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Lituanie

Publié le 11/04/2013

Extrait du document

1 PRÉSENTATION

Lituanie, en lituanien Lietuva, pays du nord-est de l’Europe, appartenant au groupe des États baltes. Sa capitale est Vilnius. La Lituanie appartient à l’Union européenne.

La Lituanie est limitée au nord par la Lettonie, à l’est et au sud par la Biélorussie, au sud-est par la Pologne et par l’enclave de Kaliningrad appartenant à la Russie, et à l’ouest par la mer Baltique.

Ancienne république de l’URSS, la Lituanie est redevenue indépendante en 1991.

2 MILIEU NATUREL
2.1 Relief et hydrographie

La Lituanie couvre une superficie de 65 300 km². C’est une basse plaine, légèrement ondulée à l’ouest et au sud. La majeure partie du territoire, située dans le bassin du Niémen, ne dépasse pas 250 m d’altitude. Le pays compte près de 3 000 lacs couvrant 20 p. 100 du territoire. Le fleuve principal, le Niémen, a été aménagé pour la production d’énergie hydroélectrique. Le pays possède également de vastes étendues de marais, en particulier au nord et à l’est, dont un grand nombre a été drainé.

2.2 Climat

La Lituanie connaît un climat dominé par les influences de la mer Baltique, en particulier dans l’ouest du pays, où les étés sont plus frais et les hivers plus doux. Les conditions climatiques deviennent plus continentales dans la partie orientale. Les précipitations moyennes annuelles varient de moins de 600 mm dans le centre du pays, à plus de 850 mm dans l’Ouest.

2.3 Végétation et faune

Les forêts couvrent 32,1 p. 100 du territoire ; elles abritent une faune diversifiée composée de cerfs, de loups, de renards et de sangliers.

3 POPULATION ET SOCIÉTÉ
3.1 Démographie

En 2008, la population du pays s’élevait à 3 565 205 habitants, soit une densité de 55 habitants au km². Pour la période 1990-1995, le taux de croissance de la population a été négatif (- 0,6 p. 1 000), et il en est de même pour la période 1995-2000 (- 0,2 p. 100). En 2008, le taux de natalité était estimé à 9 p. 1 000, avec un indice de fécondité de 1,22 enfant par femme. On estime que les moins de 15 ans représentent 14,5 p. 100 de la population totale, les personnes âgées de plus de 60 ans, 20,7 p. 100. L’espérance moyenne de vie est de 74,7 années.

Les Lituaniens constituent plus de 80 p. 100 de la population du pays. Ce taux a considérablement augmenté depuis la dissolution de l’URSS, en 1991, car les Lituaniens, vivant à l’étranger ou dans d’autres régions de l’URSS, ont été nombreux à regagner le pays. Dans le même temps, des minorités ethniques, surtout slaves, ont quitté la Lituanie en grand nombre. Aujourd’hui, les Russes représentent approximativement 9 p. 100 de la population du pays, les Polonais 7 p. 100, les Biélorusses 1,5 p. 100 et les Ukrainiens 1 p. 100.

Voir aussi Lituanienne, littérature.

3.2 Découpage administratif et villes principales

Sur le plan administratif, la Lituanie est divisée en 10 régions, puis en 44 districts. En 2005, 67 p. 100 des Lituaniens vivaient en zone urbaine. Cependant, contrairement à la plupart des anciennes républiques soviétiques, la Lituanie n’est pas dominée par une seule grande agglomération urbaine. En effet, bien que Vilnius, la capitale, soit la plus grande ville (553 038 habitants en 2004), le pays compte d’autres centres urbains d’importance comme Kaunas (368 917 habitants) ou le port de Klaipėa (190 098 habitants).

3.3 Institutions et vie politique
3.3.1 Organisation des pouvoirs

La Lituanie est une république. Selon la Constitution, ratifiée en octobre 1992, le détenteur du pouvoir exécutif est le président de la République. Il est élu au suffrage universel pour un mandat de cinq ans et nomme le Premier ministre. Son choix doit être approuvé par le Parlement.

L'instance législative suprême est le Seimas, Parlement unicaméral composé de 141 députés élus pour quatre ans ; 71 sièges du Seimas sont pourvus au suffrage universel direct, tandis que les 70 autres sont alloués, à la proportionnelle, aux partis qui atteignent ou dépassent 4 p. 100 du scrutin aux élections.

