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LE MAÎTRE ET L'ESCLAVE (Phénoménologie de l'esprit)

Publié le 07/02/2011

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a) p. 175, ligne 33 à 49 s. Poursuivre la mort de l'autre implique qu'on risque sa propre vie. Le rapport des deux consciences de soi est donc déterminé ainsi : elles s'éprouvent elles-mêmes et l'une et l'autre par une lutte à mort. Elles ne peuvent éviter cette lutte car elles sont forcées d'élever au niveau de la vérité leur certitude de soi, leur certitude d'exister pour soi ; chacune doit éprouver cette certitude en elle-même et dans l'autre. C'est seulement en risquant sa vie qu'on conquiert la liberté. C'est seulement ainsi qu'on s'assure que la nature de la conscience de soi n'est pas l'être pur, n'est pas la forme immédiate de sa manifestation, n'est pas son immersion dans l'océan de la vie. Cette lutte prouve qu'il n'y a rien dans la conscience qui ne soit pour elle moment périssable, qu'elle n'est donc que pur être pour soi. L'individu qui n'a pas risqué sa vie peut assurément être reconnu comme personne, mais il n'a pas atteint la vérité de cette reconnaissance comme conscience de soi indépendante. 1 b) p. 176, ligne 44 à p. 177 ligne 22. Le Maître est la conscience qui est pour elle-même, mais cette conscience est ici au-delà de son pur concept : elle est conscience pour soi qui est médiée avec elle-même par une autre conscience 2 notamment par une conscience dont la nature même implique qu'elle est unie avec un être indépendant ou avec les choses externes en général. Le maître est en rapport avec ces deux moments : avec la chose en tant que telle, objet de l'appétit et avec la conscience dont le caractère essentiel est la chose externe. Puisque le maître (a) en tant que concept de la conscience de soi est rapport immédiat de l'être pour soi mais (b) est en même temps médiation autrement dit un être pour soi qui n'est pour soi que par un autre, il est en rapport (a) immédiatement avec les deux et (b) immédiatement avec chacun par l'intermédiaire de l'autre. Le maître a avec l'esclave un rapport médiat par l'existence indépendante car c'est précisément à elle que l'esclave est attaché, elle est sa chaîne dont il n'a pu se détacher dans la lutte, il s'est ainsi montré dépendant, possédant son indépendance dans une chose externe. Quant au maître il est la puissance qui domine cet être externe car il a prouvé dans la lutte qu'il le considère comme purement négatif ; puisqu'il domine cet être et que cet être domine l'esclave, le maître aussi le domine. De cette manière le maître se rapporte à la chose médiatement par l'esclave ; l'esclave en tant que conscience de soi se rapporte négativement à la chose et la dépasse ; mais en même temps la chose est pour lui indépendante et l'esclave ne peut pas par sa négation parvenir à la supprimer ; il ne fait que la travailler. En revanche pour le maître, grâce à cette médiation, le rapport immédiat devient la pure négation de la chose ou la jouissance ; ce que l'appétit n'a pas réussi, il le réussit ; il domine la chose et se satisfait dans la jouissance. L'appétit n'y est pas parvenu à cause de l'indépendance de la chose ; mais le maître ayant interposé l'esclave entre elle et soi n'entre en contact qu'avec l'aspect dépendant de la chose, il en jouit purement ; il laisse l'aspect indépendant de la chose à l'esclave qui la travaille.

1. Ce texte difficile est caractéristique de la méthode hégélienne. Il a largement inspiré les analyses de nos contemporains sur les relations du moi et de Vautre. Dans la lutte de deux consciences Hegel examine à la fois le rapport de deux « moi « et le rapport de chaque moi à sa propre vie. Le « maître « celui qui est victorieux au combat a accepté de risquer sa vie. Il est donc plus que sa vie, il s9est par son courage mis au-dessus des objets ordinaires du besoin et au-dessus de l'existence empirique. Le vaincu, celui qui s'est rendu, a eu peur de perdre la vie. Il est donc d'abord l'esclave de la vie et de ses objets empiriques. Il devient aussi l'esclave du maître qui le conserve (servus = conservé) pour lire dans ce regard effrayé et soumis le reflet de sa victoire, pour se faire reconnaître comme conscience. 2. Hegel veut dire que le maître n'est pas maître « en soi « mais par une médiation, c'est-à-dire une relation. Le maître se définit par sa relation avec l'esclave (et par sa relation avec les objets qui dépend elle-même de la relation avec l'esclave). Au point de départ le maître domine les objets du besoin, puisque sur le champ de bataille il s9est montré courageux, supérieur à sa vie, donc aux objets des besoins. Secondairement le maître domine les objets par la médiation de l'esclave qui travaille c'est-à-dire qui transforme les objets matériels en objets de consommation et de jouissance pour le maître.   

 

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