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La Littérature pour enfants

Publié le 09/09/2011

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C'est également dans un dessein moralisateur que Jean de La Fontaine (1621-1695), autre grand géniteur de la littérature enfantine, a écrit ses Fables (12 livres parus de 1668 à 1693): elles aussi intègrent les pulsions élémentaires de l'enfance; de la même façon, à travers des animaux parleurs et des anecdotes joliment tournées, délivrent aux enfants des leçons de morale.

« nourrice comme on les appelait à l'époque, savamment reconstitués par ses soins mais avec le souci de les restituer tels qu'il les avait enten­ dus.

Ce livre , qui ne réunit que huit contes (la Belle au bois dormant , le Petit Chaperon rouge, le Chat botté, Barbe-Bleue , les Fées , Cendrillon, Riquet à la houppe , et le Petit Poucet) , obtiendra un succès considérable.

Il condense les éter­ nelles tentations de l'enfance et les obsessions universelles de l'humanité dans un équilibre sub­ til entre le merveilleux et le fantastique, où tou­ jours la démonstration cède à l' évocation et les préoccupations du moraliste à l'art du conteur .

Jean de La Fontaine C'est également dans un dessein moralisateur que Jean de La Fontaine (1621-1695 ), autre grand géni­ teur de la littérature enfantine, a écrit ses Fables (12 livres parus de 1668 à 1693): elles aussi intè­ grent les pulsions élémentaires de l'enfance; de la même façon , à travers des animaux parleurs et des anecdotes joliment tournées , délivrent aux enfants des leçons de morale .

Reprenant le genre -et souvent les sujets de ses illustres devanciers de l'Antiquité, le Grec Ésope (vw-w siècle av.

J.-C.) et l'auteur latin Phèdre (15 av.

J.-C.- 50 ap.

J.-C.) -, La Fontaine donne à la fable un éclat inégalé.

Un éclat d 'autant plus convaincant que les leçons de morale traditionnelles que ses fables dispensent s'accompagnent d'un autre enseignement , bien plus original: celui de la bonté , de la générosité et d'une humanité sans emphase.

Sans effort , il nous fait entrer dans un monde peuplé d'êtres humains, d 'animaux et de dieux, un monde imaginaire.

Les animaux y parlent et s'y comportent comme des hommes; comme eux, en bonne logique , ils reçoi­ vent la sanction de leurs fautes.

Dès le début du X VIII' siècle, une vague de contes submerge la littérature enfantine, des contes de fées en particulier, comme la Belle et la Bête (1757) de Mm• Leprince de Beaumont (1711- 1780).

Mais très vite le souci de divertir s'efface devant le désir d'éduquer.

L;enfant est découvert comme public: à la suite de l'Émile (1762) de Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) , les théories éducatives prennent en compte ses capacités spécifiques , tout en prenant soin de lui inculquer des principes d'ordre social.

La littérature enfan­ tine s'oriente donc vers le récit de formation , mais aussi dans le sens d'un didactisme parfois indigeste .

La production française pour la jeunesse devient une sorte de catéchisme moral dont les grands commandeurs sont la comtesse de Genlis (1746-1830), auteur de Veillées du château , petit cours de morale à l'usage des enfants (1784) , véri­ table manuel de savoir-vivre, et Arnaud Berquin (1747-1791) , auteur de l'Ami des enfants (1782- 1783), qui célèbre les vertus familiales.

La tradi­ tion pédagogique se perpétuera longtemps en France.

Témoin le Tour de la France par deux enfants, devoir et patrie (1877), le plus grand suc­ cès du XIX '' siècle, qui sacrifie aux ambitions savantes de G.

Bruno, pseudonyme d'une institu­ trice laïque, Augustine Fouillée (1833-1923): plon­ geant ses jeunes héros dans la réalité la plus moderne et de pieuses aventures, elle s'emploie à leur expliquer les innombrables merveilles de la France -ses hauts fourneaux , ses mines de charbon , sa production laitière et ses pêcheries.

La tradition nordique et anglo-saxonne Dans les pays nordiques et anglo-saxons, on prête une attention plus profonde à l'évolution de la société ainsi qu'à la psychologie de l'enfant.

Pour­ tant , le fonds mythique des contes s'enrichit d ' une inspiration nouvelle: l'humour , la fantaisie revitalisent l'univers des objets et de la nature en faisant naître du quotidien un monde rempli d 'émotions.

Deux frères , les Allemands Jacob (1785-1863) et Wilhelm (1786-1859) Grimm, réuni­ rent dans Contes d'enfants et du foyer (1812) et dans Légendes allemandes (1818) des contes populaires recueillis aux quatre coins de l'Alle- magne.

Pour ne pas altérer ce qu'ils considéraient comme le témoignage de l'âme d 'un peuple, ils publièrent les contes tels quels, en philologues scrupuleux de la langue du peuple.

Leur sérieux n 'empêcha pas leurs gnomes et feux follets de ravir les enfants de tous les pays, mais plus encore les adultes qu'enchantaient ces trésors de poésie populaire.

Leur grand concurrent est danois: Hans Christian Andersen (1805-1875) puise égale­ ment son inspiration dans le folklore, du moins au début.

Du Vilain petit canard à la Petite Marchande d'allumettes et à la Petite Sirène, la plupart de ses Contes (1835-1872) doivent, peu à peu , tout à son imagination et sont pénétrés d'une mélancolie propre à Andersen.

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Gulliver à Brobdingnag , un pays peuplé par des géants nés de l'imagination de Jonathan Swift .

Gulliver multiplie courbettes et civilités pour se concilier le fermier ébahi.

' Illustration de Vingt Mille Lieues sous les mers de Jules Verne .

Recueillis à bord du " Nautilus •, le sous-marin du capitaine Nemo , Ned Land , Arronax et Conseil découvrent les abysses marins .

En Angleterre, parallèlement à la révolution industrielle qui s'installe au xvm • siècle et à l'émer­ gence d'une bourgeoisie conquérante , les parents aisés consentent à élever eux-mêmes leurs enfants ; ils renoncent à les confier à une nourrice inculte ou à un précepteur trop pédant.

D'ailleurs , les Britann iques sont les premiers à découvrir la valeur spécifique de l'enfant.

Leurs auteurs osent exploiter des thèmes qui ne doivent rien au réper­ toire des contes traditionnels, en particulier la cocasserie , la caricature ou l'absurde .

En 1750 , à Londres , John Newbery ouvre la Juvenile Library, première entreprise consacrée exclusivement à la diffusion et à l'édition de livres pour enfants.

New­ bery est ainsi l' initiateur de l'édition enfantine telle qu'on la connaît aujourd 'hui.

Dès le premier quart du siècle ont paru deux des grands classiques de la littérature de jeunesse: Robinson Crusoé (1719) de Daniel Defoe (1660- 1731) et les Voyages de Lemuel Gu/li ver (1726) de Jonathan Swift (1667-1745).

Œuvre d'une causticité noire et d'une ironie désabusée, le roman d'aven-. »

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