3.3.2 Partis politiques

Les principaux partis politiques de Lituanie représentés au Parlement à l’issue des élections législatives de 2004 sont le Parti du travail (DP, populiste de gauche), le Parti social-démocrate lituanien (LSDP) d’Algirdas Brazauskas, le Parti conservateur (TS-LK) fondé par Vytautas Landsbergis, l’Union libérale lituanienne (LLS), l’Union lituanienne du centre (LCS), le Parti de la nouvelle démocratie (NDP) et le Parti paysan lituanien (LVP).

3.3.3 Défense nationale

En 2004, l’armée lituanienne comptait 13 510 hommes, répartis entre armée de terre, armée de l’air et marine. À la même date, l’État consacrait 1,8 p. 100 du produit intérieur brut (PIB) à la Défense nationale.

Invitée en novembre 2002, au sommet de Prague, à engager des pourparlers d’adhésion avec l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), la Lituanie devient membre de l’Alliance en mars 2004.

3.4 Langues et religions

Depuis 1918, la langue officielle est le lituanien, une langue balte apparentée au letton. Les Lituaniens sont catholiques à plus de 80 p. 100, mais il existe toutefois d’autres Églises chrétiennes dans le pays. Très importante depuis le xvie siècle, la communauté juive, décimée durant la Seconde Guerre mondiale, ne représentait plus en 1995 que 0,3 p. 100 de la population, soit environ 5 000 personnes contre 245 000 en 1939.

4 ÉCONOMIE

Première république soviétique à avoir cherché à s’affranchir des liens avec l’URSS, la Lituanie a particulièrement souffert des bouleversements économiques consécutifs à la proclamation de son indépendance et à l’effondrement du bloc de l’Est. Ainsi, le produit intérieur brut (PIB) a chuté de près de 50 p. 100 entre 1991 et 1995. Le pays a retrouvé en 1997 une croissance positive (6,0 p. 100 et 4,5 p. 100 en 2001) et son PIB s’est élevé à 29,8 milliards de dollars en 2006, soit un PIB par habitant de 8 768,90 dollars. De 8,4 p. 100 en 1997, le taux d’inflation est descendu à 1,3 p. 100 en 2001 et les investissements étrangers sont en hausse, ce qui favorise le programme de privatisations. Au début des années 2000, il est en voie d’achèvement en ce qui concerne le secteur financier, particulièrement actif dans l’agriculture et en cours pour le secteur énergétique, tandis que l’adhésion à l’Union européenne (UE) le 1er mai 2004 ouvre de nouvelles perspectives à la Lituanie.

4.1 Agriculture, forêts, pêche

Le secteur primaire constituait, en 2006, 5,3 p. 100 du PIB et employait 14 p. 100 de la population active. L’élevage bovin (800 286 têtes) et porcin (1 114 647 têtes), ainsi que la production laitière prédominent. Le blé (809 800 t), l’orge (743 800 t), les pommes de terre (457 100 t), la betterave à sucre (717 100 t) et le lin constituent les cultures principales, mais les rendements ne sont guère élevés et n’atteignent que 50 p. 100 des moyennes européennes. L’exploitation forestière est active.

4.2 Mines et industrie

La Lituanie, dont les ressources minérales sont très limitées, possède quelques gisements de pétrole et de gaz naturel à proximité de la côte. On suppose que les zones littorales recèlent de plus grandes réserves. Les autres ressources minérales se limitent au gypse, à l’argile et à la tourbe.

La production intérieure d’énergie satisfait une grande partie de la demande du pays. Les deux réacteurs nucléaires de l’usine d’Ignalina en Lituanie, construits sur le même modèle que celui de la centrale de Tchernobyl, étaient les seules installations nucléaires civiles des Républiques baltes et couvraient à peu près la moitié des besoins énergétiques du pays. Depuis l’indépendance, des difficultés techniques ont interrompu leur production à plusieurs reprises, et la volonté des nouveaux dirigeants russes de faire payer les combustibles fossiles au prix du marché a rendu plus difficile l’approvisionnement. Dans la perspective de l’adhésion de la Lituanie à l’Union européenne (UE), effective le 1er mai 2004, les autorités de Bruxelles en avaient exigé la fermeture : c’est le cas pour un des deux réacteurs en décembre 2004. Les petits gisements de pétrole découverts dans la région de Klaipėa devraient aider à garder opérationnelle la raffinerie de Mazeikiai, l’unique raffinerie des États baltes. Celle-ci a été obligée de fermer durant plusieurs semaines par manque de pétrole, mais dans la mesure où elle fournit également l’enclave russe de Kaliningrad, les Russes font en sorte que l’approvisionnement en pétrole soit maintenu.

