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Mahatma Gandhi

Publié le 30/04/2011

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gandhi

   « La lumière de nos vies s'est éteinte. « Nehru  Plus de cinquante ans après son assassinat, Gandhi, ce petit homme frêle drapé dans une grande toge blanche, reste le légendaire apôtre de la non- violence et l'artisan de l'indépendance de l'Inde.  Né d'une caste de commerçants aisés, Mohandas Karamchand Gandhi, après des études d'avocat à Londres, s'installe en Afrique du Sud (1893). Il y reste douze ans pour défendre ses compatriotes indiens, victimes de la ségrégation raciale. Imprégné des grands textes de la tradition spirituelle hindoue et de culture occidentale, il invente la doctrine de la non- violence, cette « absence de désir de tuer «. La grève de la faim demeure son action privilégiée. 

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« LE PÈRE DE L'INDÉPENDANCE DE L'INDE De Gandhi demeure à jamais J'image d'un petit homme à moitié nu, un éternel sourire aux lèvres, qui parvint à libérer l'Inde de la tutelle britannique en renversant les méthodes tradition nelles de lutte: en théorisant la non-violence et la désobéissance civile, en prônant l'amour de son prochain, et d'abord de ses ennemis, en prêchant la pauvreté et l'élévation spirituelle.

En cela, il demeure une personnalité exceptionnelle dans un siècle où la violence tient lieu de dialogue, et sa figure dépasse le simple contexte indien pour embrasser l'humanité entière.

Mais Gandhi n'est pas devenu le Mahatma- la «grande ame»- en un jour .

Son destin est le fruit d'une longue maturation philosophique , spirituelle et politique .

À 13 ans, il est marié avec une jeune fille de son âge, KIIStllr6tli , qui lui }-------------! donnera par la suite quatre enfants.

UNE JEUNESSE ENTRE ORIENT ET OCCIDENT UN FILS DE IONNE FAMIW Mohandas Karamchand Gandhi est né le 2octobre 1869 à Porbandar , dans l'État du Gujera~ sur la côte nord -ouest de l'Inde .

Il est issu d'une lignée de commerçants aisés, dont plusieurs membres ont été Premier ministre du maharadjah local , puis de celui d'une principauté voisine.

Pour autant , sa famille n'appartient pas à une caste supérie ure mais à celle, intermédiaire, des banya (les marchands) -Gandhi signifie d'ailleurs «épicier» .

En cela, il se différencie de la plupart des grands leaders nationalistes, presque tous issus de la caste dominante des brahmanes.

Il est élevé par sa mère, très pieuse , dans le respect de la religion hindouiste mais également dans un esprit de grande tolérance, notamment à l'égard des musulmans.

Il subit également l'Influence du jaïnisme, une branche de l'hindouisme très répandue dans le Gujera~ qui professe l'ahimsa, c'est-à-dire la non-violence envers tous les êtres vivants, humains comme animaux.

et qui prône l'ascétisme et le végétarisme .

Cette éducation n'empêche pas L'trUDIANT LONDONIEN A 18 ans, après avoir achevé sa scolarité en Inde, Gandhi part.

seul et contre l'avis de sa famille , poursuivre des études de droit à Londres, capitale de J'Empire .

La découverte de l'Occident est un choc pour le jeune Indien, tiraillé entre sa culture d 'origine et sa volonté de ressembler à un parfait citoyen britannique .

Il s'habille à l'européenne , prend des cours de violon et de danse.

Mais cette vie de dandy ne lui correspond pas.

Sa rencontr e avec des théosophes anglais lui permet de trouver sa voie.

Ces penseurs.

peu connus, développent une critique écologique de la société industrielle et cherchent à affermir les liens entre l'Occident et l'Orien~ pour lequel ils ont une grande admiration.

Grâce à eux.

il découvre et étudie les grands textes sacrès de l'hindouisme et les théoriciens pacifistes occidentaux .

Lorsqu'en 1891 , son diplôme d 'avocat en poche, Gandhi quitte l'Angleterre, ses troubles identitaires ont pris fin.

S'il demeure fidèle à l'Empire , il a redécouvert ses racines et sa culture d 'origine.

De retour en Inde , le jeune avocat commence tant bien que mal à exercer, e~ deux ans plus tard , une firme indienne l'engage comme conseiller juridique pour défendre ses intérêts en Afrique du Sud.

L'EXPÉRIENCE SUD-AFRICAINE : UN TOURNANT DÉCISIF lE DUENSEUR DE LA CAUSE INDIENNE t:Airique du Sud est alors une colonie britannique abritant une communauté de travailleurs indie ns vivant pour la plupart dans des conditions misérables et, à l'instar des Noirs, soumis au racisme et à la ségrégation des Blancs .

Gandhi en fait lui-même l'amère expérience lorsque , peu après son arrivée , il est violemment expulsé d'un train pour avoir refusé de quitter le compartiment de première classe dans lequel il voyageait comme tout bon avocat, et de passer en troisième classe .

Cet épisode le marque à jamais .

Dès lors, il s 'engage dans la défense de ses compatriotes opprimès , dont il va bientôt devenir le héraut.

Son travail de juriste achevé au bout d'un an, Gandhi décide de rester en Afrique du Sud.

