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LA LITTÉRATURE RUSSE AU XXe siècle

Publié le 23/10/2011

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On a tout dit sur l'extraordinaire personnalité de DosTOÏEVSKI d'un point de vue psychologique (homme à la fois bon et cruel, chaleureux et méprisant, expansif et renfermé) psychiatrique et psychanalytique (tendances sadomasochistes, désir de la mort du père), médical (il était atteint de délirium tremens), aucun des points de vue possibles n'excluant les autres. Après toutes ces exégèses, la synthèse est à la fois nécessaire et périlleuse : on se bornera ici à conseiller celle qu'à tentée Pierre PASCAL....

« Nekrassov est à la fols un satirique étonnant de vigueur et de sarcasme et un peintre de la vie paysanne dont les descriptions atteignent à une grandeur épique.

(Photo Agence de Presse • Novosti •) Le commencement d'un monde voué à la mort : le sacre de Nicolas Il en 1896.

(Photo Goursat-Rapho) tion aux injustices sociales, liée à toute l'évolu­ tion de la pensée européenne et russe, optimisme profond et foi en la nature humaine.

L'homme a la vocation du bonheur, qu'il peut redécou­ vrir s'il sait faire triompher en lui et chez ses frères, la justice et la vérité (unies dans un même mot : pra1>da.

Ce sera au XIX" siècle, et au-delà du tolstoïsme, la révélation du ro­ man russe à l'Europe.

Il s'ensuit une véritable conception impli­ cite de la littérature.

Même si elle n'est pas engagée, la littérature a pour fonction natu­ relle d'expliquer à l'homme le sens de sa vie, de son action, de son époque.

En revanche, on n'y rencontre guère de recherches formelles et les problèmes d'écriture y sont négligés; le style vise généralement à la simplicité ou du moins n'occupe pas cette place essentielle qu'il occupe chez Gogol.

Il faut faire une place à part à Serge AKSAKOU (1791-1859), homme d'une autre géné­ ration, slavophile ami de GoGOL, qui a publié une chronique de famille et des souvenirs fai­ sant de lui l'un des grands peintres de la vie et de la nature russes.

GONTCHAROV (Ivan, 1812-1891) se distingue lui aussi des autres grands romanciers contem­ porains en ce qu'il n'a écrit qu'un seul véri­ table chef-d'œuvre : Oblomov (1859).

Le héros qui donne son nom au roman est un jeune noble intelligent et cultivé, mais totalement aboulique, enlisé dans la vie confortable et stérile des propriétaires terriens.

Sa torpeur paresseuse décourage la femme qui l'aime , et peu à peu il sombre dans la déchéance, exploité par des filous qui abusent de sa faiblesse.

Le style de l'œuvre assez terne, son rythme sta­ tique et le talent d'observateur de Gontcharov, qui s'attache aux détail réalistes et quotidiens, sont admirablement adaptés au sujet.

ÛBLEMov, plus que toute autre œuvre, a donné forme à une tragédie typiquement russe, à cette fatalité psychologique et sociale qui broie les meil­ leurs individus.

TOURGUENIEV L'œuvre de Ivan ToURGUENIEV (1818-1883) a une tout autre portée.

Elevé par une mère tyran­ nique, puis étudiant à Moscou (où il fait la connaissance de Pouchkine) et à Berlin, Tour­ gueniev est l'un des grands Européens du XIX" siècle, également et profondément cultivé dans toutes les littératures.

Renonçant à une carrière dans l'administration, brouillé avec sa mère, il passera en Allemagne et en France la majeure partie de sa vie, aux côtés de la can­ tatrice Pauline Viardot et de sa famille.

Les Récits d'un chasseur (1867), dans la morne atmosphère du règne de Nicolas, produisirent une impression profonde : jamais, dans l'abon­ dante littérature contemporaine d'inspiration humanitaire, on n'avait présenté un portrait aussi juste de ton et aussi séduisant du paysan russe.

Plaidoyer subtil et efficace en faveur de l'abolition du servage.

« Les Récits d'un. »

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