Aujourd’hui, l’industrie demeure un secteur important de l’économie lituanienne, puisque cette activité contribuait, en 2006, pour environ 35,3 p. 100 au PIB et employait près de 29,1 p. 100 des actifs. Elle s’est pourtant véritablement effondrée après l’indépendance, enregistrant une chute de plus de 50 p. 100 de l’indice de production en 1992 et de plus de 40 p. 100 en 1993. En 1997, l’indice de production a retrouvé une croissance faiblement positive (0,7 p. 100). Les secteurs industriels les plus importants sont l’agroalimentaire, la construction navale, la mécanique, la cimenterie, le textile et la papeterie.

4.3 Secteur tertiaire

Les services fournissaient, en 2006, 59,4 p. 100 du PIB et employaient 56,9 p. 100 des actifs. Après l’indépendance, la Lituanie a décidé de préparer le lancement de sa propre monnaie, le litas, en remplacement du rouble russe. Les dirigeants lituaniens ont introduit d’abord des coupons (talonas) en complément des roubles qui se faisaient rares. Les talonas ont été distribués librement, car le gouvernement entendait relancer ainsi la consommation et estimait que les conséquences économiques négatives seraient limitées. Mais les chocs successifs des prix de l’énergie et la politique d’indexation des salaires et des retraites ont provoqué une forte inflation et la valeur des talonas n’a cessé de chuter. Le litas a été finalement mis en circulation, en 1993, comme seule devise légale du pays, et a connu aussitôt des fluctuations de change très importantes. En mars 1994, le Parlement a voté une loi fixant la convertibilité de la monnaie par rapport au dollar américain et, depuis février 2002, le litas est ancré à l’euro (1 litas = 0,28962 euro).

4.4 Commerce extérieur

Depuis l’ouverture du pays à de nouveaux partenaires commerciaux, la Russie n’est plus le premier fournisseur de la Lituanie. Elle est précédée par les pays de l’Union européenne. Pour les exportations, le pays compte parmi ses principaux clients la CEI, les pays de l’Union européenne et les autres pays baltes. Bien que la situation économique se soit améliorée depuis 1993 et que le taux de croissance soit redevenu positif, la balance commerciale demeure déficitaire, puisqu’en 2003 les importations s'élevaient à 9,80 milliards de dollars et les exportations à 7,16 milliards de dollars.

5 HISTOIRE
5.1 Des origines à l’indépendance

Les avis des historiens sont partagés quant aux origines du peuplement de la Lituanie. Certains pensent que des tribus balto-slaves étaient installées dans la région dès avant 2500 av. J.-C., d’autres, qu’elles sont arrivées jusqu’à la mer Baltique seulement au début du ier siècle apr. J.-C. Quoi qu’il en soit, le premier ouvrage à mentionner le nom des Lituaniens est un manuscrit prussien de l’époque médiévale, la Chronique de Quedlinbourg.

Sa position géographique fait de la Lituanie une sorte de zone tampon, constamment menacée et conquise, par la Prusse à l’ouest, les Scandinaves au nord, les Mongols, les Tatars et les Russes à l’est. Au xiiie siècle, les princes des tribus lituaniennes acceptent, dans un but défensif, de se fédérer sous la conduite de l’un d’entre eux, Mindaugas (v. 1200-1263), qui devient le premier souverain de Lituanie en 1239. Cela leur permet de résister victorieusement aux attaques perpétrées vers 1260 par les chevaliers Teutoniques au sud-ouest et les chevaliers Porte-Glaive au nord.