Il emploie au départ des méthodes de lutte respectueuses de la légalité: pétitions, campagnes de presse, recours aux tribunaux, obtenant même quelques avancées dans la reconnaissance des droits et de la dignité des Indiens .

Il œuvre par ailleurs à structurer et à organiser la communauté et fonde le Congrès indien du Natal.

Son action politique lui vaut un premier séjour en prison en 1897.

L'tLIIIOIIAnON DE LA DOCTIINE DU SATYACUHA Nonobstant un certain succès.

le renforcement des mesure s discriminatoires mises en œuvre par le pouvoir blanc conduit progressivement Gandhi à inaugurer une nouvelle forme de lutte .

À partir de 1907, influencé par le jaïnisme , il élabore la théorie du satyâgraha , littéralement «force de la vérité », qui prône la résistance passive et la désobéissance civile, considérées comme un devoir moral .

Il s'agit de refuser de se soumettre à des lois jugées iniques en acceptant d 'en payer le prix (la prison, les brimades , voire la mort) tout en renonçant à tout recours à la violence : l'ahimsa .

«La recherche de la vérité, écrit-il.

n'admet pas que l'on utilise la violence contre J'adversaire[ ...

].

celui-ci doit être détourné de l'erreur grâce à la patience et à la compréhension .

• La période correspond par ailleurs à une profonde évolution spirituelle chez Gandhi, sous lequel commence à percer le futur Mahatma .

À ses yeux , la lutte pour l'émancipation de ses compatriotes est indissociable de leur élévation morale et spirituelle.

En 1906 , il fait ainsi vœu de brahmacarya, c'est-à-dire de renonce ment aux biens matériels et aux plaisirs naturels, à commencer par la sexualité, afin de libérer l'ame de toute servitude terrestre et de consacrer toute son énergie vitale à autrui .

Peu après, il crée la ferme Tolstoï (en hommage au grand écrivain pacifiste), une communauté rurale sans distinction de classes ni de conditions .

Lui-même montre l'exemple en s'adonnant aux travaux les plus vils, comme nettoyer les latrines, fonction traditionnellement dévolue à la caste des intouchables dans la culture indienne .

VINCT ANS DE LUTTE Gandhi met bientôt en pratique le satyâgraha , organisant de grandes grèves, des marches de protestation pacifiques, des campagnes de désobéissance civile ...

La répression des autorités s'avère inefficace.

Tant et si bien qu'en 1913 le général s ..

.m.

intransigeant dirigeant boer de la province du Transvaal.

se rèsout à négocier reconnus, et la taxe permettant aux Indiens de devenir des hommes libres est abolie .

Durant ces années de lutte, GlllHIIrl demeure cependant loyal envers la Couronne britannique : ainsi , il organise un corps de brancardiers indiens au service des Anglais lors de la guerre des Boers (1899 -1902 ) et de la guerre contre les Zoulous (1906).

Dans son esprit, la revendication des droits à la citoyenneté implique qu'on en respecte les devoirs .

LE RETOUR EN INDE lA CENÙE DU MAHATMA Lorsqu 'il revient en Inde, en 1914, Gandhi n'est plus un inconnu.

t:écho de ses années de lutte l'a précédé.

Il fonde un ashram, à la fois communauté religieuse basée sur l'ascèse, la pauvreté et le travail manuel, et école d'enseignement des préceptes gandhiens.

En 1916 , un grand voyage en train à travers l'Inde lui permet de partir à la rencontre d'un pays et de populations qu'il connaît finalement peu, après plus de vingt ans d'absence .

Il rend visite aux villages les plus pauvres comme à l'élite intellectuelle indienne.

C'est à cette occasion que le grand poète indien T•~ lui donne , le premier, le surnom de Mahatma, la «grande âme».

Sa popularité ne cesse de grandir, partout on se presse pour l'entendre, partout on sollicite ses conseils.

Dés 1917, il mène campagne en faveur des paysans exploités du Bihar.

à la frontière du Népal; son action permet de trouver un compromis avec les planteurs anglais et accroit encore son aura.

Du LOYALim AU COMBAnANT DE L'INDtPENDIINCE Par fidélité autant que par calcul, Gandhi a soutenu les Britanniques durant la Première Guerre mondiale, en favorisant le recrutement de troupes indiennes .

Il espérait en retour une solution négociée vers l'autonomie de l'Inde.

Mais son attente est déçue .

Bien décidès à étouffer toute contestation dans ce qu'ils considèrent comme «le joyau de l'Empire», les Anglais durcissent leurs positions en promulguant en 1919 les lois Rowlatt.

qui permettent d'emprisonner arbitrairement toute personne suspecte.

Pour la première lois, le loyalisme de Gandhi est ébranlé.

En réact ion, 2millions Le nombre ' d 'Indiens qui assisteront aux funérailles du Mahatma 12 Le nombre de ses séjours en prison , soit un peu plus de cinq ans au total 17 Le nombre de ses grèves de la faim , soit 151 jours en tout Satyâgraha ou désobéissance civile •Le sens de la doctrine est la défense de la vérité mise en ade tout en n'infligeant pas de souffrances à l'adversaire mais à soi-même .• Ahimsa ou non -violence •Œil pour œil rendra seulement /emonde aveugle .» 1889- 1964. »

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