 

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien : 

Mais l'amour infini me montera dans l'âme, 

Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien, 

Par la Nature, ---  heureux comme avec une femme «

Le premier vers évoque des paysages de liberté comme souvent en rêvent les adolescents, des ciels bleus d'été de romances amoureuses, il parle de ses projets pour l’été, toujours sujet à la rêverie pour les adolescents, période de détente, période de vacance scolaire. (« Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers).Pour évoquer la multitude d’idée de destinations possibles l’idée d’un avenir imprécis Rimbaud utilise le future (…, j'en sentirai, Je laisserai, j'irai loin, …). Rimbaud décrit la manière de penser réelle des adolescents rêvant de la liberté de l’été loin de l’école et des leçon loin de l’air froid qu’on supporte mal,… Comme pour Baudelaire le thème de l’évasion et la liberté prime.

 

Par ailleurs, Nicolas Keszei dans son livre peau de clown évoque lui aussi des thèmes réalistes et accessibles à tous. Les thèmes principaux du roman sont l’amitié entre Remi et Kamel une amitié proche de la fraternité « Ensemble. Toujours ensemble. C’était notre force «   «Rémi, le voisin de palier, l’ami d’enfance, le pote du quartier, le copain des rues.« lié à la tristesse provoquée par la mort de Remi  « Agenouillé, humilié, fauché dans ma candeur, je pleure comme un gosse. Je pleure ce gosse qui ne sera plus. Je pleure mon meilleur ami, ce presque frère apporté par le ciel, emporté par l’homme. Je l’embrasse à m’en étouffer «, les jeunes de banlieue qui commettent des vols par ennuis « On jouerait bien au tennis ou à quelque chose de ce goût-là, mais on n’a pas trop d’argent. Alors, on s’occupe autrement. «. C’est aussi une critique et ironie des gens dans la routine, monotonie du travail dans laquelle les deux amis refusent d’entrer ainsi qu’une révolte face au capitalisme « … face à l’immensité ordurière du capitalisme roulant « et un refus de la société de consommation « tout ne se vend pas le rêve fait parti de l’immatérialité […] que la simplicité est belle «. Nicolas Keszei nous fait aussi part des bourgeoisies de banlieue pour qui les objets priment sur les gens « sa voiture c’est sa voiture «.

 Je citerais aussi des extraits touchants qui pour moi marquent le temps qui passe trop vite et qui continue à nous filer à tous entre les mains.  « Déjà je regrette, Rémi. De ne pas t’avoir serré dans mes bras lorsque tu étais là (…), mais tu ne bouges plus «, « Les dents de lait qui tombent, les premiers poils, la bosse dans le pyjama en éponge un matin, tout ça et le reste, on l’a partagé.« «Le temps file entre tes doigts durcis, je le vois s’envoler «,  « Je n’aimerai plus jamais les mois d’août «.

Ce sont là différents thèmes réels et même actuels car les jeunes de banlieue font de plus en plus l’objet de nombreux débats, les prisons pour jeunes délinquants où sont mêlés les criminels et les petits voleurs deviennent des écoles du crime et les jeunes en sortes bien plus dangereux qu’a leurs entrées. Il s’agit là d’un débat fort intéressant que nous traiterons peut être dans une dissertation future. Nicolas fais aussi appel au thème de la mort avec la mort de Rémi et aussi son suicide à la fin du livre. 

 

Si les des textes se basent sur un plan réelle et nous aident à voir nos réaction fasse à diverse situation tel l’amour,  la mort,  ou encore l’évasion la liberté, l’auteur, lui, joue avec les mots et transforme grâce à son talent le réel par sa subjectivité.

Ainsi si Baudelaire nous ouvre les yeux sur les passions amoureuses et les rêves qu’elles créent il y mêle par la poésie une certaine mélodie grâce au « refrain « qui revient plusieurs fois « Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. «. Baudelaire exprime la comparaison entre ce paradis et la femme et dépasse largement le cadre de la réalité pour laisser place à la musique. Il utilise des figures de styles telles que des oxymores « Le soleil mouillé «,  métaphore amoureuse il mélange la femme et le lieu ; « Au pays qui te ressemble! Les soleils mouillés ; De ces ciels brouillés ; Pour mon esprit ont les charmes ; Si mystérieux ; De tes traîtres yeux, Brillant à travers leurs larmes. «. Il idéalise cet endroit imaginaire ; « Des meubles luisants, Polis par les ans, Décoreraient notre chambre; Les plus rares fleurs ; Mêlant leurs odeurs ; Aux vagues senteurs de l'ambre, Les riches plafonds, Les miroirs profonds, La splendeur orientale, Tout y parlerait ; A l'âme en secret ; Sa douce langue natale.« 

 Romantique, Baudelaire exagère la beauté de ce lieu ou de ce rêve 

« Vois sur ces canaux 

Dormir ces vaisseaux 

Dont l'humeur est vagabonde; 

C'est pour assouvir 

Ton moindre désir 

Qu'ils viennent du bout du monde. 