Gédymin, grand-duc de 1316 à 1341, est considéré comme le véritable fondateur d’un État lituanien moderne. Dotée de structures solides, celui-ci se lance dans une politique de conquête territoriale, occupant la Biélorussie et l’ouest de l’Ukraine. Son expansion est poursuivie par le grand-duc Olgierd (1345-1377), qui conquiert les territoires situés entre l’Ukraine et la mer Noire. Jogaila, son fils, lui succède en 1377. En 1386, il épouse Hedwige, la souveraine de Pologne, puis se convertit au christianisme. Son accession au trône de Pologne, sous le nom de Ladislas II Jagellon, marque la naissance de la dynastie Jagellon et inaugure le lien entre les destins des deux peuples, qui va durer quatre siècles. Nommé vice-régent en 1392, Vytautas, cousin de Ladislas, fait du grand-duché un État prospère et devient grand-duc en 1401. Ensemble, ils triomphent à nouveau des chevaliers Teutoniques, en juillet 1410, lors de la bataille de Grunwald-Tannenberg. La Lituanie et la Pologne s’allient en 1447 sous le règne de Casimir IV, le fils de Ladislas II.

Alexandre Ier Jagellon établit, lors de son règne (1501-1506), l’union entre les deux pays qui n’ont désormais plus qu’un seul et même souverain, bien que la Lituanie conserve ses propres institutions. L’union de Lublin, réalisée en juillet 1569, notamment pour des raisons stratégiques, doit conduire à l’intégration de la Lituanie à la Pologne. Si Jean III Sobieski, roi de Pologne et de Lituanie (1674-1696), réussit à repousser les attaques des Suédois, il ne peut s’opposer à la pression russe.

Les partages successifs de la Pologne de 1772, de 1793 et de 1795 attribuent la plus grande partie de la Lituanie à la Russie. Le reste est dévolu à la Prusse. Soumis à une politique intensive de russification, les Lituaniens organisent des insurrections nationalistes à grande échelle en 1830-1831, en 1863-1864 et en 1905.

5.2 D’une guerre à l’autre

Occupée par l’armée allemande lors de la Première Guerre mondiale, la Lituanie est dotée, au cours de l’hiver 1918, d’un gouvernement soviétique qui est renversé dès l’automne suivant, tandis que l’indépendance est proclamée et reconnue par le traité de Versailles en 1919. En août 1922, l’Assemblée constituante lituanienne, qui siège depuis mai 1920, approuve une Constitution faisant du pays une république démocratique. Les groupes libéraux et conservateurs au Seimas se déchirent lors des deux années qui suivent.

Le 17 décembre 1926, l’armée et les nationalistes, dirigés par le conservateur Antanas Smetona, réussissent un coup d’État. Tous les libéraux et les députés de gauche sont expulsés du Seimas. L’assemblée désigne alors Antanas Smetona comme président de la République et Augustinas Voldemaras comme Premier ministre. À partir de la prise de pouvoir d’Hitler en Allemagne, les tensions germano-lituaniennes concernant la ville de Memel (aujourd’hui Klaipėa) ne cessent de croître.

5.3 La Lituanie soviétique

Après le début de la Seconde Guerre mondiale et la partition de la Pologne entre l’Allemagne et l’URSS, les gouvernements lituaniens et soviétiques signent un traité d’assistance mutuelle en octobre 1939. Un gouvernement prosoviétique prend le pouvoir en Lituanie au mois de juin suivant. Bientôt, le Bloc communiste, désormais seul parti politique légal du pays, fait campagne pour l’intégration de la Lituanie dans l’Union soviétique. Les dissidents politiques sont arrêtés et des élections législatives (à parti unique) sont organisées les 14 et 15 juillet 1940. Le nouveau Parlement approuve unanimement une résolution réclamant l’incorporation de la Lituanie dans l’URSS. Cependant, les pays démocratiques occidentaux refusent de reconnaître la légalité de l’annexion soviétique, réalisée en accord avec le pacte germano-soviétique de 1939.

Des soulèvements antisoviétiques massifs suivent l’invasion de l’URSS par l’Allemagne, le 22 juin 1941. Les Soviétiques sont incapables de contenir cette révolte couplée à l’invasion allemande et se retirent finalement de Lituanie. Les Allemands pillent les ressources lituaniennes et éliminent plus de 200 000 personnes lorsque le mouvement de résistance nationale se développe dans le pays.

