MACIHNE GAZOUILLANTE de Paul KLEE

« MACIHNE GAZOUILLANTE 1922 Peintre suisse Analyse ~ Ce tte aquare lle fa it p artie d'un impo rtan t ensembl e d 'œ uvres peint es p ar P au l Klee au c o ur s d es années qu ' il passa à W e imar, v ille où il ava it été invité e n 1921 comm e professe ur au pr estig ie ux Bauh au s.

Ce tt e éco le d'a rt sera fer ­ m ée en 1933 p ar les n azis q ui l a con sidéra ie n t comm e un « foye r de bo lch evis m e i ntellectuel » .

C ett e no u velle expérience entr aîn a po ur Klee un changem ent dan s sa faço n d e tr ava iller : d éso r­ m ai s, il n 'était plu s a utono m e mais lié é t roite­ m e nt à l'e n seig n em ent.

C'est dan s ce sens qu'apparaît sig n i ficatif cet extrait d' une le tt re écrite par l 'a rtiste à Lily Stump f (la mu sic ienne a llem ande qu'il ava it é p o usée en 1906) : « J'a i donn é a ujourd ' hu i ma pre mière l eço n et une c hose extraordin air e est a rrivée : pe ndant de ux h eures j'ai par lé d'h o mm e à homm e avec m on audit o ire.

N ous avo ns d'a bo rd discuté de certains tabl ea ux e t a quare lles d e W .

et d 'a utres.

J'a i fait e n s uit e to urn er d ix d e m es pro p res aquare lles e t nou s avo n s a mpl em en t pa rlé de leurs é lé m en ts form els e t de le ur s lien s de comp osition .

M a lheu­ re u sem e nt, j'a i été s i impr évoya nt que po ur avo ir tout e ma b ase de maté rie l à disposi tio n il faudra que j'a ie pe int vendr ed i p roc hain d 'a utres m o r­ cea ux de dém onstr atio n.

» L a l ecture de ces ph ra­ ses écrites e n 1921 m ontr e que, bien que fort o ccup é par l 'en seig n em e nt, Klee s'a ctivai t frén éti- nxe-:xxe siècles Aquarelle 41 x 38,5 cm queme nt à la pe intur e de ta blea ux mo ins c o mpl exes a u nivea u d e la comp ositio n et du chr om a tism e, presque d es œuv r es à carac tè re did actiqu e mais d' une s ig nifica tio n d en se.

C'es t précisément à cette é po que e t à cette no u velle expér ie nce que rem o nte l'aquare lle ici re pr o­ d uit e, laquelle off re dan s le f ond une dé licate ver­ sio n chr om a tiqu e s ur laqu elle v ie nnent se place r des lig nes qui, à tr avers un tracé compl exe, la is­ sent imagine r qu'il s'agi t d 'oisea ux gazoui llant s.

E n d épit de la comp ositio n synth é tiqu e, les expé­ r iences multipl es d e Paul Klee y a ppara i sse nt, tel­ l es que l'a rt du v itr a il et la mu siqu e.

L'œuvre C Il s 'agit d 'un travai l exécuté par P aul Kl ee en 1922 a u cours de son séjou r à Weim ar c om me e n seigna nt a u B auhaus.

L'a q uare lle fait aujo ur­ d 'hu i partie de l'except io nn e lle collection d'art m ode rne d u Mu seum of Modern Art de New Yor k, où figure d' ailleurs u n gra nd no m bre d 'œuvres de l'ar tiste sui sse.

Parm i celles-ci , ra pp elo ns Jar din à Saint- Ge rm ain, quart ier eur opée n d e Tuni s (19 14), Ventril o que pa rlant d an s la la nde (1923) et Masque de te rr e ur (19 32).

L'art: l'expérience de la vie • L'œuvre d'Ernst Theodor Amadeus Hoffmann, célèbre écrivain, musicien et peintre allemand de la fin du xvm e siècle et du début du xrx e constitua pour Klee un point d'appui précis pour son art personnel.

Tous deux montrèrent une aptitude exceptionnelle à confronter la nature, qui fut la source primordiale de leurs visions fantastiques, et la musique.

Klee, notam­ ment, fut un passionné de musique et musicien lui-même.

Les notes qu' il a écrites à ce sujet se Du même peintr e : PICTO 936 à 938 © Nardini Edrtore, 1995.

Liriade pour l'édition française , 1995.

révèlent fort intéressantes : « Mon amour crois­ sant pour la musique me fait de plus en plus peur...

Je soupire : musique, musique » (1901) ; «Le soir, au café, le chant d' un aveugle accompa­ gné au tambourin par un enfant ; un rythme inou­ bliable» (Hammamet , 1914).

Hoffmann et Klee entretenaient donc un rapport absolu avec l'art: dans cette activité se concentrait l'expérience de la vie, et notamment ses aspects les plus mysté­ rieux et les plus fascinants.

Photo Museum of Modern Art, New York 36-27. »