MADONE DU PEUPLE de BAROCCI

« MADONE DU PEUPLE 1576--1579 Peintre italien Biographie QJ La formation de Federigo Barocci , qui naquit à Urbin en 1535, se fit à la cour des Della Rovere où circulaient des œuvres des Flamands et de Titien.

Après une Sainte Cécile pour la cathédrale d'Urbin (1555) , Barocci peint en 1558 pour la même église un Martyre de saint Sébastien dans un sty le déjà personnel qui n'est pas sans rappeler la grâce du Corrège , de même que le colorisme véni­ tien qu'il traduit dans des tonalités plus clai­ res et plus délicates.

À Rome, il est le protégé du cardinal Giu­ lio Feltrio, frère du duc d'Urbin : il entre ainsi tout de suite dans le cercle des artistes de Pie IV et, en 1561-1563 , participe à la décoration de son « casino » dans les jardins du Vatican.

Malgré cela, Barocci rentra bien­ tôt à Urbin, par peur d'ê tre empoisonné affirment les sources, mais plus probablement pour des motifs de sensibilité personnelle , entre autres son caractère peu liant et son attachement à sa patrie.

Dès lors il vécut à Urbin où il exécuta de nombreux retables comme le Pardon d'Assise (1574-1576), la Madone du peuple et, entre 1582 et 1584 , une Annonciation pour la chapelle des ducs d'Ur­ bin à Lorette ( a ujourdhui à la Pinacothèque vaticane à Rome).

Au cours des dix ans qui suivent , il peint diverses toiles ayant pour thème l'extase mystique telles que La Madone au rosaire (1593, Senigallia) et Saint François recevant les stigmates ( 1594-1595).

Parmi les œuvres de ses dernières années, signa lon s une importante Crucifixion (1596 , Gênes).

Federigo Barocci mourut à Urbin en 1612.

© N ardini Editore, 1994.

Uriade pour l'édition française , 1994.

Huile sur bois 359 x 252 cm Analyse .._, La toile repré sente la Vierge inte rcédant auprès du Christ pour le salut de l'humanité , thème très répandu dans la peinture de la Contre- Réforme catholique qui entendait réaf­ firmer le rôle de la Vierge , nié par les prot estants , comme intermédiaire entre son Fils et les hom­ mes.

Les hommes , dans ce tableau , c'est le peuple d 'Arezzo que Barocci montre sous tous ses aspects et dans toutes ses couches sociales, de la noble dame du premier plan à la mère de rang plus humble , sur la droite , qui porte sur l'épaule un petit bonhomme attiré par la musique d'un jeune joueur de vielle.

Le peintre rend fort bien la cécité de ce dernier , de même qu 'il décrit habi­ lement l'infirmité du mendiant qui , à demi redressé, demande l'aumône en tendant la main , semb l e-t-il , à son jeune collègue de souffrances.

Barocci interprète l'épisode religieux de façon simp le et proche de la sensibi lité popula ire afin que sa signification soit faci lement compréhensi­ ble à tous , y compris les plus humbles auxque ls s'adressait spécialement le message de la Contre- Réforme.

L'œuvre C Le retabl e avait été tout d'abord confié à Vasari, architecte de la chap elle de la compagnie de la Fraternité qe la paroisse d'Arezzo à laquelle il éta it destiné.

A la mort de Vasari (1574) , la Com­ pagnie en repassa la commande à Baro cci qui accepta sans hésite r tout en suggérant un sujet marial un p eu différent de celui que la Compagnie avait d emand é: les confrè res refusèrent.

L'artiste ne se mit au travail qu 'e n juin 1576, terminant l'œuvre en mai 1579 .

Acquise par le grand duc Pierre Léo­ pold de Lorrain e e n 1786, le pann eau parvint à Flo­ rence l'année suivant e.

P hoto Or si B ata glin i, Flore nce.

30-11. »