Pendant l’été 1944, les Soviétiques réoccupent la Lituanie, qui redevient une République soviétique. Ils exécutent environ 2 000 personnes pour collaboration avec les Allemands et déportent près de 400 000 personnes vers la Sibérie. En 1949, le régime communiste ferme la plupart des églises, déporte un grand nombre de prêtres et condamne les Lituaniens propriétaires d’icônes religieuses. Il y a des déportations supplémentaires et une immigration grandissante de Russes et de Polonais à Vilnius en 1956. Avec le temps, la Lituanie s’installe dans un calme relatif et la plupart des nations acceptent tacitement son statut de république soviétique.

5.4 La Lituanie aujourd’hui
5.4.1 La reconquête de l’indépendance

À la fin des années 1980, les changements politiques qui surviennent en Europe de l’Est et en URSS (voir révolutions démocratiques de 1989) provoquent un renouveau du nationalisme lituanien, dont l’emblème est le parti Sajudis (Mouvement lituanien de la reconstruction), créé en 1988 et dirigé par Vytautas Landsbergis. L’été 1989 est marqué par de nombreuses manifestations indépendantistes, tandis que le Parti communiste lituanien, séparé du Parti communiste de l’URSS en décembre, déclare illégale l’annexion de 1940. Des élections pluralistes ont lieu en février 1990. Elles marquent la victoire des indépendantistes et placent Vytautas Landsbergis à la tête du Conseil suprême, l’organe de gouvernement du pays. L’indépendance est proclamée le 11 mars 1990.

La réaction soviétique ne tarde pas : dès le 13 mars, Mikhaïl Gorbatchev déclare illégale cette proclamation et entreprend de faire pression sur le gouvernement. Il fait effectuer des mouvements de troupes pour intimider les Lituaniens et prend des mesures de rétorsion économiques qui ont des effets dramatiques sur l’approvisionnement en matières premières du pays (3 des 4 gazoducs lituaniens cessent alors de fonctionner). Au début de l’année 1991, la situation se dégrade encore : les Russes interviennent militairement, attaquant le Parlement et la télévision, tandis que les Lituaniens, malgré les victimes qu’ils comptent dans leurs rangs, résistent et continuent de manifester. L’effondrement du régime communiste en août 1991 permet aux trois Républiques baltes d’obtenir officiellement leur indépendance le 6 septembre. La Lituanie, l’Estonie et la Lettonie sont admises au sein de l’Organisation des Nations unies (ONU) à la fin de ce même mois.

La coalition formée autour du parti Sajudis, victorieuse aux élections législatives de février 1990, voit sa popularité s’effondrer, en dépit de son rôle fondamental dans la lutte pour l’indépendance, notamment à cause des luttes politiques internes et de la grave crise économique provoquée par l’interruption des liens commerciaux avec les ex-républiques soviétiques. Le Parti démocratique du travail lituanien (LDDP, ancien Parti communiste de Lituanie) obtient la majorité des sièges au Seimas, le Parlement, en février 1992. Le leader du LDDP, Algirdas Brazauskas, est élu président du Seimas et président de la République par intérim jusqu’à l’élection présidentielle, qu’il remporte, en février 1993. La popularité du nouveau gouvernement décline cependant rapidement devant son incapacité à résoudre les problèmes économiques.

5.4.2 L’ancrage à l’Ouest

La Lituanie est le premier des trois pays baltes à faire évacuer de son territoire la présence militaire russe : la dernière unité de l’armée russe quitte le pays le 31 août 1993. Désireuse de s’ouvrir sur les pays européens, la Lituanie devient membre du Conseil de l’Europe en 1993 et signe des accords de coopération économique avec l’Union européenne (UE) en 1994.

Le parti conservateur Union de la patrie remporte les élections locales de mars 1995, puis les élections législatives de novembre 1996, à la suite desquelles Vytautas Landsbergis est élu à la présidence du Seimas. Au cours de la campagne électorale, il s’engage à lutter contre la corruption, à améliorer la situation économique du pays en l’ouvrant davantage aux investisseurs occidentaux et en développant les relations économiques avec la Russie ; il se prononce également en faveur de l’entrée de la Lituanie dans l’OTAN et l’Union européenne.

