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Lorenzaccio de Musset . Acte I scène 4. De « Si je craignais cet homme… » à la fin de la scène.

Publié le 02/08/2012

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-Lorenzo représente une menace comme en témoignent les soupçons de Sire Maurice et du cardinal Cibo : « Si je craignais cet homme ce serait pour vous Duc «. Il s’agit ici d’une prolepse qui prouve la clairvoyance de Cibo.  -Le Duc est la dupe de Lorenzo : il est aveuglé et refuse de voir que Lorenzo représente un danger.  * Il remet en question le fait que Lorenzo puisse lui être nocif. Il utilise pour cela une concession « certes il est mon entremetteur mais croyez que son entremise… «, une hypothétique « si elle nuit à quelqu’un ne me nuira pas «.  * Le futur à valeur de certitude qu’emploie ici le Duc prouve qu’il est convaincu de la bonne foi de Lorenzo à son égard. Cette phrase peut se lire comme une « contre-prolepse « qui discrédite le Duc ; elle souligne combien il est dupe de Lorenzo. Le spectateur qui sait comment s’achève la vie du Duc Alexandre sur le plan historique est amené à sourire de sa naïveté. Il s’agit ici d’un procédé très habile de la part de Musset pour faire le portrait psychologique du Duc à la fois naïf et sûr de lui. On retrouve la même chose à la fin de la scène : « Personne ne le sait mieux que moi ; la seule vue d’une épée le fait trouver mal «. l.152

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« -Il est décrit comme un sous-homme :*« ces mains à peine assez fermes pour soutenir un éventail » : cette image présente Lorenzo comme un être encore plus faible qu'une femme, ce qui n'est pas uncompliment dans la bouche d'un personnage aussi machiste que le Duc.

A d'autres reprises Lorenzo est assimilé à une femme, statut jugé infâmant par le Duc : «allons chère Lorenzetta »l.152.*« Qui sourit quelques fois mais qui n'a pas la force de rire »l.93 : le jeu de mots, polyptote sur « rire » et « sourire » (étymologiquement sourire=sub ridere) prouveque son comportement est caractérisé par sa faiblesse.*Le fait que Lorenzo soit le seul personnage que l'on tutoie « qui te cherche dispute, fais-toi emporter » marque une sorte de familiarité et de manque de respect de lapart du Duc.

*De plus il utilise un diminutif pour s'adresser à lui l.93 « Renzo » ce qui manifeste son manque de révérence à son égard. -Il est décrit comme un être vil :*« glissant comme une anguille »l.82 le symbole de l'anguille est négatif, poisson fourbe et qui provoque des brûlures.*La métaphore « lendemain d'orgie ambulant » renvoie d'une part à son caractère débauché avec le terme « orgie » ; par ailleurs l'idée de lendemain d'orgie,couramment appelée « gueule de bois », renvoie à l'idée d'un état nauséeux, apathique, déprimé, proche de la maladie.

Enfin l'adjectif « ambulant » fait de lui un êtreinstable sans attache, qui fait penser aux marchands ambulants qui vendent des produits de piètre qualité. -Lorenzo est fortement calomnié :*Lorenzo est présenté de manière péjorative comme le prouve le déterminant démonstratif « ce » qui est en quelque sorte méprisant « ce petit corps maigre, celendemain d'orgie ambulant ».* « on t'excommunie en latin » l.98 fait référence au début de la scène dans laquelle on apprend que Messire Francesco Molza vient de débiter à l'Académie romaineune harangue contre le mutilateur de l'arc de Constantin, c'est à dire Lorenzo.*On remarque une accumulation pour souligner l'abondance des calomnies à son égard l.98 à 101 : on t'excommunie et Sire Maurice aussi…, le Cardinal aussi,quant au bon Valori… ».*L'euphémisme « Valori est trop honnête homme pour prononcer ton nom » sous-entend que le nom de Lorenzo sonne comme une insanité qui n'a pas sa place dansla bouche d'un gentilhomme. b) Un personnage habile :-Lorenzo représente une menace comme en témoignent les soupçons de Sire Maurice et du cardinal Cibo : « Si je craignais cet homme ce serait pour vous Duc ».

Ils'agit ici d'une prolepse qui prouve la clairvoyance de Cibo.-Le Duc est la dupe de Lorenzo : il est aveuglé et refuse de voir que Lorenzo représente un danger.* Il remet en question le fait que Lorenzo puisse lui être nocif.

Il utilise pour cela une concession « certes il est mon entremetteur mais croyez que son entremise… »,une hypothétique « si elle nuit à quelqu'un ne me nuira pas ».* Le futur à valeur de certitude qu'emploie ici le Duc prouve qu'il est convaincu de la bonne foi de Lorenzo à son égard.

Cette phrase peut se lire comme une «contre-prolepse » qui discrédite le Duc ; elle souligne combien il est dupe de Lorenzo.

Le spectateur qui sait comment s'achève la vie du Duc Alexandre sur le planhistorique est amené à sourire de sa naïveté.

Il s'agit ici d'un procédé très habile de la part de Musset pour faire le portrait psychologique du Duc à la fois naïf et sûrde lui.

On retrouve la même chose à la fin de la scène : « Personne ne le sait mieux que moi ; la seule vue d'une épée le fait trouver mal ».

l.152 -Les paroles et les actes de Lorenzo sont ambigus si bien qu'on ne sait pas vraiment dans quel camp il est :*l.95 « messieurs les amis de mon cousin » est une formulation ambiguë : en effet, elle montre une certaine déférence puisqu'elle comporte une marque de politesse etrapproche Sire Maurice et le Cardinal des amis du Duc de Florence, ce qui est valorisant.

Cependant, c'est une façon discrète de les dénigrer : les amis de mon cousinsous-entend que ce ne sont pas les siens mais qu'ils sont plutôt ses ennemis.*Lorenzo est présenté comme un être de spectacle : le Duc le fait monter sur la terrasse comme sur une scène et le donne en spectacle « toute la cour le verra et jevoudrais que Florence entière y fût ».* Cette scène de dispute est présentée comme une plaisanterie, une farce comme le prouve le champ lexical du rire qui est très présent : « ta gaieté s'évanouit, sonAltesse se rit de moi, j'ai ri, s'égayer un instant, je plaisante encore » appuyé par la question rhétorique : « Qui pense à une affaire sérieuse ? ».*La scène s'achève sur l'idée que tout a été simulé avec un polyptote autour du verbe « croire » : « Vous croyez à cela » , « Je voudrais bien savoir comment je n'ycroirais pas », « c'est justement pour cela que j'y crois ».

Quant au Cardinal il laisse transparaître le peu de crédit qu'il accorde à cette scène de duperie, de farce enrépétant à trois reprises : « c'est bien fort ». Conclusion :Cette scène est ambiguë : on hésite entre une scène de violence et une scène de farce.

C'est une façon de présenter Lorenzo comme un être ambigu luiaussi, à la fois faible par le corps et fort par la pensée.

Musset crée ainsi un suspense qui ne sera qu'en partie résolu à l'acte III où Lorenzo révèle sa véritablepersonnalité et ses intentions de tuer le Duc à Philippe Strozzi.

Lorenzo lui-même se trouve pris au jeu de l'ambiguïté puisqu'à la scène 5 de l'acte IV il est prêt àcorrompre sa propre tante : « le vice comme la robe de Déjanire s'est-il profondément incorporé à mes fibres que je ne puisse plus répondre de ma langue et que l'airqui sort de mes lèvres se fasse ruffian malgré moi ? ». »

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