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MACHIAVEL: AMOUR ET HAINE

Publié le 31/03/2005

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machiavel
Il est beaucoup plus sûr de se faire craindre qu'aimer, s'il faut qu'il y ait seulement l'un des deux. [...]Les hommes hésitent moins à nuire à un homme qui se fait aimer qu'à un autre qui se fait redouter; car l'amour se maintient par un lien d'obligations lequel, parce que les hommes sont méchants, là où l'occasion s'offrira de profit particulier, il est rompu; mais la crainte se maintient par une peur de châtiment qui ne te quitte jamais. MACHIAVEL
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« de l'empereur Sévère qui « fut un très féroce lion et un très astucieux renard ». « Il faut donc savoir qu'il y a deux manières de combattre, l'une par des lois, l'autre par la force ; la première forme est propre aux hommes, la seconde propre aux bêtes ; comme la première bien souvent nesuffit pas, il faut recourir à la seconde.

Ce pourquoi est nécessaire au Prince de savoir bien pratiquer la bête etl'homme. » La même idée que la fin justifie les moyens est exprimée dans les « Discours » : « Un esprit sage ne condamnera jamais quelqu'un pour avoir usé d'un moyen hors des règles ordinaires pour régler une monarchieou pour fonder une république.

Ce qui est à désirer, c'est que si le fait l'accuse, le résultat l'excuse. » Ce réalisme, bien loin de la morale humaniste ou de la morale chrétienne, apparaît, à première vue, tout à fait dénué de machiavélisme.

Dans son acception courante, ce terme évoque, en effet, des manœuvrestortueuses, le recours au secret.

Rien de tout cela ici, mais seulement un exposé lucide dans lequel il n'est pastoujours facile de percevoir la marge d'ironie.

Ce « machiavélisme » apparaît cependant dans les conseils complémentaires.

Le prince doit « savoir entrer dans le mal s'il y a nécessité », mais il veillera cependant à sauver sa réputation.

Il fera prendre les mesures impopulaires par quelqu'un d'autre, se réservant celles qui ontla faveur du peuple.

Il sera renard : « Mais il est besoin de savoir bien colorer cette nature, bien feindre et bien déguiser. » Machiavel ajoute que les hommes sont si simples et tant soumis aux nécessités du présent que celui qui trompe trouvera toujours quelqu'un prêt à se laisser tromper.

Il importe donc avant tout de préserverce que l'on n ‘appelait pas encore son « image de marque » : « il n'est donc pas nécessaire à un Prince d'avoir toutes les qualités dessus nommées, mais bien il faut qu'il paraisse les avoir. » Un exemple parmi d'autres de ces pratiques, qui laissa Machiavel frappé de stupeur, mais sans doute aussi admiratif : César Borgia , pour faire régner l'ordre en Romagne , donna toute puissance à l'un de ses hommes de confiance connu pour être cruel & expéditif.

La paix établie, pour éviter que l'opprobre ne s'attacheà sa propre personne, il fit exécuter l'officier, exposant son corps coupé en deux morceaux sur une placepublique.

Bel exemple de duplicité et de détermination.

Borgia possédait la « virtù ». Le Prince ne se souciera donc pas de ce qu'exige la morale, mais il veillera à manipuler l'opinion pour asseoir sa réputation.

La chose est aisée du fait de la crédulité du peuple.

« Les hommes, en général, jugent plutôt aux mains qu'aux yeux. » « Qu'un Prince donc se propose pour but de vaincre, et de maintenir l'Etat ; les moyens seront toujours estimés honorables et loués de chacun ; car le vulgaire ne juge que de ce qu'il voit et de ce qui advient ; or ence monde il n'y a que le vulgaire ; et le petit nombre ne compte pour rien quand le grand nombre a de quois'appuyer. » Rousseau estime que ce penseur politique a été encore plus subtilement machiavélique qu'on ne le pense.

En faisant semblant de donner des conseils à un prince sur la façon de manipuler les foules, il aurait en fait dévoilé aux peuples la manière dont ils sont grugés :« En feignant de donner des leçons aux rois, il en a donné de grandes aux peuples.

Le Prince de Machiavel est le livre des républicains. » Spinoza pensait déjà de même : « Peut-être Machiavel a-t-il voulu montrer qu'une masse libre doit, à tout prix, se garder de confier son salut à un seul homme […] Cette dernière intention est, quant à moi, celle que je serais porté à prêter à notre auteur.

Car il est certainque cet homme si sagace aimait la liberté et qu'il a formulé de très bons conseils pour la sauvegarder. » MACHIAVEL (Nicolas). Né et mort à Florence (1469-1527).

Secrétaire du gouvernement florentin, le retour des Médicis au pouvoir, en 1512, le conduisit en prison.

Il fut torturé et dut se retirer des affaires publiques.

Puis, ildevint historiographe de Florence, mais, de nouveau suspect, il se tint à l'écart et mourut la même année.

Il futsurtout un théoricien politique, conscient des dangers courus par son pays, et cherchant à les combattre.

Il tentaune analyse scientifique de la société.

S'il préconise l'hypocrisie ou l'immoralité comme moyens de gouvernement,c'est parce que, dans un pays réduit à l'immoralité, pays qu'il faut sauver, le prince ne doit reculer devant aucunmoyen.

On a souvent mal interprété la pensée de Machiavel, qui s'applique à l'Italie dans laquelle il vivait.

Il demeurecomme l'un des plus grands artistes de la Renaissance.. »

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