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Les lois nous asservissent-elles?

Publié le 28/01/2005

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Chacun, par sa conscience et les normes qu'elle lui dicte, semble alors pouvoir agir de manière à être juste et droit, sans qu'une loi positive vienne le soumettre et lui ôter sa liberté. §  Cependant, la norme morale semble ne pas avoir autant de force que la loi positive qui a pour elle le droit, la légalité et donc la communauté. En appeler à la conscience morale, c'est alors semble-t-il s'exposer au risque de relativisme, dans la mesure où la justice est l'idée que chacun s'en fait lui-même et non plus une norme commune. Chacun semble avoir sa propre conception de la justice, et c'est alors un nouvel état de conflit qui apparaît sous-jacent. La conscience morale expose au risque du subjectivisme, de la mauvaise foi, de l'hypocrisie, chacun finissant par vouloir le meilleur pour lui-même, au détriment des autres.   Est-il alors possible de concilier conscience morale et loi positive ? Les lois positives, qui semblent nécessaires à la communauté, ne peuvent-elles pas conserver la liberté de chacun ?     III)            Loi et liberté : l'obéissance à soi-même comme autonomie.     §  La loi semble pouvoir être compatible avec la liberté si elle est définie comme obéissance à soi même, c'est-à-dire comme autonomie. Dans les Fondements de la métaphysique des moeurs, Kant thématise cette idée d'obéissance à soi-même, et ce dans le cadre de la définition de la loi morale.

« § Aussi les lois apparaissent-elles comme une nécessité pour remédier à l'état de guerre, de désordre etde peur qu'est l'état de nature.

Selon Hobbes, le premier butdes lois est alors de maintenir la paix, c'est-à-dire d'assurer lasécurité entre les individus.

Tout vivre ensemble suppose alorsdes lois, mais ceci se fait au prix de la liberté naturelle deshommes.

En effet, Hobbes décrit le passage à la légalitépositive comme un contrat passé entre les individus.

Ce pactestipule en outre que tous les individus doivent renoncer à leursdroits naturels, sauf un, le souverain, à qui tous ces droits sontremis.

Dès lors, le souverain, dépositaire des lois, n'est pas lui-même soumis à ces lois.

Il contraint donc les individus à sesoumettre à des lois et à lui-même, sans droit de révoltepossible.

Le pacte passé entre les individus, et qui marque lepassage de la nature aux lois positives, apparaît donc chezHobbes comme un pacte de soumission.

Les lois, en voulantmaintenir la paix et la sécurité au moyen d'un pouvoir absoluremis entre les mains du souverain, asservissent donc le peuplequi perd toute liberté.

Loi et liberté semblent alorsincompatibles, et ce notamment parce que les lois semblentn'être pas légitimes, le pacte étant un pacte de soumission etle pouvoir du souverain semblant pouvoir dériver facilement enpouvoir despotique. § La crainte des autres qui était à l'œuvre dans l'état de nature est donc remplacée, avec l'instaurationdu pacte de soumission et donc des lois positives, par la crainte des châtiments et de la punition.

Lacrainte est donc mise au service de la loi afin que cette dernière soit respectée par tous et que lemaintien de la paix civile soit possible.

Les lois visent donc la paix et la paix se fait au détriment de laliberté.

Seul l'asservissement à la loi permet la sécurité au sein de la communauté des hommes.

Lasoumission serait donc le corrélat nécessaire de la loi. Cependant, si toute loi positive se fait nécessairement au détriment de la liberté, ne faut-il pas mettre e place unautre type de lois ? La liberté n'est-elle pas inaliénable ? II) la loi naturelle et la conscience comme appels au bon sens de chacun. § La loi positive apparaît comme source de soumission, comme perte de liberté, mais il semble qu'il soitpossible d'en appeler à d'autres formes de lois, qui relèveraient plus du bon sens, et qui, en tant quecoextensives à chaque individu, préserveraient la liberté.

En effet, la tragédie Antigone de Sophocle présente deux formes de lois, en conflit : la loi écrite ou loi positive de la cité dont Créon est ledépositaire, et la loi non écrite, divine, et qui s'apparente plus au bon sens, voire à la morale.

Leconflit entre les deux types de lois apparaît avec la volonté d'Antigone d'enterrer son frèredécemment, comme cela est prescrit par les lois non écrites.

Or, son frère ayant trahi la cité, la loipositive stipule qu'il ne peut recevoir de sépulture, n'étant plus considéré comme un citoyen.

Loipositive et loi non écrite s'opposent alors, mais c'est la loi positive qui est la plus forte.

Dès lors, la loipositive, si elle possède la force, semble néanmoins illégitime, allant à l'encontre du bon sens même.Elle semble alors injuste et soumet Antigone, lui ôtant toute liberté.

Allant alors à l'encontre de laliberté, la loi positive va également à l'encontre du bon sens, voire de la moralité.

N'est-ce pas alors,tout au moins en droit, la loi naturelle qui est la plus juste, la plus légitime et la plus conforme au bonsens de chacun ? Il apparaît alors nécessaire de réhabiliter cette forme de loi non positive, afin quebon sens et liberté soient conservés. § La norme morale, la conscience, semblent alors des lois plus légitimes et justes que la loi positive.

Entant que naturelles, c'est-à-dire consubstantielles aux individus, elles sont compatibles avec laliberté, et sont même semble-t-il l'exercice de cette liberté.

Chacun, par sa conscience et les normesqu'elle lui dicte, semble alors pouvoir agir de manière à être juste et droit, sans qu'une loi positivevienne le soumettre et lui ôter sa liberté. § Cependant, la norme morale semble ne pas avoir autant de force que la loi positive qui a pour elle ledroit, la légalité et donc la communauté.

En appeler à la conscience morale, c'est alors semble-t-ils'exposer au risque de relativisme, dans la mesure où la justice est l'idée que chacun s'en fait lui-même et non plus une norme commune.

Chacun semble avoir sa propre conception de la justice, etc'est alors un nouvel état de conflit qui apparaît sous-jacent.

La conscience morale expose au risquedu subjectivisme, de la mauvaise foi, de l'hypocrisie, chacun finissant par vouloir le meilleur pour lui-même, au détriment des autres. Est-il alors possible de concilier conscience morale et loi positive ? Les lois positives, qui semblent nécessaires à lacommunauté, ne peuvent-elles pas conserver la liberté de chacun ?. »

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