Vytautas Landsbergis se présente à l’élection présidentielle de janvier 1998, mais est battu dès le premier tour. Après cinquante ans d’exil aux États-Unis, Valdas Adamkus, soutenu par le Parti centriste, devient le premier réfugié politique d’Europe de l’Est à accéder à la présidence après son retour au pays.

L’année 1999 est caractérisée par une instabilité politique qui se traduit par la succession de cinq Premiers ministres : Gediminas Vagnorius, Irena Degutiene, Rolandas Paksas — qui démissionne en octobre pour manifester son opposition à la vente du groupe public pétrolier Mazheikiu Nafta à une multinationale américaine —, de nouveau Irena Degutiene, puis Andrius Kubilius. En février 2000, des négociations en vue d’une adhésion future de la Lituanie à l’Union européenne (UE) sont engagées, couronnant les vœux formulés de longue date par les dirigeants du pays. Les élections législatives d’octobre 2000 sont remportées par la coalition sociale-démocrate formée autour d’Algirdas Brazauskas avec 31,1 p. 100 des voix devant les libéraux. Rolandas Paksas redevient Premier ministre avant d’être remplacé en juin 2001 par Eugenijus Gentvilas. En juillet 2001, le social-démocrate (ex-communiste) Algirdas Brazauskas repend la direction du gouvernement.

Les efforts économiques et politiques de la Lituanie sont couronnés de succès avec les décisions de l’OTAN (sommet de Prague, novembre 2002) et de l’UE (Conseil européen de Copenhague, décembre 2002) d’accepter les candidatures de la Lituanie à échéance 2004. En janvier 2003, le libéral-démocrate Rolandas Paksas, ancien maire de Vilnius et ayant été deux fois Premier ministre, est élu à la présidence de la République avec 54,9 p. 100 des voix au second tour de scrutin face à Valdas Adamkus. Cette victoire constitue une surprise après les succès remportés par le très populaire Valdas Adamkus sur le chemin des adhésions à l’OTAN et à l’UE, mais le discours en direction des plus pauvres (17 p. 100 de la population vit en dessous du seuil de pauvreté) de Rolandas Paksas semble avoir été déterminant. Alors que les autorités redoutent un fort taux d’abstention et multiplient les appels à la mobilisation, 63,3 p. 100 des électeurs lituaniens participent au référendum des 10 et 11 mai 2003 sur l’adhésion de leur pays à l’UE, un mois après la signature solennelle du traité d’adhésion des dix nouveaux pays membres à Athènes le 16 avril. Il s’agit d’un véritable plébiscite puisque le « oui « obtient 91,04 p. 100 des suffrages. L’adhésion de la Lituanie à l’OTAN est effective le 29 mars 2004 et celle à l’Union européenne le 1er mai 2004. Pour célébrer cet événement, les Lituaniens sont invités à allumer le maximum de lumières alors qu’une photo de leur pays est prise par satellite. La vie politique intérieure est marquée trois semaines avant ces festivités par la destitution par le Parlement du président Rolandas Paksas, accusé de liens avec la mafia russe. L’ancien président Valdas Adamkus remporte l’élection présidentielle anticipée de juin 2004 avec 51,87 p. 100 des suffrages. Au même moment se déroule l’élection du Parlement européen, à laquelle les Lituaniens participent pour la première fois. C’est un nouveau parti, de tendance populiste de gauche, le Parti du travail (DP), qui arrive en tête (30,36 p. 100, 5 sièges sur 13), devant le Parti social-démocrate du Premier ministre Algirdas Brazauskas (14,4 p. 100 des suffrages, 2 sièges).

Le Parti du travail confirme sa percée lors des élections législatives d’octobre 2004 en s’imposant comme la première formation du Seimas, le Parlement lituanien, avec 39 sièges. La Coalition « Nous travaillons pour la Lituanie «, formée par le Parti social-démocrate (LSDP) et le Parti social-libéral (SL), obtient 31 sièges et la Coalition « Pour l’ordre et la justice «, formée par l’ancien Président de la République, Rolandas Paksas, recueille 10 sièges. Le Premier ministre sortant, Algirdas Brazauskas, est reconduit dans ses fonctions. Au mois de novembre, la Lituanie est le premier pays membre de l’Union européenne à ratifier, par la voie parlementaire, le traité constitutionnel européen.

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