Les soleils couchants 

Revêtent les champs, 

Les canaux, la ville entière

  D'hyacinthe et d'or; 

          Le monde s'endort 

       Dans une chaude lumière. «

Je  trouve en effet qu’il amplifie la beauté de ce lieu pour séduire, pour le rendre comme un paradis terrestre, … 

Ainsi, par la force des mots Baudelaire nous offre un paysage totalement imaginaire et hors de porté de l’homme loin des yeux de l’être aimé, il exagère la passion amoureuse, … 

De même que Rimbaud nous nous transporte dans une liberté que l’on imagine absolue, exagère cette image. « Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds «. Il emprunte aux procédés stylistiques des figures rhétoriques. Ainsi Rimbaud utilise des comparaisons et des répétitions  « Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien «, «  heureux comme avec une femme « ainsi que des personnalisations « Picoté par les blés «,  « l'amour infini me montera dans l'âme « (->expression), « le vent baigner ma tête nue «.

A la manière des romantiques, Ribaud personnifie (ou divinise) la Nature qu’il écrit avec une majuscule il la décrit comme une forme d'amour, "Et l'amour infini me montera dans l'âme". La nature est assimilée à une femme, " heureux comme avec une femme". Le rapport avec la nature est proche de celui avec la femme, on trouve dans ce poème  le même nombre de rimes masculines (sentiers/pieds, rien/bohémien) que de rimes féminines pleines de délicatesse (menue/nue, âme/femme). 

 

Par ailleurs, le roman de Nicolas Keszei est réaliste dans ses thèmes, mais mélange à la poésie un langage familier avec un rythme très rapide et de nombreux procédés stylistiques.

Nicolas Keszei, nous emmène dans l’imaginaire grâce à un langage oral, familier « job « au lieu de travail, « fringues « au lieu de vêtements, « bagnole « au lieu de voiture, « Putain d’imparfait ! « 

Il est poète par sa manière d’écrire les phrases, on a l’impression que tout se déroule très vite « Ce soir, toutes les règles sont inversées. Je ne suis pas mort et c’est dans ma tête que défilent les images. Ni noir et blanc ni couleurs. Toutes rouges. « «Vie suspendue, arrêt sur image. Voici déjà venue l’heure des souvenirs, un petit tour et puis s’en vont. « « Rémi, mort de trouille…Rémi, effronté…Rémi, effondré…Rémi, intimidé…Rémi, Artaban…C’est tout ça, Rémi. C’était tout ça, Rémi…« (->+ répétition) et à la fois il caricature la poésie en employant des rimes « le pion-con «, « Blaireau – le marchand de journaux «, « Crotal – le marchand de journals «, « A la sueur de mon front, à la lueur de la lune «.  Nous trouvons également dans ce roman de nombreuses métaphores : « pire que le souffle d’un troupeau de buffles enragés «, « police – carnassier «, « truffe de sol « (Kamel parle de lui, comme s’il était un chien).

D’autre part Keszei utilise des énumérations « Agenouillé, humilié, fauché « «nuit torride, horrible « « Volatil, éphémère,…« des comparaisons et des répétitions « je pleure comme un gosse. Je pleure ce gosse qui ne sera plus. Je pleure mon meilleur ami… « « il part en pensées comme neige fond au soleil « « tellement de choses,…tellement de questions…tellement de paysages… «  ou encore des polyptotes « … que deux garçons peuvent s’aimer, je t’aimais Rémi. «

 Il utilise aussi de nombreux jeux de mots «  Lui, il a la tignasse blonde ; moi, j’ai le crépu brun. Lui, c’est le look du viking bon aryen ; moi, c’est simplement le bon à rien. Lui, c’est Rémi, un sacré morceau de Belgique. Moi, c’est Kamel, l’Algérie à moi tout seul. Lui, c’est lui et moi, c’est moi. « (+répétition) « Ni noir et blanc ni couleurs. Toutes rouges. « « de bœuf au bœuf, comme ça pour faire les ânes  « courir comme un lapin – Filler comme un lapin – Mon lapin – Saloperie de coup du lapin « (+répétition + comparaisons ), « Alors, comme un con je cours. Un con court «

 

Pour conclure, et revenir au sujet principal de notre propos la littérature à travers la poésie se base bien sur un plan de, réalité traitant de thème que nous pouvons tous vivre. Avec Baudelaire, nous nous voyons que l’amour est un sentiment humain laissant place aux rêve, nous sommes transportés dans sont désir de liberté qu’il évoque dans son voyage. Avec Rimbaud, nous observons le désir de liberté des adolescents mêlé à l’amour et le tout lié aux vacances scolaires d’été auxquelles aspirent tous les élèves. Quant à Nicolas Keszei il traite dans son premier roman de thèmes tels les jeunes de banlieues, l’amitié entre garçons, le rejet des autorités et le déni du travail.

 

Toutefois, la littérature nous permet grâce à la subjectivité de l’écrivain de traverser le réel, les auteurs précités insistent aussi sur la transformation du réel en fiction. Baudelaire et Rimbaud s’imprègnent du courant romantiques pour mêler liberté et amour, ils comparent la  femme à des lieux, quant a Keszei lui utilise toutes sortes de jeux de mots pour donner de la légèreté au roman. Tout trois utilisent leurs arts d’écrire et brodent leurs textes de divers procédés qui dépassent la réalité.

C’est dire qu’en littérature réel et fiction sont indissociable et étroitement lié on passe très vite de l’un à l’autre, c’est un art qu’a l’auteur au plus grand plaisir du lecteur que de se laisser entrainer dans la magie des rêves que créent les mots tout en voyant le monde et les réalités qui y règnent,…

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